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« Homos en France » sur France 2 : un formidable documentaire raconté par Vincent Dedienne - Le Parisien

Elles et ils s’appellent Sylvain, Arwen, Gabriel, Gérard, Angèle, Lou, Bernard, Léo, Mfaomé, Jean-Baptiste. Ils ont 20, 30 ou 70 ans, sont commercial, chanteuse, retraité, journaliste, footballeur, étudiant, ambassadeur, ou lycéenne. Anonymes ou célèbres. Peu importe. Tous ont en commun d’être homosexuel (le) et d’avoir accepté de se confier face caméra.

Lui, c’est un humoriste et comédien aussi talentueux que connu qui n’a jamais caché son homosexualité. Il s’appelle Vincent Dedienne, il a 36 ans, et, ce mardi soir, il nous raconte leur parcours de vie dans un bouleversant documentaire diffusé sur France 2 (à 21h10). Un film formidable qu’il a coécrit avec Aurélia Perreau et dont on ne sort pas indemne.

« Je suis homosexuel et, en France, on a pas mal de mots pour le dire… lance d’emblée l’artiste tout sourire en se baladant à vélo. Il y a pédé, bien sûr, mais aussi tarlouze, tapette, tafiole — que j’aime bien, moi, mais ça fait un moment que je ne l’ai pas entendu. Et puis, bien sûr, il y a pédale… » Ce florilège de petites douceurs pour nous rappeler avec humour, et c’est une grande force du documentaire, qu’en 2023 être gay ou lesbienne en France, c’est loin d’être facile. Et que si le mariage pour tous il y a dix ans est une indéniable avancée, le débat qui a fait entrer l’homosexualité dans tous les foyers français a été d’une rare violence, faisant sauter tous les verrous…

Ces parcours de vie sont tous marqués par des « comment on le découvre, comment on le camoufle, comment on l’accepte et comment ça nous épanouit », commente Vincent Dedienne. « L’orientation sexuelle, c’est quelque chose qu’on sent grandir en nous depuis l’enfance, mais la prise de conscience est progressive », confirme un des protagonistes. Tous parlent de leur souffrance, de leur solitude, du regard de la société mais aussi de la beauté de leur vie.

Le lourd héritage de la culture populaire

Ce film très fort bouscule et nous fait même passer du rire aux larmes pour les plus émotifs, tant les témoignages sont riches. Celui de Bernard, 70 ans, sur l’acharnement des médecins pour le rendre « normal » quand il était enfant, est d’une rare intensité. Très complète, l’enquête nous rappelle qu’en 1973 l’homosexualité était encore une maladie, et une pathologie psychiatrique jusqu’en 1992.

Vincent Dedienne revient sur le lourd héritage de la culture populaire qui a longtemps véhiculé l’homophobie. En 1977, le présentateur d’une émission demande si c’est contagieux et le public est hilare… Difficile de ne pas être gêné également en revoyant la marionnette d’Amélie Mauresmo dans « les Guignols » de Canal +. Il y a aussi ce passage dingue où on apprend que le « I’m gay » ( « je suis gay ») prononcé par un héros de la série américaine « Dynastie » a été traduit en français par « Je suis malade ». On a du mal à y croire.

Et puis il y a les années sida, le « cancer gay », preuve que l’homosexualité est une maladie, s’enflamment les homophobes. On verse de nouveau une larme quand la géniale actrice Clémentine Célarié embrasse sur la bouche un homme atteint du sida devant les caméras de la France entière. Et on se marre quand la chanteuse Catherine Lara réalise son coming out télévisuel en affirmant que ce qu’elle préfère chez un homme « c’est sa femme ».

Pour son ton et son humour sur un sujet si sensible, pour ces formidables témoignages ou les informations distillées, et parce que l’homophobie n’a pas sa place dans nos sociétés, il faut voir ce documentaire. En famille, avec des jeunes, entre amis, regardez-le. Merci Vincent Dedienne et Aurélia Perreau.

La note de la rédaction :

« Homos en France », documentaire français écrit et réalisé par Aurélia Perreau (2023), raconté par Vincent Dedienne.

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Elles et ils s’appellent Sylvain, Arwen, Gabriel, Gérard, Angèle, Lou, Bernard, Léo, Mfaomé, Jean-Baptiste. Ils ont 20, 30 ou 70 ans, sont commercial, chanteuse, retraité, journaliste, footballeur, étudiant, ambassadeur, ou lycéenne. Anonymes ou célèbres. Peu importe. Tous ont en commun d’être homosexuel (le) et d’avoir accepté de se confier face caméra.

Lui, c’est un humoriste et comédien aussi talentueux que connu qui n’a jamais caché son homosexualité. Il s’appelle Vincent Dedienne, il a 36 ans, et, ce mardi soir, il nous raconte leur parcours de vie dans un bouleversant documentaire diffusé sur France 2 (à 21h10). Un film formidable qu’il a coécrit avec Aurélia Perreau et dont on ne sort pas indemne.

« Je suis homosexuel et, en France, on a pas mal de mots pour le dire… lance d’emblée l’artiste tout sourire en se baladant à vélo. Il y a pédé, bien sûr, mais aussi tarlouze, tapette, tafiole — que j’aime bien, moi, mais ça fait un moment que je ne l’ai pas entendu. Et puis, bien sûr, il y a pédale… » Ce florilège de petites douceurs pour nous rappeler avec humour, et c’est une grande force du documentaire, qu’en 2023 être gay ou lesbienne en France, c’est loin d’être facile. Et que si le mariage pour tous il y a dix ans est une indéniable avancée, le débat qui a fait entrer l’homosexualité dans tous les foyers français a été d’une rare violence, faisant sauter tous les verrous…

Ces parcours de vie sont tous marqués par des « comment on le découvre, comment on le camoufle, comment on l’accepte et comment ça nous épanouit », commente Vincent Dedienne. « L’orientation sexuelle, c’est quelque chose qu’on sent grandir en nous depuis l’enfance, mais la prise de conscience est progressive », confirme un des protagonistes. Tous parlent de leur souffrance, de leur solitude, du regard de la société mais aussi de la beauté de leur vie.

Le lourd héritage de la culture populaire

Ce film très fort bouscule et nous fait même passer du rire aux larmes pour les plus émotifs, tant les témoignages sont riches. Celui de Bernard, 70 ans, sur l’acharnement des médecins pour le rendre « normal » quand il était enfant, est d’une rare intensité. Très complète, l’enquête nous rappelle qu’en 1973 l’homosexualité était encore une maladie, et une pathologie psychiatrique jusqu’en 1992.

Vincent Dedienne revient sur le lourd héritage de la culture populaire qui a longtemps véhiculé l’homophobie. En 1977, le présentateur d’une émission demande si c’est contagieux et le public est hilare… Difficile de ne pas être gêné également en revoyant la marionnette d’Amélie Mauresmo dans « les Guignols » de Canal +. Il y a aussi ce passage dingue où on apprend que le « I’m gay » ( « je suis gay ») prononcé par un héros de la série américaine « Dynastie » a été traduit en français par « Je suis malade ». On a du mal à y croire.

Et puis il y a les années sida, le « cancer gay », preuve que l’homosexualité est une maladie, s’enflamment les homophobes. On verse de nouveau une larme quand la géniale actrice Clémentine Célarié embrasse sur la bouche un homme atteint du sida devant les caméras de la France entière. Et on se marre quand la chanteuse Catherine Lara réalise son coming out télévisuel en affirmant que ce qu’elle préfère chez un homme « c’est sa femme ».

Pour son ton et son humour sur un sujet si sensible, pour ces formidables témoignages ou les informations distillées, et parce que l’homophobie n’a pas sa place dans nos sociétés, il faut voir ce documentaire. En famille, avec des jeunes, entre amis, regardez-le. Merci Vincent Dedienne et Aurélia Perreau.

La note de la rédaction :

« Homos en France », documentaire français écrit et réalisé par Aurélia Perreau (2023), raconté par Vincent Dedienne.

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