Au tribunal correctionnel à Bobigny,
En les voyant arriver ensemble, ce jeudi, au tribunal correctionnel de Bobigny, presque serrés l’un contre l’autre, on pouvait presque deviner la ligne de défense choisie par Aya Nakamura - de son vrai nom Aya Danioko - et son ex-compagnon, le réalisateur Vladimir Boudnikoff. Tous deux comparaissaient pour des violences réciproques survenues dans la nuit du 6 au 7 août 2022 dans leur domicile de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Selon le récit des faits, tout commence par une invitation à un mariage auquel est uniquement convié Vladimir Boudnikoff. En fouillant dans le téléphone de ce dernier, le 6 août, la chanteuse découvre que « l’ex » du producteur était, elle, présente. En colère, Aya Nakamura demande des explications. S’ensuit une dispute si sonore qu’un voisin appelle la police qui se déplace et tombe nez à nez avec le couple devant la maison avec son bébé. Elle parle aux agents d’étranglement et de tirage de cheveux. Lui l’accuse de lui avoir cassé une bouteille de grenadine dessus. La chanteuse quitte alors le domicile familial avant de revenir tard dans la nuit, accompagnée de deux amis : ils seront repoussés par Vladimir Boudnikoff, « une arme à la main ».
Apaisement et versions accordées
Ce jeudi, l’ambiance est à l’opposé des faits décrits : apaisée. Les deux prévenus cherchent avant tout à dégonfler l’affaire. Une demande de huit-clos a été déposée, du fait de la célébrité de l’interprète de « Djadja » et du risque de voyeurisme et de harcèlement auquel une telle audience l’expose. Demande refusée, la presse et le public peuvent rester dans la salle.
Ce jeudi, Aya Nakamura, vêtue d’une veste beige à carreaux - bien plus sobre que ses tenues de scène - minimise les termes utilisés lors de sa garde à vue et évoque une bousculade et des griffures : « C’est l’émotion que je n’ai pas gérée à ce moment-là. C’était madame Danioko à ce moment-là, pas Aya Nakamura. » Son ex-compagnon avance vers la barre sa grande silhouette avec un tatouage très voyant « AYA » dans la nuque. Il affiche le même calme et les mêmes regrets. « Si la dispute n’était pas arrivée sur la voie publique, elle serait restée entre vous ? », résume la présidente. « Ah ça, oui », acquiesce le prévenu. Quant à l’arme, il assure, preuve d’achat à l’appui, qu’elle est factice et lui sert pour des tournages de clip.
Aucun passif avec la police
Si les violences - principalement des hématomes - avaient entraîné pour chacun trois jours d’ITT, l’ex-couple semblait ce jeudi avoir accordé leurs violons. Tous deux présentent un casier judiciaire vierge et assurent avoir relancé un « processus d’apaisement dans leur relation », notamment dans l’intérêt de leur enfant commun. « C’est vraiment la sérénité aujourd’hui », commente la juge.
Contrairement à bien des audiences de violences conjugales, l’ambiance est détendue. La magistrate semble conquise lorsqu’elle évoque la trajectoire d’Aya Nakamura. La chanteuse vient d’un milieu modeste, sans avoir fait d’études, mais a accédé au succès dans la musique sans avoir de manager et dispose désormais de revenus confortables, une manière de souligner « l’autonomie de la jeune femme ». Vladimir Boudnikoff est réalisateur et producteur, comme son ex-conjointe, il a un enfant d’un premier lit. Quand la juge souligne qu’il était sous l’emprise du cannabis le soir des faits, il répond qu’il a arrêté et « troqué cette addiction contre une autre au CBD ».
Une affaire « tristement banale »
Même le ministère public se joint à l’atmosphère pacifiée de l’affaire, qui si elle est « exceptionnelle » par la célébrité des prévenus, se révèle « tristement banale » dans un tribunal habitué aux violences conjugales. La procureure a requis une peine d’amende à hauteur de leurs revenus respectifs, soit 5.000 euros à l’encontre d’Aya Nakamura et 2.000 euros à l’encontre de Vladimir Boudnikoff, laissant au tribunal l’opportunité de les condamner à un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
Le tribunal rendra son délibéré le 23 février prochain.
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En les voyant arriver ensemble, ce jeudi, au tribunal correctionnel de Bobigny, presque serrés l’un contre l’autre, on pouvait presque deviner la ligne de défense choisie par Aya Nakamura - de son vrai nom Aya Danioko - et son ex-compagnon, le réalisateur Vladimir Boudnikoff. Tous deux comparaissaient pour des violences réciproques survenues dans la nuit du 6 au 7 août 2022 dans leur domicile de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Selon le récit des faits, tout commence par une invitation à un mariage auquel est uniquement convié Vladimir Boudnikoff. En fouillant dans le téléphone de ce dernier, le 6 août, la chanteuse découvre que « l’ex » du producteur était, elle, présente. En colère, Aya Nakamura demande des explications. S’ensuit une dispute si sonore qu’un voisin appelle la police qui se déplace et tombe nez à nez avec le couple devant la maison avec son bébé. Elle parle aux agents d’étranglement et de tirage de cheveux. Lui l’accuse de lui avoir cassé une bouteille de grenadine dessus. La chanteuse quitte alors le domicile familial avant de revenir tard dans la nuit, accompagnée de deux amis : ils seront repoussés par Vladimir Boudnikoff, « une arme à la main ».
Apaisement et versions accordées
Ce jeudi, l’ambiance est à l’opposé des faits décrits : apaisée. Les deux prévenus cherchent avant tout à dégonfler l’affaire. Une demande de huit-clos a été déposée, du fait de la célébrité de l’interprète de « Djadja » et du risque de voyeurisme et de harcèlement auquel une telle audience l’expose. Demande refusée, la presse et le public peuvent rester dans la salle.
Ce jeudi, Aya Nakamura, vêtue d’une veste beige à carreaux - bien plus sobre que ses tenues de scène - minimise les termes utilisés lors de sa garde à vue et évoque une bousculade et des griffures : « C’est l’émotion que je n’ai pas gérée à ce moment-là. C’était madame Danioko à ce moment-là, pas Aya Nakamura. » Son ex-compagnon avance vers la barre sa grande silhouette avec un tatouage très voyant « AYA » dans la nuque. Il affiche le même calme et les mêmes regrets. « Si la dispute n’était pas arrivée sur la voie publique, elle serait restée entre vous ? », résume la présidente. « Ah ça, oui », acquiesce le prévenu. Quant à l’arme, il assure, preuve d’achat à l’appui, qu’elle est factice et lui sert pour des tournages de clip.
Aucun passif avec la police
Si les violences - principalement des hématomes - avaient entraîné pour chacun trois jours d’ITT, l’ex-couple semblait ce jeudi avoir accordé leurs violons. Tous deux présentent un casier judiciaire vierge et assurent avoir relancé un « processus d’apaisement dans leur relation », notamment dans l’intérêt de leur enfant commun. « C’est vraiment la sérénité aujourd’hui », commente la juge.
Contrairement à bien des audiences de violences conjugales, l’ambiance est détendue. La magistrate semble conquise lorsqu’elle évoque la trajectoire d’Aya Nakamura. La chanteuse vient d’un milieu modeste, sans avoir fait d’études, mais a accédé au succès dans la musique sans avoir de manager et dispose désormais de revenus confortables, une manière de souligner « l’autonomie de la jeune femme ». Vladimir Boudnikoff est réalisateur et producteur, comme son ex-conjointe, il a un enfant d’un premier lit. Quand la juge souligne qu’il était sous l’emprise du cannabis le soir des faits, il répond qu’il a arrêté et « troqué cette addiction contre une autre au CBD ».
Une affaire « tristement banale »
Même le ministère public se joint à l’atmosphère pacifiée de l’affaire, qui si elle est « exceptionnelle » par la célébrité des prévenus, se révèle « tristement banale » dans un tribunal habitué aux violences conjugales. La procureure a requis une peine d’amende à hauteur de leurs revenus respectifs, soit 5.000 euros à l’encontre d’Aya Nakamura et 2.000 euros à l’encontre de Vladimir Boudnikoff, laissant au tribunal l’opportunité de les condamner à un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
Le tribunal rendra son délibéré le 23 février prochain.
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