Search

Cannes 2023 : «Killers of the Flower Moon» de Martin Scorsese, choc pétrolier - Libération

Epopée

Article réservé aux abonnés

Entre la maestria et les mégastars Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, la très scorsesienne fresque historique de Martin Scorsese, sur une série de meurtres commis dans une communauté autochtone de l’Oklahoma, s’impose comme un grand spectacle alternatif.

«Le bon dieu a joué un bon tour à tout le monde.» Imaginez : après des décennies à subir l’oppression et les déplacements forcés par les colons français et anglais depuis les plaines du Mississippi jusqu’aux réserves décharnées d’Oklahoma, le peuple Osage – Wazházhe dans sa langue – y déniche l’un des gisements de pétrole les plus abondants du territoire nord-américain. Au début des années 20, les Osage deviennent «le peuple le plus riche du monde par habitant», pied de nez insupportable aux capitalistes wasp qui n’en reviennent pas de ce coup de chance. «O surprise, les Indiens, au lieu de mourir de faim, profitent de revenus solides qui rendent les banquiers verts de jalousie», rapporte un article du quotidien new-yorkais The Outlook en 1923 sur ces «peaux rouges millionnaires». Le journaliste américain David Grann le cite dans les premières pages de la Note américaine, épatant pavé de narrative non-fiction publié en 2017 qui rapporte les convoitises suscitées par cet enrichissement (une véritable ruée vers l’or par le biais de contrats d’encadrement abusifs et humiliants) et surtout leurs conséquences sordides – une série vertigineuse de meurtres en toute impunité dans la petite commune de Gray Horse, si indécente qu’elle servira de levier à J. Edgar Hoover pour convaincre les insti

Adblock test (Why?)

Read Again

Epopée

Article réservé aux abonnés

Entre la maestria et les mégastars Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, la très scorsesienne fresque historique de Martin Scorsese, sur une série de meurtres commis dans une communauté autochtone de l’Oklahoma, s’impose comme un grand spectacle alternatif.

«Le bon dieu a joué un bon tour à tout le monde.» Imaginez : après des décennies à subir l’oppression et les déplacements forcés par les colons français et anglais depuis les plaines du Mississippi jusqu’aux réserves décharnées d’Oklahoma, le peuple Osage – Wazházhe dans sa langue – y déniche l’un des gisements de pétrole les plus abondants du territoire nord-américain. Au début des années 20, les Osage deviennent «le peuple le plus riche du monde par habitant», pied de nez insupportable aux capitalistes wasp qui n’en reviennent pas de ce coup de chance. «O surprise, les Indiens, au lieu de mourir de faim, profitent de revenus solides qui rendent les banquiers verts de jalousie», rapporte un article du quotidien new-yorkais The Outlook en 1923 sur ces «peaux rouges millionnaires». Le journaliste américain David Grann le cite dans les premières pages de la Note américaine, épatant pavé de narrative non-fiction publié en 2017 qui rapporte les convoitises suscitées par cet enrichissement (une véritable ruée vers l’or par le biais de contrats d’encadrement abusifs et humiliants) et surtout leurs conséquences sordides – une série vertigineuse de meurtres en toute impunité dans la petite commune de Gray Horse, si indécente qu’elle servira de levier à J. Edgar Hoover pour convaincre les insti

Adblock test (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to "Cannes 2023 : «Killers of the Flower Moon» de Martin Scorsese, choc pétrolier - Libération"

Post a Comment

Powered by Blogger.