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« Cash », sur Netflix : l'acteur Raphaël Quenard en boss de la Beauce - Le Monde

Daniel Sauveur (Raphaël Quenard, à gauche) et Scania (Igor Gotesman) dans « Cash », de Jérémy Rozan.

Il n’est pas besoin d’avoir fait des études de médecine pour le savoir : la voix off est un symptôme souvent associé au poil dans la main. Un procédé qui permet d’enjamber la mise en scène pour la remplacer par une espèce de diaporama, une succession de séquences à peine animées, commentées par un narrateur serviable qui met en place l’histoire qu’on s’apprête à conter.

Jérémy Rozan ne se prive pas de ce recours pour entamer Cash, film d’arnaque, film de casse qui tient le haut du classement des longs-métrages les plus vus en France sur Netflix depuis sa mise en ligne, jeudi 6 juillet. Mais comment le lui reprocher ? La voix, c’est celle de Raphaël Quenard, avec son accent difficile à géolocaliser qui le distingue immédiatement de tous ses collègues acteurs, avec son aplomb irréfutable qui le préserve aussi bien de la mesure que du ridicule.

Embarqué par cette voix, qui bientôt s’incarne à l’écran en la personne de Daniel Sauveur, rebelle qui ne sert qu’une cause, la sienne, le public de Cash est pratiquement forcé de se laisser aller à l’enchaînement de péripéties qui va mener notre héros jusqu’à l’ascension (après tout, il s’appelle Sauveur). Et tant pis pour la grossièreté des ficelles, pour la désinvolture avec laquelle sont traités tous les personnages qui ne sont pas le protagoniste, et pour la morale de l’histoire, qui ne fera pas l’unanimité.

Autoentrepreneur à Chartres, associé à son ami Scania (Igor Gotesman), Daniel Sauveur est contraint de fermer boutique par la maison Breuil & Fils, qui tient la ville en coupe réglée. Il ne lui reste qu’à rejoindre les effectifs de cette entreprise de distribution de parfums, fleuron de la Cosmetic Valley, dont la préfecture d’Eure-et-Loir est la métropole.

Esthétique brutale

Très vite (on est dans un film Netflix, il ne faut pas traîner), Daniel Sauveur recense les failles de la chaîne de conditionnement et en profite pour se lancer dans un fructueux trafic de parfums qui ne va cesser de prendre de l’ampleur. Son chemin ascendant lui fera croiser ceux d’une cadre frustrée dans ses ambitions (Agathe Rousselle), d’un concurrent véreux de la maison Breuil & Fils (Grégoire Colin), pendant qu’il réunira autour de lui dix disciples qui le servent dans son entreprise.

Avec son esthétique brutale, son récit aux frontières de la cohérence, Cash est comme une version délibérément dépourvue d’élégance d’Ocean’s Eleven (Steven Soderbergh, 2001). Ici, le butin ne reste pas abstrait, son montant n’est pas astronomique (2 millions d’euros), il sert à se payer les biens de consommation que proposent les zones commerciales autour de Chartres.

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Daniel Sauveur (Raphaël Quenard, à gauche) et Scania (Igor Gotesman) dans « Cash », de Jérémy Rozan.

Il n’est pas besoin d’avoir fait des études de médecine pour le savoir : la voix off est un symptôme souvent associé au poil dans la main. Un procédé qui permet d’enjamber la mise en scène pour la remplacer par une espèce de diaporama, une succession de séquences à peine animées, commentées par un narrateur serviable qui met en place l’histoire qu’on s’apprête à conter.

Jérémy Rozan ne se prive pas de ce recours pour entamer Cash, film d’arnaque, film de casse qui tient le haut du classement des longs-métrages les plus vus en France sur Netflix depuis sa mise en ligne, jeudi 6 juillet. Mais comment le lui reprocher ? La voix, c’est celle de Raphaël Quenard, avec son accent difficile à géolocaliser qui le distingue immédiatement de tous ses collègues acteurs, avec son aplomb irréfutable qui le préserve aussi bien de la mesure que du ridicule.

Embarqué par cette voix, qui bientôt s’incarne à l’écran en la personne de Daniel Sauveur, rebelle qui ne sert qu’une cause, la sienne, le public de Cash est pratiquement forcé de se laisser aller à l’enchaînement de péripéties qui va mener notre héros jusqu’à l’ascension (après tout, il s’appelle Sauveur). Et tant pis pour la grossièreté des ficelles, pour la désinvolture avec laquelle sont traités tous les personnages qui ne sont pas le protagoniste, et pour la morale de l’histoire, qui ne fera pas l’unanimité.

Autoentrepreneur à Chartres, associé à son ami Scania (Igor Gotesman), Daniel Sauveur est contraint de fermer boutique par la maison Breuil & Fils, qui tient la ville en coupe réglée. Il ne lui reste qu’à rejoindre les effectifs de cette entreprise de distribution de parfums, fleuron de la Cosmetic Valley, dont la préfecture d’Eure-et-Loir est la métropole.

Esthétique brutale

Très vite (on est dans un film Netflix, il ne faut pas traîner), Daniel Sauveur recense les failles de la chaîne de conditionnement et en profite pour se lancer dans un fructueux trafic de parfums qui ne va cesser de prendre de l’ampleur. Son chemin ascendant lui fera croiser ceux d’une cadre frustrée dans ses ambitions (Agathe Rousselle), d’un concurrent véreux de la maison Breuil & Fils (Grégoire Colin), pendant qu’il réunira autour de lui dix disciples qui le servent dans son entreprise.

Avec son esthétique brutale, son récit aux frontières de la cohérence, Cash est comme une version délibérément dépourvue d’élégance d’Ocean’s Eleven (Steven Soderbergh, 2001). Ici, le butin ne reste pas abstrait, son montant n’est pas astronomique (2 millions d’euros), il sert à se payer les biens de consommation que proposent les zones commerciales autour de Chartres.

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