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L'auteur de ce livre pour ados interdit par Darmanin a « peur d'un retour à l'ordre moral » - Le HuffPost

PRODUCTION - 25 May 2023, Saxony-Anhalt, Mühlbeck: Myriam Gödicke sorts a book into a bookshelf in her antiquarian bookshop. The
picture alliance / dpa/picture alliance via Getty I PRODUCTION - 25 May 2023, Saxony-Anhalt, Mühlbeck: Myriam Gödicke sorts a book into a bookshelf in her antiquarian bookshop. The "Antiquariat Gödicke Alte Schule" has more than 200,000 books sorted into 35 subject areas. Literature fans, book addicts and bookworms are drawn to Germany's first book village - but the antiquarian booksellers have no successors in sight 26 years after its founding. Photo: Klaus-Dietmar Gabbert/dpa (Photo by Klaus-Dietmar Gabbert/picture alliance via Getty Images)

picture alliance / dpa/picture alliance via Getty I

Le livre « Bien trop petit » a été interdit à la vente pour les mineurs (image d’illustration).

LITTÉRATURE - « Je ne suis pas touché par la honte, je ne regrette rien de ce que j’ai écrit. » L’écrivain Manu Causse, auteur du livre pour adolescents Bien trop petit paru en septembre 2022, s’est exprimé dans Le Parisien, ce vendredi 21 juillet, après l’interdiction de la vente de son roman décidée par le ministère de l’Intérieur.

Quelques jours plus tôt, mardi 23 juillet, un arrêté publié au Journal officiel et signé par Gérald Darmanin a prohibé la commercialisation de son bouquin, qui parle de sexualité et de harcèlement scolaire par le personnage appelé Grégoire, aux mineurs. La raison : le récit à « caractère pornographique » présente « un danger pour les mineurs qui pourraient l’acquérir ou le consulter ».

Plus précisément, est-il écrit dans cet arrêté, « l’ouvrage manifestement destiné à la jeunesse, contient, à travers le récit d’une fiction imaginée par le personnage principal – notamment en pages 61 et 62, 85 et 86, 90 à 94, 105 à 108, et 158 à 160 – la description complaisante de nombreuses scènes de sexe très explicites ».

Un livre sur l’éducation sexuelle, se défend l’auteur

L’écrivain de 51 ans a appris la nouvelle alors qu’il était en vacances en famille, a-t-il indiqué au Parisien. Il explique avoir reçu « un avertissement » quelques semaines plus tôt concernant quelques pages. Avec son éditeur, il a donné son « argumentaire, basé sur une vraie démarche littéraire, sur ce qu’on dit aux adolescents notamment sur la sexualité ». Pour lui, rien à voir la pornographie, ces pages « ne sont rien d’autre qu’un délire d’ado ».

Voir son livre absent des rayons après la décision « unilatérale » du ministère le plonge dans l’incompréhension. Il dit avoir « peur d’un retour à l’ordre moral » et regrette que Gérald Darmanin s’en prenne « à un éditeur indépendant au lieu de s’attaquer à des choses plus mainstream comme le manga et sa vision masculiniste de la sexualité par exemple ».

Dans un communiqué, la maison d’édition Thierry Magnier a aussi fait part de sa surprise. « La violence d’une telle décision nous a laissés sans voix. [Le roman] explore, à sa manière, les questions de corps et de sexualité. Puisqu’il présente des scènes explicites, nous avons pris soin de faire figurer sur la 4e de couverture une mention adressant ce livre à un lectorat averti, à partir de 15 ans », écrit-elle.

Manu Causse reçoit le soutien de Nicolas Mathieu

La maison continue de se défendre en justifiant le besoin des jeunes à être mieux éduqués sur la sexualité : « À l’heure où la consommation d’images pornographiques violentes et sexistes explose chez les plus jeunes, à l’heure où l’éducation à la sexualité peine à exister, il nous semblait au contraire essentiel d’oser proposer (...) des œuvres littéraires traitant avec soin et conviction de ces sujets cruciaux. »

Ce n’est pas l’avis du ministère de l’Intérieur, mais Manu Causse relativise : « Vian, Brassens, Flaubert ont été accusés avant moi de pornographie par cette commission, c’est presque glorifiant », ironise-t-il.

L’auteur a tout cas reçu le soutien de nombreuses personnes du milieu de la littérature dont le prix Goncourt 2018 Nicolas Mathieu (Leurs enfants après eux). Sur Instagram, il s’est agacé : « On imagine que ce geste s’est opéré sous l’influence de quelque organe de pression réactionnaire, type familles à serre-tête et autres associations en bermudas. » Avant de dénoncer un acte « liberticide » qui « bafoue le droit à la création ».

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Le livre « Bien trop petit » a été interdit à la vente pour les mineurs (image d’illustration).

LITTÉRATURE - « Je ne suis pas touché par la honte, je ne regrette rien de ce que j’ai écrit. » L’écrivain Manu Causse, auteur du livre pour adolescents Bien trop petit paru en septembre 2022, s’est exprimé dans Le Parisien, ce vendredi 21 juillet, après l’interdiction de la vente de son roman décidée par le ministère de l’Intérieur.

Quelques jours plus tôt, mardi 23 juillet, un arrêté publié au Journal officiel et signé par Gérald Darmanin a prohibé la commercialisation de son bouquin, qui parle de sexualité et de harcèlement scolaire par le personnage appelé Grégoire, aux mineurs. La raison : le récit à « caractère pornographique » présente « un danger pour les mineurs qui pourraient l’acquérir ou le consulter ».

Plus précisément, est-il écrit dans cet arrêté, « l’ouvrage manifestement destiné à la jeunesse, contient, à travers le récit d’une fiction imaginée par le personnage principal – notamment en pages 61 et 62, 85 et 86, 90 à 94, 105 à 108, et 158 à 160 – la description complaisante de nombreuses scènes de sexe très explicites ».

Un livre sur l’éducation sexuelle, se défend l’auteur

L’écrivain de 51 ans a appris la nouvelle alors qu’il était en vacances en famille, a-t-il indiqué au Parisien. Il explique avoir reçu « un avertissement » quelques semaines plus tôt concernant quelques pages. Avec son éditeur, il a donné son « argumentaire, basé sur une vraie démarche littéraire, sur ce qu’on dit aux adolescents notamment sur la sexualité ». Pour lui, rien à voir la pornographie, ces pages « ne sont rien d’autre qu’un délire d’ado ».

Voir son livre absent des rayons après la décision « unilatérale » du ministère le plonge dans l’incompréhension. Il dit avoir « peur d’un retour à l’ordre moral » et regrette que Gérald Darmanin s’en prenne « à un éditeur indépendant au lieu de s’attaquer à des choses plus mainstream comme le manga et sa vision masculiniste de la sexualité par exemple ».

Dans un communiqué, la maison d’édition Thierry Magnier a aussi fait part de sa surprise. « La violence d’une telle décision nous a laissés sans voix. [Le roman] explore, à sa manière, les questions de corps et de sexualité. Puisqu’il présente des scènes explicites, nous avons pris soin de faire figurer sur la 4e de couverture une mention adressant ce livre à un lectorat averti, à partir de 15 ans », écrit-elle.

Manu Causse reçoit le soutien de Nicolas Mathieu

La maison continue de se défendre en justifiant le besoin des jeunes à être mieux éduqués sur la sexualité : « À l’heure où la consommation d’images pornographiques violentes et sexistes explose chez les plus jeunes, à l’heure où l’éducation à la sexualité peine à exister, il nous semblait au contraire essentiel d’oser proposer (...) des œuvres littéraires traitant avec soin et conviction de ces sujets cruciaux. »

Ce n’est pas l’avis du ministère de l’Intérieur, mais Manu Causse relativise : « Vian, Brassens, Flaubert ont été accusés avant moi de pornographie par cette commission, c’est presque glorifiant », ironise-t-il.

L’auteur a tout cas reçu le soutien de nombreuses personnes du milieu de la littérature dont le prix Goncourt 2018 Nicolas Mathieu (Leurs enfants après eux). Sur Instagram, il s’est agacé : « On imagine que ce geste s’est opéré sous l’influence de quelque organe de pression réactionnaire, type familles à serre-tête et autres associations en bermudas. » Avant de dénoncer un acte « liberticide » qui « bafoue le droit à la création ».

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