Search

Prey : critique du nouveau Predator sur Disney+ - EcranLarge

Prey à porter

Qu'importe que ce soit le metteur en scène du très populaire 10 Cloverfield Lane, mais aussi du pilote de la série The Boys, aux commandes. Voir Mickey poser ses sales pattes opportunistes sur un monstre aussi adulé faisait grincer des dents. En dépit de quelques bonnes surprises, on sait à quel point la multinationale affectionne les univers étendus, les cliffhangers nostalgiques et tout autre procédé qui transforment les oeuvres remarquables dont elle s'est arrogé les droits en soap opera. Soit exactement ce dont Predator devait se tenir éloigné.

Sauf que Prey, autrefois connu sous le titre de production Skulls, est en fait un projet de longue date initié par la Fox indépendamment de son acquisition par Disney, pendant la production de The Predator. À l'époque, le lien avec la licence fut passé sous silence, du moins jusqu'à ce qu'un article de Deadline dévoile le pot au rose, au grand dam du cinéaste, qui aurait adoré jouer sur l'effet de surprise.

Prey : photoLa mort est dans le Prey

Et à la vision de son film, on comprend pourquoi. Justement aux antipodes du modèle hollywoodien du moment, il refuse de rajouter d'énièmes strates supplémentaires à la mythologie Predator, d'alourdir une franchise déjà un peu trop chargée ou même de tisser un quelconque lien avec ses prédécesseurs. En éliminant toute tentation démiurge et en choisissant comme toile de fond une période déjà encombrée d'enjeux politiques, il revient aux fondamentaux : un monstre, une héroïne, une épopée violente et personnelle et une chasse à l'Homme ininterrompue de 1h30 top chrono, générique exclu.

Un minimalisme qui le distingue instantanément de l'approche crétino-mégalo-bourrin de l'ami Shane Black et de ses élucubrations narratives les moins défendables (le traitement de l'autisme !). Ici, l'alien n'est plus un émissaire venu sur Terre glaner des buffs pour sa race, mais le bon vieux chasseur qu'on a appris à adorer et craindre devant la caméra de John McTiernan. Face à lui se dresse la jeune Naru, Comanche qui voudrait chasser aux côtés des guerriers les plus respectés de sa tribu. Pour prouver sa valeur, elle se lance dans une traque mystérieuse. Mais bien évidemment, la prédatrice va devenir la proie.

Prey : photo, Amber Midthunder

Naru, tôt

La revenante

Pourtant proposé en Comanche sur la plateforme, Prey n'est donc pas particulièrement bavard. Se gardant bien de tirer de grandes conclusions du cadre historique, Patrick Aison (dont c'est le premier long-métrage en tant que scénariste) s'en sert principalement pour varier les terrains de chasse ou le gibier de sa vedette extraterrestre et pour concentrer les enjeux autour de son héroïne, interprétée par l'excellente Amber Midthunder. Rien de plus, rien de moins, juste un face à face finement motivé qui vire vite au survival, puis au jeu de massacre.

De son aveu même très inspiré par The Revenant, au point de rendre hommage à sa scène la plus célèbre, Dan Trachtenberg reprend sa charte esthétique avec plus ou moins de succès (la photographie vert-gris ne sied pas à toutes les séquences, n'est pas Emmanuel Lubezki qui veut) et s'essaie à un style de mise en scène forcément plus fluide que dans le huis clos qui l'a fait connaître au grand public.

Prey : photo

Demain tout Comanche

 

Sans toutefois tenter de copier les plans-séquences interminables d'Iñárritu, il s'amuse à parcourir les étendues naturelles traversées par les personnages, à relier les différents décors entre eux avec sa caméra et même à utiliser l'invisibilité du Predator comme d'une lentille surnaturelle. Soulagé de ne pas avoir à présenter son antagoniste, il exploite d'emblée ses caractéristiques visuelles. De même qu'il ne laisse pas planer le suspens longtemps sur la nature de la menace, mais n'oublie pas pour autant de coller dans les pattes de son héroïne une bonne partie de la faune carnivore locale, histoire de faire durer le plaisir.

Bref, The Revenant lui sert de modèle pour le traitement du survival, jusqu'à la seconde partie, et son virage vers le cinéma d'action pur, effectué avec une délectation palpable et à grand renfort de moments de bravoure fort divertissants. Prey peut se targuer d'avoir un des bodycount les plus élevés de la saga, puisque le Predator n'hésite pas à trucider ses adversaires par brochettes entières lors d'affrontements bien bourrins.

On lui pardonne volontiers une overdose d'effets gores numériques et un climax aussi timide qu'imprécis : mine de rien, les petites séries B bien troussées, bien produites et modestes restent des denrées rares, surtout dans le cadre de grosses licences. Parfois, l'absence de révolution est déjà séditieuse.

Prey : Affiche française

Adblock test (Why?)

Read Again

Prey à porter

Qu'importe que ce soit le metteur en scène du très populaire 10 Cloverfield Lane, mais aussi du pilote de la série The Boys, aux commandes. Voir Mickey poser ses sales pattes opportunistes sur un monstre aussi adulé faisait grincer des dents. En dépit de quelques bonnes surprises, on sait à quel point la multinationale affectionne les univers étendus, les cliffhangers nostalgiques et tout autre procédé qui transforment les oeuvres remarquables dont elle s'est arrogé les droits en soap opera. Soit exactement ce dont Predator devait se tenir éloigné.

Sauf que Prey, autrefois connu sous le titre de production Skulls, est en fait un projet de longue date initié par la Fox indépendamment de son acquisition par Disney, pendant la production de The Predator. À l'époque, le lien avec la licence fut passé sous silence, du moins jusqu'à ce qu'un article de Deadline dévoile le pot au rose, au grand dam du cinéaste, qui aurait adoré jouer sur l'effet de surprise.

Prey : photoLa mort est dans le Prey

Et à la vision de son film, on comprend pourquoi. Justement aux antipodes du modèle hollywoodien du moment, il refuse de rajouter d'énièmes strates supplémentaires à la mythologie Predator, d'alourdir une franchise déjà un peu trop chargée ou même de tisser un quelconque lien avec ses prédécesseurs. En éliminant toute tentation démiurge et en choisissant comme toile de fond une période déjà encombrée d'enjeux politiques, il revient aux fondamentaux : un monstre, une héroïne, une épopée violente et personnelle et une chasse à l'Homme ininterrompue de 1h30 top chrono, générique exclu.

Un minimalisme qui le distingue instantanément de l'approche crétino-mégalo-bourrin de l'ami Shane Black et de ses élucubrations narratives les moins défendables (le traitement de l'autisme !). Ici, l'alien n'est plus un émissaire venu sur Terre glaner des buffs pour sa race, mais le bon vieux chasseur qu'on a appris à adorer et craindre devant la caméra de John McTiernan. Face à lui se dresse la jeune Naru, Comanche qui voudrait chasser aux côtés des guerriers les plus respectés de sa tribu. Pour prouver sa valeur, elle se lance dans une traque mystérieuse. Mais bien évidemment, la prédatrice va devenir la proie.

Prey : photo, Amber Midthunder

Naru, tôt

La revenante

Pourtant proposé en Comanche sur la plateforme, Prey n'est donc pas particulièrement bavard. Se gardant bien de tirer de grandes conclusions du cadre historique, Patrick Aison (dont c'est le premier long-métrage en tant que scénariste) s'en sert principalement pour varier les terrains de chasse ou le gibier de sa vedette extraterrestre et pour concentrer les enjeux autour de son héroïne, interprétée par l'excellente Amber Midthunder. Rien de plus, rien de moins, juste un face à face finement motivé qui vire vite au survival, puis au jeu de massacre.

De son aveu même très inspiré par The Revenant, au point de rendre hommage à sa scène la plus célèbre, Dan Trachtenberg reprend sa charte esthétique avec plus ou moins de succès (la photographie vert-gris ne sied pas à toutes les séquences, n'est pas Emmanuel Lubezki qui veut) et s'essaie à un style de mise en scène forcément plus fluide que dans le huis clos qui l'a fait connaître au grand public.

Prey : photo

Demain tout Comanche

 

Sans toutefois tenter de copier les plans-séquences interminables d'Iñárritu, il s'amuse à parcourir les étendues naturelles traversées par les personnages, à relier les différents décors entre eux avec sa caméra et même à utiliser l'invisibilité du Predator comme d'une lentille surnaturelle. Soulagé de ne pas avoir à présenter son antagoniste, il exploite d'emblée ses caractéristiques visuelles. De même qu'il ne laisse pas planer le suspens longtemps sur la nature de la menace, mais n'oublie pas pour autant de coller dans les pattes de son héroïne une bonne partie de la faune carnivore locale, histoire de faire durer le plaisir.

Bref, The Revenant lui sert de modèle pour le traitement du survival, jusqu'à la seconde partie, et son virage vers le cinéma d'action pur, effectué avec une délectation palpable et à grand renfort de moments de bravoure fort divertissants. Prey peut se targuer d'avoir un des bodycount les plus élevés de la saga, puisque le Predator n'hésite pas à trucider ses adversaires par brochettes entières lors d'affrontements bien bourrins.

On lui pardonne volontiers une overdose d'effets gores numériques et un climax aussi timide qu'imprécis : mine de rien, les petites séries B bien troussées, bien produites et modestes restent des denrées rares, surtout dans le cadre de grosses licences. Parfois, l'absence de révolution est déjà séditieuse.

Prey : Affiche française

Adblock test (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to "Prey : critique du nouveau Predator sur Disney+ - EcranLarge"

Post a Comment

Powered by Blogger.