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Justine Triet applaudie par la gauche à la fin de son discours à Cannes - Le Monde

Justine Triet lors de son discours après avoir reçu la Palme d’or, à Cannes, le 27 mai 2023.

« Merci » : la gauche a salué le discours de la réalisatrice Justine Triet, qui a dénoncé la réforme des retraites après avoir reçu la Palme d’or à Cannes samedi 28 mai. Le mouvement de contestation de la réforme a été « nié et réprimé de façon choquante », a dénoncé Justine Triet, évoquant un « schéma de pouvoir dominateur ». Elle a aussi estimé que le pouvoir cherchait à « casser l’exception culturelle [française] ».

« Merci à Justine Triet pour son courage en plus de son talent. Cannes revient à sa tradition. C’est la gauche résistante qui a créé ce festival », a réagi le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. « Six mois que toute la France conteste. Six mois que nous subissons la volonté d’un seul. Merci, madame, de garder la nuque raide », a aussi appuyé le numéro un du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tandis que Marine Tondelier, patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ironisait sur ces « nouvelles des cent jours de Macron pour apaiser, en direct du Festival de Cannes ».

« Marchandisation des corps, marchandisation de la culture, bravo à Justine Triet pour sa Palme d’or et son discours qui frappe si juste », a abondé le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel.

Un appel « à la censure, par le chantage aux subventions »

La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, a répliqué immédiatement aux propos de Justine Triet, se disant « estomaquée par son discours si injuste ». « Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

Si Justine Triet a dit comprendre « l’estomaquement » de la ministre, elle a tenu à rappeler que « l’idée de la non-rentabilité des films » devait être « préservée », et que Cannes avait « toujours été un endroit où les gens s’exprimaient politiquement par rapport à la situation du pays ».

« Je trouve que c’est ingrat et injuste », a répondu dimanche matin sur BFM-TV la ministre de la culture, rappelant avoir annoncé la semaine dernière sur la Croisette un plan d’aide à la création audiovisuelle et cinématographique de 350 millions d’euros à l’horizon 2030. « Dans le discours de Justine Triet, il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche », a-t-elle estimé.

« J’aimerais bien qu’elle me donne les chiffres, les faits sur lesquels elle se base pour considérer que, aujourd’hui, la culture est “marchandisée” et l’exception culturelle cassée », a déclaré Rima Abdul Malak, insistant sur le soutien du gouvernement au secteur notamment durant la crise sanitaire.

La réaction de la ministre de la culture samedi soir a fait bondir à gauche. Olivier Faure a affirmé être « estomaqué de voir une ministre de la culture qui pense que, quand on finance un film, on achète la conscience de ses auteurs ». « Ne pensez plus, prenez vos subventions et silence dans les rangs », a lancé ironiquement le PCF.

Des figures du camp présidentiel sont entrées dans le débat, provoquant quelques passes d’armes sur Twitter. « Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant… et d’un art que nous aimons tant », a taclé Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie, en référence au film primé, Anatomie d’une chute. Sur la même ligne, David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes, a vertement critiqué sur Twitter un « discours d’enfant gâtée et si conformiste, en recevant la prestigieuse Palme d’or pour son film subventionné ».

« Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », a menacé pour sa part le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, Guillaume Kasbarian (Renaissance). L’écologiste Benjamin Lucas y a vu un appel « à la censure, par le chantage aux subventions » : « C’est du Le Pen dans le texte », selon lui.

Le Monde avec AFP

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Justine Triet lors de son discours après avoir reçu la Palme d’or, à Cannes, le 27 mai 2023.

« Merci » : la gauche a salué le discours de la réalisatrice Justine Triet, qui a dénoncé la réforme des retraites après avoir reçu la Palme d’or à Cannes samedi 28 mai. Le mouvement de contestation de la réforme a été « nié et réprimé de façon choquante », a dénoncé Justine Triet, évoquant un « schéma de pouvoir dominateur ». Elle a aussi estimé que le pouvoir cherchait à « casser l’exception culturelle [française] ».

« Merci à Justine Triet pour son courage en plus de son talent. Cannes revient à sa tradition. C’est la gauche résistante qui a créé ce festival », a réagi le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. « Six mois que toute la France conteste. Six mois que nous subissons la volonté d’un seul. Merci, madame, de garder la nuque raide », a aussi appuyé le numéro un du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tandis que Marine Tondelier, patronne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ironisait sur ces « nouvelles des cent jours de Macron pour apaiser, en direct du Festival de Cannes ».

« Marchandisation des corps, marchandisation de la culture, bravo à Justine Triet pour sa Palme d’or et son discours qui frappe si juste », a abondé le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel.

Un appel « à la censure, par le chantage aux subventions »

La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, a répliqué immédiatement aux propos de Justine Triet, se disant « estomaquée par son discours si injuste ». « Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

Si Justine Triet a dit comprendre « l’estomaquement » de la ministre, elle a tenu à rappeler que « l’idée de la non-rentabilité des films » devait être « préservée », et que Cannes avait « toujours été un endroit où les gens s’exprimaient politiquement par rapport à la situation du pays ».

« Je trouve que c’est ingrat et injuste », a répondu dimanche matin sur BFM-TV la ministre de la culture, rappelant avoir annoncé la semaine dernière sur la Croisette un plan d’aide à la création audiovisuelle et cinématographique de 350 millions d’euros à l’horizon 2030. « Dans le discours de Justine Triet, il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche », a-t-elle estimé.

« J’aimerais bien qu’elle me donne les chiffres, les faits sur lesquels elle se base pour considérer que, aujourd’hui, la culture est “marchandisée” et l’exception culturelle cassée », a déclaré Rima Abdul Malak, insistant sur le soutien du gouvernement au secteur notamment durant la crise sanitaire.

La réaction de la ministre de la culture samedi soir a fait bondir à gauche. Olivier Faure a affirmé être « estomaqué de voir une ministre de la culture qui pense que, quand on finance un film, on achète la conscience de ses auteurs ». « Ne pensez plus, prenez vos subventions et silence dans les rangs », a lancé ironiquement le PCF.

Des figures du camp présidentiel sont entrées dans le débat, provoquant quelques passes d’armes sur Twitter. « Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant… et d’un art que nous aimons tant », a taclé Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie, en référence au film primé, Anatomie d’une chute. Sur la même ligne, David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes, a vertement critiqué sur Twitter un « discours d’enfant gâtée et si conformiste, en recevant la prestigieuse Palme d’or pour son film subventionné ».

« Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », a menacé pour sa part le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, Guillaume Kasbarian (Renaissance). L’écologiste Benjamin Lucas y a vu un appel « à la censure, par le chantage aux subventions » : « C’est du Le Pen dans le texte », selon lui.

Le Monde avec AFP

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