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Arts : le pari réussi de la foire Paris+ - Le Monde

« A sign of God, 202 », de Laure Prouvost. Tapisserie et  fils (293 x 415,5 cm).

Neuf mois, cela a été le temps de gestation nécessaire à la nouvelle foire Paris+ par Art Basel pour remplacer la FIAC. L’équipe menée par Clément Delépine, ancien codirecteur de la turbulente et dynamique foire Paris Internationale, et Virginie Aubert, ex-vice-présidente de Christie’s France, missionnés par les Bâlois pour monter leur événement parisien, n’a pas chômé. Certes, ils ont connu quelques désillusions, comme l’interdiction signifiée à la fin du mois de juillet par la Préfecture de police de Paris d’installer place de la Concorde la foire Design Miami Basel, qui accompagne traditionnellement la manifestation suisse et aurait été rebaptisée Design Miami Paris. Les autorités craignaient qu’elle ne pose des problèmes de sécurité, notamment en cas de mouvements sociaux.

Même si on note la présence de puissants partenaires, comme la maison Louis Vuitton, l’horloger Audemars Piguet – qui organise une exposition de l’artiste grec Andreas Angelidakis dans les locaux conçus pour le PCF par Oscar Niemeyer place du Colonel-Fabien – ou le groupe Galeries Lafayette (lequel soutient, comme il le faisait à la FIAC, les galeries émergentes, au nombre de seize, contre dix précédemment, et mises à l’honneur au centre du dispositif), on peine à voir se concrétiser la volonté affichée naguère par Marc Spiegler, le patron d’Art Basel, de créer de nouvelles « passerelles entre l’art contemporain et les industries culturelles françaises telles que la mode, la musique, le design et le cinéma ».

Ainsi, LVMH, qui pouvait être le plus concerné par l’opération avec ses « Journées particulières », lesquelles permettent au grand public de découvrir la diversité des métiers et des savoir-faire du groupe en visitant ses ateliers, a choisi de les organiser du 14 au 16 octobre plutôt que de s’aligner sur les dates de la foire. Il y a toutefois, à l’entrée du Grand Palais éphémère qui accueille l’événement, un stand Vuitton consacré à sa collaboration avec des artistes contemporains pour ses bagages avec notamment des objets de Murakami… Sans doute faudra-t-il laisser du temps au temps. La jeune foire travaille sur le long terme, dans la perspective de la réouverture du Grand Palais où Chris Dercon, l’actuel, mais pour peu de temps, patron de la Réunion des musées nationaux (RMN), organise cette semaine des visites du chantier à l’intention des VIP de Paris+.

Morceau de choix

Pour le reste, si les galeristes apprécient la puissance et l’efficacité de la nouvelle organisation, le public non averti ne verra que peu de différences avec l’ancienne FIAC dont bien des éléments sont repris dans l’espace public : une exposition d’artistes contemporains choisis par la conservatrice Annabelle Ténèze dans le jardin des Tuileries et le Musée Eugène-Delacroix, une autre place Vendôme de l’artiste polonaise Alicja Kwade, organisée par le critique Jérôme Sans, une autre enfin à la chapelle de l’Ecole des beaux-arts, celle de l’artiste berlinois Omer Fast. Et encore, des « Conversations », conférences qui se tiennent au Bal de la marine, une péniche amarrée près de la tour Eiffel. Toutes ces manifestations sont gratuites, même s’il est prudent de réserver pour la dernière.

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« A sign of God, 202 », de Laure Prouvost. Tapisserie et  fils (293 x 415,5 cm).

Neuf mois, cela a été le temps de gestation nécessaire à la nouvelle foire Paris+ par Art Basel pour remplacer la FIAC. L’équipe menée par Clément Delépine, ancien codirecteur de la turbulente et dynamique foire Paris Internationale, et Virginie Aubert, ex-vice-présidente de Christie’s France, missionnés par les Bâlois pour monter leur événement parisien, n’a pas chômé. Certes, ils ont connu quelques désillusions, comme l’interdiction signifiée à la fin du mois de juillet par la Préfecture de police de Paris d’installer place de la Concorde la foire Design Miami Basel, qui accompagne traditionnellement la manifestation suisse et aurait été rebaptisée Design Miami Paris. Les autorités craignaient qu’elle ne pose des problèmes de sécurité, notamment en cas de mouvements sociaux.

Même si on note la présence de puissants partenaires, comme la maison Louis Vuitton, l’horloger Audemars Piguet – qui organise une exposition de l’artiste grec Andreas Angelidakis dans les locaux conçus pour le PCF par Oscar Niemeyer place du Colonel-Fabien – ou le groupe Galeries Lafayette (lequel soutient, comme il le faisait à la FIAC, les galeries émergentes, au nombre de seize, contre dix précédemment, et mises à l’honneur au centre du dispositif), on peine à voir se concrétiser la volonté affichée naguère par Marc Spiegler, le patron d’Art Basel, de créer de nouvelles « passerelles entre l’art contemporain et les industries culturelles françaises telles que la mode, la musique, le design et le cinéma ».

Ainsi, LVMH, qui pouvait être le plus concerné par l’opération avec ses « Journées particulières », lesquelles permettent au grand public de découvrir la diversité des métiers et des savoir-faire du groupe en visitant ses ateliers, a choisi de les organiser du 14 au 16 octobre plutôt que de s’aligner sur les dates de la foire. Il y a toutefois, à l’entrée du Grand Palais éphémère qui accueille l’événement, un stand Vuitton consacré à sa collaboration avec des artistes contemporains pour ses bagages avec notamment des objets de Murakami… Sans doute faudra-t-il laisser du temps au temps. La jeune foire travaille sur le long terme, dans la perspective de la réouverture du Grand Palais où Chris Dercon, l’actuel, mais pour peu de temps, patron de la Réunion des musées nationaux (RMN), organise cette semaine des visites du chantier à l’intention des VIP de Paris+.

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Pour le reste, si les galeristes apprécient la puissance et l’efficacité de la nouvelle organisation, le public non averti ne verra que peu de différences avec l’ancienne FIAC dont bien des éléments sont repris dans l’espace public : une exposition d’artistes contemporains choisis par la conservatrice Annabelle Ténèze dans le jardin des Tuileries et le Musée Eugène-Delacroix, une autre place Vendôme de l’artiste polonaise Alicja Kwade, organisée par le critique Jérôme Sans, une autre enfin à la chapelle de l’Ecole des beaux-arts, celle de l’artiste berlinois Omer Fast. Et encore, des « Conversations », conférences qui se tiennent au Bal de la marine, une péniche amarrée près de la tour Eiffel. Toutes ces manifestations sont gratuites, même s’il est prudent de réserver pour la dernière.

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