Malgré les contestations, Dominique Boutonnat a été reconduit, mercredi 20 juillet, à la tête du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Une décision prise lors du conseil des ministres, en dépit d’un bilan décrié par certains cinéastes et de sa mise en examen pour agression sexuelle.
Le 25 avril, le parquet de Nanterre avait requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de M. Boutonnat pour agression sexuelle sur son filleul, avec qui il n’a pas de lien familial. En octobre 2020, une plainte avait été déposée par ce jeune homme d’une vingtaine d’années, pour des faits datant d’août 2020, lors de vacances en Grèce. Une mise en examen a suivi en février 2021. Selon son avocat, Dominique Boutonnat, 52 ans, connu comme producteur de cinéma, « conteste fermement l’ensemble des faits ».
Lors d’un entretien au Parisien en juin, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, avait milité pour sa reconduction : « Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut. » Aucune jurisprudence n’oblige la mise en retrait ou la démission d’un fonctionnaire mis en examen. Mais ces accusations pèsent sur Dominique Boutonnat, dans un contexte déjà tendu après la non-reconduction, dans le remaniement post-législatives, du ministre des solidarités Damien Abad, visé par une enquête à la suite d’une plainte pour tentative de viol.
Une politique « ouvertement libérale » critiquée
En outre, plusieurs réalisateurs, dont Jacques Audiard et Pierre Salvadori, réunis au sein de la Société des réalisateurs de films (SRF), ont récemment critiqué la politique « ouvertement libérale et trop souvent court-termiste » du président du CNC.
La nomination, il y a trois ans, de ce donateur de la campagne électorale d’Emmanuel Macron était déjà mal passée dans un milieu inquiet de voir s’imposer une logique fondée sur la rentabilité, mettant en danger le cinéma d’auteur. La ministre de la culture est montée au créneau pour défendre son bilan : « Il est le patron d’un CNC qui a fait face à la crise et qui, par ailleurs, a été pionnier sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. »
Après la vague #metoo, le CNC avait lancé en octobre 2020 une formation pour prévenir les violences sexuelles, à destination des employeurs du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo (producteurs, vendeurs internationaux, distributeurs et exploitants). Depuis le 1er janvier 2021, l’attribution et le versement de toutes les aides du CNC sont subordonnés au respect, par les bénéficiaires, des obligations de prévention du harcèlement sexuel, tels le suivi de cette formation ou la désignation d’un référent harcèlement obligatoire pour les structures de plus de 250 salariés.
Confronté à une baisse de la fréquentation
Dominique Boutonnat, qui a commencé sa carrière dans les assurances, a dû batailler sec pour un secteur très durement touché par les restrictions mises en place pendant la pandémie, notamment les fermetures des salles et les jauges dans les cinémas. Outre les aides gouvernementales accordées à toutes les entreprises françaises (pour le chômage partiel par exemple), les exploitants de cinémas ont bénéficié depuis le début de la crise sanitaire d’une manne de 221 millions d’euros, les producteurs, de 38 millions d’euros et les distributeurs, de 53 millions d’euros.
De nombreux défis attendent Dominique Boutonnat. Tout d’abord, redresser la fréquentation dans les salles de cinéma dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, alors que le nombre de spectateurs n’est pas totalement revenu au niveau pré-pandémie. Selon les derniers chiffres du CNC, les salles françaises, l’un des réseaux les plus denses du monde, ont vendu 72,95 millions de billets sur les six premiers mois de l’année, soit une baisse de fréquentation de 30,6 % par rapport au premier semestre de 2019, année record.
Une lueur d’espoir : en juin, grâce à la Fête du cinéma et ses places à 4 euros pour tous, les salles obscures ont réalisé 10,86 millions d’entrées, soit une baisse de 13 % par rapport au même mois de 2019. Le septième art doit en outre trouver ses marques face à la concurrence toujours plus féroce des plates-formes américaines, comme Netflix, Amazon Prime Video et Disney+.
Malgré les contestations, Dominique Boutonnat a été reconduit, mercredi 20 juillet, à la tête du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Une décision prise lors du conseil des ministres, en dépit d’un bilan décrié par certains cinéastes et de sa mise en examen pour agression sexuelle.
Le 25 avril, le parquet de Nanterre avait requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de M. Boutonnat pour agression sexuelle sur son filleul, avec qui il n’a pas de lien familial. En octobre 2020, une plainte avait été déposée par ce jeune homme d’une vingtaine d’années, pour des faits datant d’août 2020, lors de vacances en Grèce. Une mise en examen a suivi en février 2021. Selon son avocat, Dominique Boutonnat, 52 ans, connu comme producteur de cinéma, « conteste fermement l’ensemble des faits ».
Lors d’un entretien au Parisien en juin, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, avait milité pour sa reconduction : « Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut. » Aucune jurisprudence n’oblige la mise en retrait ou la démission d’un fonctionnaire mis en examen. Mais ces accusations pèsent sur Dominique Boutonnat, dans un contexte déjà tendu après la non-reconduction, dans le remaniement post-législatives, du ministre des solidarités Damien Abad, visé par une enquête à la suite d’une plainte pour tentative de viol.
Une politique « ouvertement libérale » critiquée
En outre, plusieurs réalisateurs, dont Jacques Audiard et Pierre Salvadori, réunis au sein de la Société des réalisateurs de films (SRF), ont récemment critiqué la politique « ouvertement libérale et trop souvent court-termiste » du président du CNC.
La nomination, il y a trois ans, de ce donateur de la campagne électorale d’Emmanuel Macron était déjà mal passée dans un milieu inquiet de voir s’imposer une logique fondée sur la rentabilité, mettant en danger le cinéma d’auteur. La ministre de la culture est montée au créneau pour défendre son bilan : « Il est le patron d’un CNC qui a fait face à la crise et qui, par ailleurs, a été pionnier sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. »
Après la vague #metoo, le CNC avait lancé en octobre 2020 une formation pour prévenir les violences sexuelles, à destination des employeurs du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo (producteurs, vendeurs internationaux, distributeurs et exploitants). Depuis le 1er janvier 2021, l’attribution et le versement de toutes les aides du CNC sont subordonnés au respect, par les bénéficiaires, des obligations de prévention du harcèlement sexuel, tels le suivi de cette formation ou la désignation d’un référent harcèlement obligatoire pour les structures de plus de 250 salariés.
Confronté à une baisse de la fréquentation
Dominique Boutonnat, qui a commencé sa carrière dans les assurances, a dû batailler sec pour un secteur très durement touché par les restrictions mises en place pendant la pandémie, notamment les fermetures des salles et les jauges dans les cinémas. Outre les aides gouvernementales accordées à toutes les entreprises françaises (pour le chômage partiel par exemple), les exploitants de cinémas ont bénéficié depuis le début de la crise sanitaire d’une manne de 221 millions d’euros, les producteurs, de 38 millions d’euros et les distributeurs, de 53 millions d’euros.
De nombreux défis attendent Dominique Boutonnat. Tout d’abord, redresser la fréquentation dans les salles de cinéma dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, alors que le nombre de spectateurs n’est pas totalement revenu au niveau pré-pandémie. Selon les derniers chiffres du CNC, les salles françaises, l’un des réseaux les plus denses du monde, ont vendu 72,95 millions de billets sur les six premiers mois de l’année, soit une baisse de fréquentation de 30,6 % par rapport au premier semestre de 2019, année record.
Une lueur d’espoir : en juin, grâce à la Fête du cinéma et ses places à 4 euros pour tous, les salles obscures ont réalisé 10,86 millions d’entrées, soit une baisse de 13 % par rapport au même mois de 2019. Le septième art doit en outre trouver ses marques face à la concurrence toujours plus féroce des plates-formes américaines, comme Netflix, Amazon Prime Video et Disney+.
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