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« Fermer les yeux » : Qui est donc Victor Erice, auteur de quatre films en cinquante ans ? - 20 Minutes

Manolo Solo dans « Fermer les yeux » de Victor Erice — Manolo Pavón/Haut et Court
  • Dans « Fermer les yeux », Victor Erice suit un cinéaste qui recherche un ami acteur disparu depuis plus de vingt ans.
  • Le réalisateur espagnol n’a signé que quatre longs métrages en un demi-siècle.
  • Cet auteur exigeant est un metteur en scène puissant qui mérite d’être (re) découvert.

Quand on pense au cinéma espagnol, les noms de Pedro Almodóvar, Carlos Saura, Alex de la Iglesia ou Rodrigo Sorogoyen peuvent venir immédiatement en tête. Le trop rare Victor Erice n’arrive pas en tête du peloton et pourtant le réalisateur octogénaire qui revient avec Fermer les yeux, film découvert en séance spéciale cette année à Cannes, a tout d’un très grand. On pense à Terrence Malick devant sa filmographie brillante mais parcimonieuse : on ne lui doit que quatre longs métrages en un demi-siècle.

L’Esprit de la ruche (1973), son premier film, l’a tout de suite placé au centre de la cinéphilie internationale. Il y faisait partager le traumatisme d’une petite fille terrorisée par un film d’horreur (le Frankenstein de James Whale) dans l’Espagne franquiste. Le cinéma est aussi au centre de Fermer les yeux, fresque de trois heures où un cinéaste recherche un ami acteur qui a disparu depuis plusieurs décennies.

Au cinéma mais pas aussi au musée

« Mon impression est que, au-delà des détails de son argument, la fiction que le film va proposer au spectateur tourne autour de deux sujets intimement liés : l’identité et la mémoire, » explique Victor Eric dans une note d’intention. Comme Terrence Malick, cet homme discret refuse les interviews estimant que tout ce qu’il a à dire se trouve dans ses films. Le Sud (1983), Le Songe de la lumière (1992) et La Morte rouge (2006) complètent son œuvre exigeante qui évoque tout autant Michelangelo Antonioni qu’Abbas Kiarostami.

Il a d'ailleurs consacré une installation à ce dernier, Kiarostami/Erice : Correspondances. Une activité muséale qu’il a poursuivie en collaboration avec le peintre Antonio López García pour Clameur du monde, silence de la peinture, présenté à Barcelone, Paris et Melbourne. En 2002, son ami Wim Wenders a aussi fait appel à lui pour réaliser un segment d’un florilège de courts métrages baptisé Ten Minutes Older. Il a également été membre du jury cannois présidé par Tim Burton qui a récompensé Apichatpong Weerasethakul pour Oncle Boonmee en 2010.

Esthète du cinéma mais pas seulement, Victor Erice s’est toujours plu à jouer avec le temps et l’espace. Fermer les yeux est une bonne façon de s’initier au travail sensible de ce réalisateur passionnant qui planche depuis des années sur ses mémoires filmés qu’on espère découvrir un jour.

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  • Dans « Fermer les yeux », Victor Erice suit un cinéaste qui recherche un ami acteur disparu depuis plus de vingt ans.
  • Le réalisateur espagnol n’a signé que quatre longs métrages en un demi-siècle.
  • Cet auteur exigeant est un metteur en scène puissant qui mérite d’être (re) découvert.

Quand on pense au cinéma espagnol, les noms de Pedro Almodóvar, Carlos Saura, Alex de la Iglesia ou Rodrigo Sorogoyen peuvent venir immédiatement en tête. Le trop rare Victor Erice n’arrive pas en tête du peloton et pourtant le réalisateur octogénaire qui revient avec Fermer les yeux, film découvert en séance spéciale cette année à Cannes, a tout d’un très grand. On pense à Terrence Malick devant sa filmographie brillante mais parcimonieuse : on ne lui doit que quatre longs métrages en un demi-siècle.

L’Esprit de la ruche (1973), son premier film, l’a tout de suite placé au centre de la cinéphilie internationale. Il y faisait partager le traumatisme d’une petite fille terrorisée par un film d’horreur (le Frankenstein de James Whale) dans l’Espagne franquiste. Le cinéma est aussi au centre de Fermer les yeux, fresque de trois heures où un cinéaste recherche un ami acteur qui a disparu depuis plusieurs décennies.

Au cinéma mais pas aussi au musée

« Mon impression est que, au-delà des détails de son argument, la fiction que le film va proposer au spectateur tourne autour de deux sujets intimement liés : l’identité et la mémoire, » explique Victor Eric dans une note d’intention. Comme Terrence Malick, cet homme discret refuse les interviews estimant que tout ce qu’il a à dire se trouve dans ses films. Le Sud (1983), Le Songe de la lumière (1992) et La Morte rouge (2006) complètent son œuvre exigeante qui évoque tout autant Michelangelo Antonioni qu’Abbas Kiarostami.

Il a d'ailleurs consacré une installation à ce dernier, Kiarostami/Erice : Correspondances. Une activité muséale qu’il a poursuivie en collaboration avec le peintre Antonio López García pour Clameur du monde, silence de la peinture, présenté à Barcelone, Paris et Melbourne. En 2002, son ami Wim Wenders a aussi fait appel à lui pour réaliser un segment d’un florilège de courts métrages baptisé Ten Minutes Older. Il a également été membre du jury cannois présidé par Tim Burton qui a récompensé Apichatpong Weerasethakul pour Oncle Boonmee en 2010.

Esthète du cinéma mais pas seulement, Victor Erice s’est toujours plu à jouer avec le temps et l’espace. Fermer les yeux est une bonne façon de s’initier au travail sensible de ce réalisateur passionnant qui planche depuis des années sur ses mémoires filmés qu’on espère découvrir un jour.

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