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Une semaine de “Late avec Alain Chabat” : les moments tops et les petits flops - Télérama.fr

Après les cinq premières émissions diffusées la semaine dernière, quel bilan à mi-parcours pour le late show de l’ex-Nul sur TF1 ? Il y a eu quelques bas. Mais compensés par quelques séquences de très haute voltige.

« Se coucher tard » avec Alain Chabat et son late show, comme TF1 en avait fait la promesse, ça donne quoi au bout d’une semaine ? Déjà une petite dette de sommeil, à force d’éteindre notre téléviseur à minuit passé, comme un million de spectateurs. Le replay n’aurait pas la même saveur, même s’il convainc 5 millions de personnes en moyenne. Le premier épisode, diffusé lundi 21, nous avait enthousiasmés. Alain Chabat nous a pris à rebours, comme d’habitude. En déconstruisant les interviews promo hyper calibrées, les sketchs hyper écrits et la sur-présence de publicité, Le Late avec Alain Chabat frappe souvent juste.

À l’écran, ça se voit : il y a enfin les moyens de ces ambitions – au point que Cyril Hanouna a prétendu en connaître le montant, dans une entreprise de dézingage pas franchement honnête. La patte déjà éprouvée de l’équipe d’auteurs du Burger quiz se ressent. Dans le rôle de l’animateur sympa, à la fois showman et passe-plat, Alain Chabat est parfait. Il est probablement le seul à pouvoir enfiler le costume trois pièces du host planté derrière un bureau. Fin connaisseur de la culture pop américaine, l’humoriste-réalisateur avait déjà réussi la greffe du SNL avec Les Nuls, l’émission (1990-1992) et tenté l’expérience – fauchée mais plutôt concluante – du late show avec La grosse émission, sur Comédie, au début des années 2000. Format, ambition et présentateur, tout y est pour réussir ? Pas forcément.

Rien que pour Chabat

Car, face à un animateur super sympa, il faut aussi des invités super à l’aise. Aux États-Unis, la ribambelle de stars qui défilent sur les différents plateaux de late shows est habituée aux exercices promo décontractés. En France, tout le monde n’a pas la capacité de l’oscarisé Jean Dujardin à pousser la chansonnette puis à répondre à des questions absurdes l’air de rien. Aussi, certains passages de l’émission, notamment les interviews, sont souvent surjouées et ont pu manquer de rythme – comme l’annonce poussive d’une hypothétique suite à La Cité de la peur. Encore une fois à rebours, certaines personnalités ont réussi à nous convaincre sans qu’on s’y attende : on ne misait pas forcément sur Léa Drucker pour la vraie-fausse interview promo la plus réussie de la semaine.

L’ancrage dans l’actualité, qui fait aussi partie du cahier des charges du late show, manque singulièrement. On adorerait pouvoir profiter de la légèreté et de la sagacité de Chabat sur le cours du monde. Ayant enregistré un mois à l’avance, l’animateur préfère souvent ironiser sur le « léger décalage » avec le direct, s’autorisant tout juste quelques piques – redondantes – sur la Coupe du monde de foot au Qatar ou le prix du chauffage, voire un tacle inattendu sur le retard de la promesse d’Hanouna à monter une « banque du cœur » – remarque qui a fait fulminer le principal intéressé, dont le nom n’a pourtant pas été cité.

Le Late d’Alain Chabat demeure une réussite quand il invente : les innombrables jeux absurdes, qui donnent à l’émission des airs de Burger quiz (mention spéciale à « Quelle question de merde » et au blind test en claquettes), les happenings invraisemblables (une séquence de mouche humaine rappelant les grandes heures des Robins des Bois ou cet incroyable téléachat animé par un Benoît Magimel en roue libre) ou les live musicaux (notamment ceux de Wet Leg et de Catherine Ringer). Un équilibre savant qui confère à l’émission un esprit de fête unique et quotidienne. À l’orée de cette nouvelle semaine, on s’apprête donc à se sentir fatigué les prochains matins.

Catherine Ringer et Alain Chabat lors du tournage du quatrième « Late avec Alain Chabat ».

Catherine Ringer et Alain Chabat lors du tournage du quatrième « Late avec Alain Chabat ».

Photo Étienne Jeanneret / TF1

Nos moments préférés

  • Les conseil conso de Benoît Magimel
  • La fausse interview promo de Léa Drucker
  • Les lives de Wet Leg et Thumpasorus, programmations dignes d’un late show américain
  • Le mini-concert de Catherine Ringer, qui rappelait ceux à rallonge de Nulle part ailleurs
  • La place (timide, certes) accordée au stand-up : les séquences de Tania Dutel (lundi) et Djimo (jeudi) ont permis d’entrevoir la richesse humoristique de la scène française

Ce qui fonctionne moins bien

  • Les interventions et joutes surjouées et trop écrites de certains invités
  • Les interludes de danse, jolies à regarder mais un peu trop décalées
  • Le manque d’ancrage dans l’actualité

À voir
Le Late avec Alain Chabat
, jusqu’au 2 décembre, sur TF1.

Adblock test (Why?)

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Après les cinq premières émissions diffusées la semaine dernière, quel bilan à mi-parcours pour le late show de l’ex-Nul sur TF1 ? Il y a eu quelques bas. Mais compensés par quelques séquences de très haute voltige.

« Se coucher tard » avec Alain Chabat et son late show, comme TF1 en avait fait la promesse, ça donne quoi au bout d’une semaine ? Déjà une petite dette de sommeil, à force d’éteindre notre téléviseur à minuit passé, comme un million de spectateurs. Le replay n’aurait pas la même saveur, même s’il convainc 5 millions de personnes en moyenne. Le premier épisode, diffusé lundi 21, nous avait enthousiasmés. Alain Chabat nous a pris à rebours, comme d’habitude. En déconstruisant les interviews promo hyper calibrées, les sketchs hyper écrits et la sur-présence de publicité, Le Late avec Alain Chabat frappe souvent juste.

À l’écran, ça se voit : il y a enfin les moyens de ces ambitions – au point que Cyril Hanouna a prétendu en connaître le montant, dans une entreprise de dézingage pas franchement honnête. La patte déjà éprouvée de l’équipe d’auteurs du Burger quiz se ressent. Dans le rôle de l’animateur sympa, à la fois showman et passe-plat, Alain Chabat est parfait. Il est probablement le seul à pouvoir enfiler le costume trois pièces du host planté derrière un bureau. Fin connaisseur de la culture pop américaine, l’humoriste-réalisateur avait déjà réussi la greffe du SNL avec Les Nuls, l’émission (1990-1992) et tenté l’expérience – fauchée mais plutôt concluante – du late show avec La grosse émission, sur Comédie, au début des années 2000. Format, ambition et présentateur, tout y est pour réussir ? Pas forcément.

Rien que pour Chabat

Car, face à un animateur super sympa, il faut aussi des invités super à l’aise. Aux États-Unis, la ribambelle de stars qui défilent sur les différents plateaux de late shows est habituée aux exercices promo décontractés. En France, tout le monde n’a pas la capacité de l’oscarisé Jean Dujardin à pousser la chansonnette puis à répondre à des questions absurdes l’air de rien. Aussi, certains passages de l’émission, notamment les interviews, sont souvent surjouées et ont pu manquer de rythme – comme l’annonce poussive d’une hypothétique suite à La Cité de la peur. Encore une fois à rebours, certaines personnalités ont réussi à nous convaincre sans qu’on s’y attende : on ne misait pas forcément sur Léa Drucker pour la vraie-fausse interview promo la plus réussie de la semaine.

L’ancrage dans l’actualité, qui fait aussi partie du cahier des charges du late show, manque singulièrement. On adorerait pouvoir profiter de la légèreté et de la sagacité de Chabat sur le cours du monde. Ayant enregistré un mois à l’avance, l’animateur préfère souvent ironiser sur le « léger décalage » avec le direct, s’autorisant tout juste quelques piques – redondantes – sur la Coupe du monde de foot au Qatar ou le prix du chauffage, voire un tacle inattendu sur le retard de la promesse d’Hanouna à monter une « banque du cœur » – remarque qui a fait fulminer le principal intéressé, dont le nom n’a pourtant pas été cité.

Le Late d’Alain Chabat demeure une réussite quand il invente : les innombrables jeux absurdes, qui donnent à l’émission des airs de Burger quiz (mention spéciale à « Quelle question de merde » et au blind test en claquettes), les happenings invraisemblables (une séquence de mouche humaine rappelant les grandes heures des Robins des Bois ou cet incroyable téléachat animé par un Benoît Magimel en roue libre) ou les live musicaux (notamment ceux de Wet Leg et de Catherine Ringer). Un équilibre savant qui confère à l’émission un esprit de fête unique et quotidienne. À l’orée de cette nouvelle semaine, on s’apprête donc à se sentir fatigué les prochains matins.

Catherine Ringer et Alain Chabat lors du tournage du quatrième « Late avec Alain Chabat ».

Catherine Ringer et Alain Chabat lors du tournage du quatrième « Late avec Alain Chabat ».

Photo Étienne Jeanneret / TF1

Nos moments préférés

  • Les conseil conso de Benoît Magimel
  • La fausse interview promo de Léa Drucker
  • Les lives de Wet Leg et Thumpasorus, programmations dignes d’un late show américain
  • Le mini-concert de Catherine Ringer, qui rappelait ceux à rallonge de Nulle part ailleurs
  • La place (timide, certes) accordée au stand-up : les séquences de Tania Dutel (lundi) et Djimo (jeudi) ont permis d’entrevoir la richesse humoristique de la scène française

Ce qui fonctionne moins bien

  • Les interventions et joutes surjouées et trop écrites de certains invités
  • Les interludes de danse, jolies à regarder mais un peu trop décalées
  • Le manque d’ancrage dans l’actualité

À voir
Le Late avec Alain Chabat
, jusqu’au 2 décembre, sur TF1.

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