Livre. Dans le milieu des personnels de cimetière, l’expérience professionnelle ne se mesure pas en années mais en « Toussaints ». C’est dire l’importance de ce jour que Benoît Gallot, conservateur du Père-Lachaise, « ne manquerait pour rien au monde », lui qui comptabilise « dix-sept Toussaints », dont cinq passées à la tête de la nécropole la plus visitée au monde.
A force d’arpenter les 43 hectares de ce « Panthéon bis » – où reposent, entre autres personnalités, Méliès, Chopin, Modigliani et Piaf –, de veiller sur ce « musée à ciel ouvert » conçu par Alexandre-Théodore Brongniart, et, surtout, de flâner, sitôt les portes refermées, pour immortaliser sur papier glacé ou sur son compte Instagram (« La vie au cimetière ») la faune et la flore qui l’entourent, celui qui réside à l’année au 16, rue du Repos, en connaît tous les recoins. Et, bien sûr, toutes les légendes et les anecdotes dont il pique avec saveur cette « vie secrète d’un cimetière ».
Un livre où, d’une plume alerte, l’auteur entremêle l’histoire du Père-Lachaise et des célébrités qui y reposent – à commencer par Jim Morrison, le plus visité –, à son parcours de conservateur et sa vie familiale. Se faisant, il décrit les multiples facettes que recouvre un métier qui n’a rien de lugubre, selon lui. Car, pour ce juriste de formation, tombé très jeune dans la « marmite du funéraire » – ses parents possédaient une marbrerie –, « gérer un cimetière, c’est d’abord accompagner les vivants ».
Et c’est bien là, du côté du vivant, que se place son ouvrage, qui entend changer le regard sur un univers méconnu et mal considéré. A travers ceux qui y travaillent – gardien, cantonnier, fossoyeur, graveur… –, auxquels il rend un hommage appuyé. Mais aussi un lieu qui a connu, à la faveur de l’interdiction de l’usage des pesticides en 2015, une petite « révolution verte ».
La communion du minéral et du végétal
« Avec le verdissement progressif des allées et la réapparition des herbes folles entre les tombes, un nouvel écosystème se mettait en place. Le cimetière que je gérais n’était plus seulement un lieu dédié à la mort, il se transformait sous mes yeux en un véritable refuge pour une biodiversité locale composée de plantes, d’insectes, d’oiseaux et même de mammifère », écrit Benoît Gallot, un temps perplexe face à ces changements. Sa rencontre avec un renardeau, lors du premier confinement en 2020, achèvera sa conversion de conservateur-naturaliste.
Dès lors, au fil de ses déambulations, appareil photo en main, il se familiarise avec le patrimoine floral et arboricole du Père-Lachaise, qui compte plus de 4 000 arbres de 80 essences différentes. Mieux, surmontant sa phobie des oiseaux, il apprend à repérer corneille, perruche, mésange charbonnière, pinson et autre geai des chênes et la vingtaine d’espèces – sur une soixantaine recensée – qui résident à l’année.
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Read AgainLivre. Dans le milieu des personnels de cimetière, l’expérience professionnelle ne se mesure pas en années mais en « Toussaints ». C’est dire l’importance de ce jour que Benoît Gallot, conservateur du Père-Lachaise, « ne manquerait pour rien au monde », lui qui comptabilise « dix-sept Toussaints », dont cinq passées à la tête de la nécropole la plus visitée au monde.
A force d’arpenter les 43 hectares de ce « Panthéon bis » – où reposent, entre autres personnalités, Méliès, Chopin, Modigliani et Piaf –, de veiller sur ce « musée à ciel ouvert » conçu par Alexandre-Théodore Brongniart, et, surtout, de flâner, sitôt les portes refermées, pour immortaliser sur papier glacé ou sur son compte Instagram (« La vie au cimetière ») la faune et la flore qui l’entourent, celui qui réside à l’année au 16, rue du Repos, en connaît tous les recoins. Et, bien sûr, toutes les légendes et les anecdotes dont il pique avec saveur cette « vie secrète d’un cimetière ».
Un livre où, d’une plume alerte, l’auteur entremêle l’histoire du Père-Lachaise et des célébrités qui y reposent – à commencer par Jim Morrison, le plus visité –, à son parcours de conservateur et sa vie familiale. Se faisant, il décrit les multiples facettes que recouvre un métier qui n’a rien de lugubre, selon lui. Car, pour ce juriste de formation, tombé très jeune dans la « marmite du funéraire » – ses parents possédaient une marbrerie –, « gérer un cimetière, c’est d’abord accompagner les vivants ».
Et c’est bien là, du côté du vivant, que se place son ouvrage, qui entend changer le regard sur un univers méconnu et mal considéré. A travers ceux qui y travaillent – gardien, cantonnier, fossoyeur, graveur… –, auxquels il rend un hommage appuyé. Mais aussi un lieu qui a connu, à la faveur de l’interdiction de l’usage des pesticides en 2015, une petite « révolution verte ».
La communion du minéral et du végétal
« Avec le verdissement progressif des allées et la réapparition des herbes folles entre les tombes, un nouvel écosystème se mettait en place. Le cimetière que je gérais n’était plus seulement un lieu dédié à la mort, il se transformait sous mes yeux en un véritable refuge pour une biodiversité locale composée de plantes, d’insectes, d’oiseaux et même de mammifère », écrit Benoît Gallot, un temps perplexe face à ces changements. Sa rencontre avec un renardeau, lors du premier confinement en 2020, achèvera sa conversion de conservateur-naturaliste.
Dès lors, au fil de ses déambulations, appareil photo en main, il se familiarise avec le patrimoine floral et arboricole du Père-Lachaise, qui compte plus de 4 000 arbres de 80 essences différentes. Mieux, surmontant sa phobie des oiseaux, il apprend à repérer corneille, perruche, mésange charbonnière, pinson et autre geai des chênes et la vingtaine d’espèces – sur une soixantaine recensée – qui résident à l’année.
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