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20 ans après le meurtre de Marie Trintignant : le traitement d'un féminicide par les médias qui choquerait aujourd'hui - LaDepeche.fr

l'essentiel Il y a 20 ans jour pour jour, le 1er août 2003, Marie Trintignant mourrait après avoir subi les coups de son compagnon Bertrand Cantat. Un féminicide qui ne portait pas ce nom à l'époque. La couverture faite par les médias parlait plutôt de "crime passionnel" ou d'une "tragédie moderne". Un traitement des violences dans les couples qui pourrait choquer aujourd'hui.

Le 1er août 2003, l'actrice Marie Trintignant mourrait six jours après avoir été frappée à de multiples reprises par son compagnon de l'époque, Bertrand Cantat chanteur du groupe Noir Désir. Un féminicide et des violences conjugales que l'on ne nommait pas encore ainsi. Retour sur les unes des journaux de l'époque.

"Un crime passionnel"

Quand l'affaire éclate, les médias parlent dans un premier temps "d'une violente dispute" avec "une gifle". La thèse de l'"accident" suite à une chute de l'actrice dans les escaliers de son hôtel est privilégiée. C'est après que la police lituanienne a affirmé que le chanteur de Noir Désir avait bien frappé puis poussé Marie Trintignant que les médias vont commencer à évoquer le "crime passionnel".

La "passion" dans le couple semble être au cœur du traitement médiatique. France Soir titre son article "une anticonformiste tuée par la passion". Paris Match parle en une d'une femme "victime de la passion". De nombreux articles se concentrent surtout sur Bertrand Cantat et sa carrière. Un article du Journal du Dimanche titre "Cantat, la chute d'une idole".

Couverture de Paris Match, le 31 juillet 2003
Couverture de Paris Match, le 31 juillet 2003 Paris Match

La violence des coups n'est pas ce qui est mis en avant dans les unes des journaux de l'époque. Sa mort, bien qu'involontaire, est mise en retrait par rapport à l'histoire et la "tragédie" entre deux grandes stars. La une du Nouvel Observateur du 9 octobre 2003 qualifie ce meurtre de "tragédie moderne".

Couverture du Nouvel Observateur, le 9 octobre 2003
Couverture du Nouvel Observateur, le 9 octobre 2003 Le nouvel Observateur

Le crime est toujours associé à la notion de passion. Leur amour semble diminuer l'importance des coups portés contre l'actrice. Quelques mois après les faits, alors que les causes de sa mort ont été établies, Le Parisien titre en une : "Crime passionnel ou coups volontaires ?" Comme si ces deux notions étaient contradictoires.

Couverture du Parisien, le 16 mars 2004
Couverture du Parisien, le 16 mars 2004 Le Parisien

Une couverture médiatique qui serait bien différente aujourd'hui

Les mœurs semblent avoir évolué depuis 2003 et le traitement médiatique de ce genre d'affaire également. Le mouvement Metoo est aussi passé par là et il ne serait plus acceptable de traiter ce genre de crime de la même manière.

En 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) , reconnaissait le terme de féminicide en ajoutant qu'ils "s’inscrivent dans des cadres de violences systémiques et dans une logique de domination masculine". La France possède à présent une qualification spéciale pour ce genre de crime avec le terme de "meurtre sur conjoint".

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l'essentiel Il y a 20 ans jour pour jour, le 1er août 2003, Marie Trintignant mourrait après avoir subi les coups de son compagnon Bertrand Cantat. Un féminicide qui ne portait pas ce nom à l'époque. La couverture faite par les médias parlait plutôt de "crime passionnel" ou d'une "tragédie moderne". Un traitement des violences dans les couples qui pourrait choquer aujourd'hui.

Le 1er août 2003, l'actrice Marie Trintignant mourrait six jours après avoir été frappée à de multiples reprises par son compagnon de l'époque, Bertrand Cantat chanteur du groupe Noir Désir. Un féminicide et des violences conjugales que l'on ne nommait pas encore ainsi. Retour sur les unes des journaux de l'époque.

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Quand l'affaire éclate, les médias parlent dans un premier temps "d'une violente dispute" avec "une gifle". La thèse de l'"accident" suite à une chute de l'actrice dans les escaliers de son hôtel est privilégiée. C'est après que la police lituanienne a affirmé que le chanteur de Noir Désir avait bien frappé puis poussé Marie Trintignant que les médias vont commencer à évoquer le "crime passionnel".

La "passion" dans le couple semble être au cœur du traitement médiatique. France Soir titre son article "une anticonformiste tuée par la passion". Paris Match parle en une d'une femme "victime de la passion". De nombreux articles se concentrent surtout sur Bertrand Cantat et sa carrière. Un article du Journal du Dimanche titre "Cantat, la chute d'une idole".

Couverture de Paris Match, le 31 juillet 2003
Couverture de Paris Match, le 31 juillet 2003 Paris Match

La violence des coups n'est pas ce qui est mis en avant dans les unes des journaux de l'époque. Sa mort, bien qu'involontaire, est mise en retrait par rapport à l'histoire et la "tragédie" entre deux grandes stars. La une du Nouvel Observateur du 9 octobre 2003 qualifie ce meurtre de "tragédie moderne".

Couverture du Nouvel Observateur, le 9 octobre 2003
Couverture du Nouvel Observateur, le 9 octobre 2003 Le nouvel Observateur

Le crime est toujours associé à la notion de passion. Leur amour semble diminuer l'importance des coups portés contre l'actrice. Quelques mois après les faits, alors que les causes de sa mort ont été établies, Le Parisien titre en une : "Crime passionnel ou coups volontaires ?" Comme si ces deux notions étaient contradictoires.

Couverture du Parisien, le 16 mars 2004
Couverture du Parisien, le 16 mars 2004 Le Parisien

Une couverture médiatique qui serait bien différente aujourd'hui

Les mœurs semblent avoir évolué depuis 2003 et le traitement médiatique de ce genre d'affaire également. Le mouvement Metoo est aussi passé par là et il ne serait plus acceptable de traiter ce genre de crime de la même manière.

En 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) , reconnaissait le terme de féminicide en ajoutant qu'ils "s’inscrivent dans des cadres de violences systémiques et dans une logique de domination masculine". La France possède à présent une qualification spéciale pour ce genre de crime avec le terme de "meurtre sur conjoint".

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