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Polémique autour d'une œuvre de Miriam Cahn : la justice donne raison au Palais de Tokyo - franceinfo

Le tribunal administratif de Paris a débouté les associations qui réclamaient le décrochage du tableau de la peintre suisse Miriam Cahn exposée au Palais de Tokyo. Son œuvre avait été qualifiée de "pédopornographique" par une députée RN.

Article rédigé par

France Télévisions Rédaction Culture

Publié

Temps de lecture : 2 min.

Des visiteurs dans les couloirs de l'exposition de Miriam Cahn, intitulée "Ma pensée sérielle", au Palais de Tokyo, le 19 mars 2023. (SANDRINE MARTY / HANS LUCAS)

Le tableau Fuck Abstraction ! de Miriam Cahn restera bien exposé au Palais de Tokyo, à Paris, dans le cadre de la rétrospective consacrée à l'artiste suisse. Dans un communiqué publié le 28 mars, le musée d'art contemporain s'est réjoui de la décision de la justice en sa faveur. Le tribunal administratif de Paris a rejeté, à l'issue d'une audience en procédure urgente de référé-liberté le 27 mars, "les demandes formulées par plusieurs associations, à la suite à la polémique lancée sur les réseaux sociaux" par la députée RN, Caroline Parmentier, qui a qualifié l'œuvre de "pédopornographique".

La justice a estimé notamment que l'association Juristes pour l'enfance "n'est pas fondée à soutenir" que le maintien de Fuck Abstraction ! dans l'exposition constitue "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue l'intérêt supérieur de l'enfant". 

Le tribunal administratif de Paris note que le tableau représentant "la silhouette d'un homme au corps très puissant, sans visage, qui impose une fellation à une victime de corpulence très fragile", à genou et les mains liées dans le dos, traite "crûment" de la façon "dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre et fait référence aux exactions commises dans la ville de Butcha, en Ukraine, lors de l'invasion russe". Cependant, cette œuvre "ne saurait être comprise en dehors de son contexte et du travail de l'artiste Miriam Cahn qui vise à dénoncer les horreurs de la guerre", comme il est dûment précisé dans "le document de présentation de l'évènement distribué au public". 

En réponse à la députée RN Caroline Parmentier qui l'avait interpellée le 21 mars à l'Assemblée nationale, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait déjà rappelé que Miriam Cahn "documente et dénonce les horreurs de la guerre" depuis 40 ans. Dans son communiqué, le Palais de Tokyo "regrette l'instrumentalisation de cette œuvre d'art et le mépris du rôle fondamental que jouent les musées partout dans le monde pour défendre les libertés dans le respect des droits de l'Homme".

Le musée précise que "près de 45 000 personnes" ont déjà vu l'exposition Ma pensée sérielle présentée jusqu'au 14 mai. Pour sa part, l'association Juristes pour l'enfance a indiqué, dans un communiqué publié le du 28 mars, qu'elle saisit "immédiatement" le conseil d'Etat.

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Le tribunal administratif de Paris a débouté les associations qui réclamaient le décrochage du tableau de la peintre suisse Miriam Cahn exposée au Palais de Tokyo. Son œuvre avait été qualifiée de "pédopornographique" par une députée RN.

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Le tableau Fuck Abstraction ! de Miriam Cahn restera bien exposé au Palais de Tokyo, à Paris, dans le cadre de la rétrospective consacrée à l'artiste suisse. Dans un communiqué publié le 28 mars, le musée d'art contemporain s'est réjoui de la décision de la justice en sa faveur. Le tribunal administratif de Paris a rejeté, à l'issue d'une audience en procédure urgente de référé-liberté le 27 mars, "les demandes formulées par plusieurs associations, à la suite à la polémique lancée sur les réseaux sociaux" par la députée RN, Caroline Parmentier, qui a qualifié l'œuvre de "pédopornographique".

La justice a estimé notamment que l'association Juristes pour l'enfance "n'est pas fondée à soutenir" que le maintien de Fuck Abstraction ! dans l'exposition constitue "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue l'intérêt supérieur de l'enfant". 

Le tribunal administratif de Paris note que le tableau représentant "la silhouette d'un homme au corps très puissant, sans visage, qui impose une fellation à une victime de corpulence très fragile", à genou et les mains liées dans le dos, traite "crûment" de la façon "dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre et fait référence aux exactions commises dans la ville de Butcha, en Ukraine, lors de l'invasion russe". Cependant, cette œuvre "ne saurait être comprise en dehors de son contexte et du travail de l'artiste Miriam Cahn qui vise à dénoncer les horreurs de la guerre", comme il est dûment précisé dans "le document de présentation de l'évènement distribué au public". 

En réponse à la députée RN Caroline Parmentier qui l'avait interpellée le 21 mars à l'Assemblée nationale, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait déjà rappelé que Miriam Cahn "documente et dénonce les horreurs de la guerre" depuis 40 ans. Dans son communiqué, le Palais de Tokyo "regrette l'instrumentalisation de cette œuvre d'art et le mépris du rôle fondamental que jouent les musées partout dans le monde pour défendre les libertés dans le respect des droits de l'Homme".

Le musée précise que "près de 45 000 personnes" ont déjà vu l'exposition Ma pensée sérielle présentée jusqu'au 14 mai. Pour sa part, l'association Juristes pour l'enfance a indiqué, dans un communiqué publié le du 28 mars, qu'elle saisit "immédiatement" le conseil d'Etat.

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