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BD : avis de tempête sur l'exposition de Bastien Vivès prévue à Angoulême - Le Monde

Bastien Vivès, à Paris, le 30 août 2021.

Y aura-t-il une exposition de Bastien Vivès au Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême ? Une vive polémique enfle sur les réseaux sociaux depuis que la manifestation a annoncé, fin novembre, qu’elle avait donné carte blanche à l’auteur français pour présenter une rétrospective de son travail lors de sa prochaine édition, du 26 au 29 janvier. « Apologie de l’inceste », « banalisation de la pédopornographie », « culture du viol » Une vague d’indignations déferle actuellement sur Internet, où deux pétitions demandent la déprogrammation de l’exposition, prévue au Musée du papier.

En cause : non pas l’accrochage en tant que tel, dont on ne sait pas grand-chose, mais une partie de l’œuvre publiée du dessinateur âgé de 38 ans, l’un des bédéastes les plus doués et les plus prolifiques de sa génération (Le Goût du chlore, Polina, Lastman…). Lui crie au « complot », à la « machination », comme il l’a confié au Monde. La direction du FIBD, elle, n’a pas l’intention de céder à la pression et maintient l’événement.

L’affaire s’inscrit dans la continuité d’une controverse apparue en 2018 après la sortie de Petit Paul (Glénat), premier volume d’une nouvelle collection de bandes dessinées pornographiques, dirigée par l’ancienne actrice porno Katsuni. Vivès y relatait les mésaventures d’un petit garçon de 10 ans doté d’un pénis démesuré, qui déclenchait chez les femmes de son entourage des pensées lubriques. Une pétition en ligne avait alors demandé l’interdiction de l’ouvrage, au nom de l’article 227-23 du code pénal selon lequel les représentations à caractère pornographique de mineurs sont interdites en France. Deux des principaux réseaux de librairies de l’Hexagone, Cultura et Gibert Joseph, avaient retiré l’album de leurs magasins.

L’invitation faite à Bastien Vivès par Angoulême a ravivé l’énergie de ses détracteurs. Ceux-ci mentionnent désormais d’autres de ses livres, comme La Décharge mentale (Les Requins marteaux, 2018), dans lequel un homme est « invité » à avoir des relations sexuelles avec les enfants d’un couple dont il est l’ami. A moins de deux mois de la cinquantième édition du plus important festival de bande dessinée européen, la viralité des attaques portées contre le dessinateur a donné naissance à un véritable « Vivèsgate ». « Nous sommes scandalisées, outrées qu’on le publie, outrées qu’on lui déroule le tapis rouge, outrées qu’on l’invite à s’exprimer en écoles d’art et, enfin, outrées qu’on l’expose au Festival international de la bande dessinée en ce début d’année 2023 », dénoncent, sur Instagram, les comptes je.suis.une.sorcière et cestquoicetteinsulte.

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Bastien Vivès, à Paris, le 30 août 2021.

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En cause : non pas l’accrochage en tant que tel, dont on ne sait pas grand-chose, mais une partie de l’œuvre publiée du dessinateur âgé de 38 ans, l’un des bédéastes les plus doués et les plus prolifiques de sa génération (Le Goût du chlore, Polina, Lastman…). Lui crie au « complot », à la « machination », comme il l’a confié au Monde. La direction du FIBD, elle, n’a pas l’intention de céder à la pression et maintient l’événement.

L’affaire s’inscrit dans la continuité d’une controverse apparue en 2018 après la sortie de Petit Paul (Glénat), premier volume d’une nouvelle collection de bandes dessinées pornographiques, dirigée par l’ancienne actrice porno Katsuni. Vivès y relatait les mésaventures d’un petit garçon de 10 ans doté d’un pénis démesuré, qui déclenchait chez les femmes de son entourage des pensées lubriques. Une pétition en ligne avait alors demandé l’interdiction de l’ouvrage, au nom de l’article 227-23 du code pénal selon lequel les représentations à caractère pornographique de mineurs sont interdites en France. Deux des principaux réseaux de librairies de l’Hexagone, Cultura et Gibert Joseph, avaient retiré l’album de leurs magasins.

L’invitation faite à Bastien Vivès par Angoulême a ravivé l’énergie de ses détracteurs. Ceux-ci mentionnent désormais d’autres de ses livres, comme La Décharge mentale (Les Requins marteaux, 2018), dans lequel un homme est « invité » à avoir des relations sexuelles avec les enfants d’un couple dont il est l’ami. A moins de deux mois de la cinquantième édition du plus important festival de bande dessinée européen, la viralité des attaques portées contre le dessinateur a donné naissance à un véritable « Vivèsgate ». « Nous sommes scandalisées, outrées qu’on le publie, outrées qu’on lui déroule le tapis rouge, outrées qu’on l’invite à s’exprimer en écoles d’art et, enfin, outrées qu’on l’expose au Festival international de la bande dessinée en ce début d’année 2023 », dénoncent, sur Instagram, les comptes je.suis.une.sorcière et cestquoicetteinsulte.

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