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La Couleur pourpre sur Arte : Steven Spielberg a un regret concernant son chef-d'oeuvre - AlloCiné

Chef-d'oeuvre de Steven Spielberg scandaleusement ignoré par les Oscars en 1986 malgré ses onze citations, "La Couleur pourpre" fit l'objet de nombreuses critiques, dont certaines directement adressées au cinéaste...

L’histoire de deux soeurs, Celie et Nettie, dans le cadre du Sud profond des Etats-Unis. Elles ont été séparées dès leur adolescence à cause de la brutalité de « Monsieur », un fermier qui a acheté Celie plus qu’il ne l’a épousée. Au fil des années longues et difficiles qui passent, Celie endure les pires vexations et subit l’humeur intolérante de son maître…

Sorti aux Etats-Unis tout juste un an après Indiana Jones et le temple maudit, c'est peu dire que La Couleur pourpre de Steven Spielberg frappa très fort. Ayant jusque-là l'image d'un cinéaste avant tout attaché à réaliser des blockbusters et des films familiaux, Spielberg surprit son auditoire avec cette histoire adulte, très dure et bouleversante, porteuse d'une charge émotive à fendre les pierres en deux. Une histoire écrite par Alice Walker, première femme afro-américaine de l'Histoire à être couronnée par le prestigieux Prix Pulitzer en 1983 pour son livre, publié un an plus tôt.

Porté à bout de bras par la révélation du film, Whoopi Goldberg, qui remportera d'ailleurs un Golden Globe de la Meilleure actrice, le film récolta près de 100 millions de dollars au Box Office mondial. Mais l'oeuvre a aussi eu un destin assez contrarié.

Entré dans l'Histoire des Oscars, mais pas pour les bonnes raisons

Il est entrée dans l'Histoire des Oscars, mais pas pour les bonnes raisons. Récoltant pas moins de 11 citations dans des catégories majeurs lors de la 58e cérémonie en 1986, il ne remporta pas une seule statuette. Spielberg ne fut même pas cité au titre du Meilleur réalisateur, ce qui suscita sa colère. Il fallait remonter à 1977 avec le film Le Tournant de la vie, qui avait été cité dans 10 catégories sans remporter une seule récompense, pour retrouver pareille humiliation.

Alice Walker avait aussi des relations compliquées avec le film. Si elle cosigna le scénario du film et appréciait Spielberg, assista même à de nombreux jours de tournage, elle était aussi inquiète du résultat à venir, craignant une trahison de son oeuvre.

Le fait est que, avec le temps, elle a fini par apprécier le film, ce qui ne fut pas le cas à l'époque de sa sortie. Dans une interview qu'elle accorda à la chaîne NBC pour les 30 ans du film, elle déclara qu'elle préférait même l'adaptation musicale de son oeuvre, qui fut réalisée en 2005.

Warner Bros.

Spielberg fut aussi attaqué. Certaines critiques lui déniaient le droit de faire un film sur un tel sujet, au motif qu'il n'était pas afro-américain et ne pouvait donc pas comprendre le drame profond du récit d'Alice Walker.

"La plupart des critiques venaient de réalisateurs qui estimaient que nous les avions négligés et que cela aurait dû être un réalisateur noir racontant une histoire noire. C'était la principale critique" raconta le cinéaste dans un entretien accordé à Entertainment Weekly en 2011.

Une autre critique -un choix artistique ici- concernant son film fut la manière dont il a adouci la relation lesbienne entre les personnages de Shug Avery (Margaret Avery) et Celie. "L'autre critique était que j'avais adouci le livre. J'ai fait le film que je voulais faire à partir du livre d'Alice Walker. Alice était souvent sur le plateau et aurait toujours pu s'avancer pour dire : "Vous savez, c'est trop Disney. Ce n'est pas ainsi que j'imaginais la scène se dérouler.

Elle a été d'un grand soutien pendant le tournage, et j'ai donc senti que nous faisions du bon travail en adaptant son roman. Il y avait certaines choses dans la relation [lesbienne] entre Shug Avery et Celie qui étaient finement détaillées dans le livre d'Alice, mais que je ne pensais pas pouvoir mettre si je voulais obtenir un classement PG-13. Et j'ai été timide à ce sujet.

En ce sens, j'étais peut-être le mauvais réalisateur pour évoquer ces relations intimes entre Shug et Celie, parce que je les ai adoucies. J'ai pris quelque chose qui était extrêmement érotique et très intentionnel, et je l'ai réduit dans une séquence à un simple baiser. J'ai eu beaucoup de critiques pour ça".

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Chef-d'oeuvre de Steven Spielberg scandaleusement ignoré par les Oscars en 1986 malgré ses onze citations, "La Couleur pourpre" fit l'objet de nombreuses critiques, dont certaines directement adressées au cinéaste...

L’histoire de deux soeurs, Celie et Nettie, dans le cadre du Sud profond des Etats-Unis. Elles ont été séparées dès leur adolescence à cause de la brutalité de « Monsieur », un fermier qui a acheté Celie plus qu’il ne l’a épousée. Au fil des années longues et difficiles qui passent, Celie endure les pires vexations et subit l’humeur intolérante de son maître…

Sorti aux Etats-Unis tout juste un an après Indiana Jones et le temple maudit, c'est peu dire que La Couleur pourpre de Steven Spielberg frappa très fort. Ayant jusque-là l'image d'un cinéaste avant tout attaché à réaliser des blockbusters et des films familiaux, Spielberg surprit son auditoire avec cette histoire adulte, très dure et bouleversante, porteuse d'une charge émotive à fendre les pierres en deux. Une histoire écrite par Alice Walker, première femme afro-américaine de l'Histoire à être couronnée par le prestigieux Prix Pulitzer en 1983 pour son livre, publié un an plus tôt.

Porté à bout de bras par la révélation du film, Whoopi Goldberg, qui remportera d'ailleurs un Golden Globe de la Meilleure actrice, le film récolta près de 100 millions de dollars au Box Office mondial. Mais l'oeuvre a aussi eu un destin assez contrarié.

Entré dans l'Histoire des Oscars, mais pas pour les bonnes raisons

Il est entrée dans l'Histoire des Oscars, mais pas pour les bonnes raisons. Récoltant pas moins de 11 citations dans des catégories majeurs lors de la 58e cérémonie en 1986, il ne remporta pas une seule statuette. Spielberg ne fut même pas cité au titre du Meilleur réalisateur, ce qui suscita sa colère. Il fallait remonter à 1977 avec le film Le Tournant de la vie, qui avait été cité dans 10 catégories sans remporter une seule récompense, pour retrouver pareille humiliation.

Alice Walker avait aussi des relations compliquées avec le film. Si elle cosigna le scénario du film et appréciait Spielberg, assista même à de nombreux jours de tournage, elle était aussi inquiète du résultat à venir, craignant une trahison de son oeuvre.

Le fait est que, avec le temps, elle a fini par apprécier le film, ce qui ne fut pas le cas à l'époque de sa sortie. Dans une interview qu'elle accorda à la chaîne NBC pour les 30 ans du film, elle déclara qu'elle préférait même l'adaptation musicale de son oeuvre, qui fut réalisée en 2005.

Warner Bros.

Spielberg fut aussi attaqué. Certaines critiques lui déniaient le droit de faire un film sur un tel sujet, au motif qu'il n'était pas afro-américain et ne pouvait donc pas comprendre le drame profond du récit d'Alice Walker.

"La plupart des critiques venaient de réalisateurs qui estimaient que nous les avions négligés et que cela aurait dû être un réalisateur noir racontant une histoire noire. C'était la principale critique" raconta le cinéaste dans un entretien accordé à Entertainment Weekly en 2011.

Une autre critique -un choix artistique ici- concernant son film fut la manière dont il a adouci la relation lesbienne entre les personnages de Shug Avery (Margaret Avery) et Celie. "L'autre critique était que j'avais adouci le livre. J'ai fait le film que je voulais faire à partir du livre d'Alice Walker. Alice était souvent sur le plateau et aurait toujours pu s'avancer pour dire : "Vous savez, c'est trop Disney. Ce n'est pas ainsi que j'imaginais la scène se dérouler.

Elle a été d'un grand soutien pendant le tournage, et j'ai donc senti que nous faisions du bon travail en adaptant son roman. Il y avait certaines choses dans la relation [lesbienne] entre Shug Avery et Celie qui étaient finement détaillées dans le livre d'Alice, mais que je ne pensais pas pouvoir mettre si je voulais obtenir un classement PG-13. Et j'ai été timide à ce sujet.

En ce sens, j'étais peut-être le mauvais réalisateur pour évoquer ces relations intimes entre Shug et Celie, parce que je les ai adoucies. J'ai pris quelque chose qui était extrêmement érotique et très intentionnel, et je l'ai réduit dans une séquence à un simple baiser. J'ai eu beaucoup de critiques pour ça".

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