A deux reprises, Adrian Lyne a formulé un refus poli. Du scénario inspiré de faits réels, mettant en scène des jeunes filles d’une école de mode finançant leurs études en se produisant dans des boîtes de strip-tease de Toronto, au Canada, le réalisateur britannique n’a retenu que le titre, Flashdance. L’histoire, non. Trop stupide. Le titre, en revanche, est magique. Adrian Lyne ignore ce qu’il signifie exactement. Peu importe. De toute façon, c’est non. Mais ce titre fait rêver tout le monde.
A commencer par les deux producteurs, Don Simpson et Jerry Bruckheimer, dont il s’agit du premier long-métrage, avant qu’ils ne fassent la pluie et le beau temps sur le cinéma américain avec Le Flic de Beverly Hills (1984), Top Gun (1986) ou Bad Boys (1995), et qui en savent pourtant tout aussi peu sur sa signification. Le scénario signé Tom Hedley, un ancien journaliste, circulait sans succès depuis 1979, mais pour le duo, l’espoir est permis. Il suffit d’avoir la bonne histoire et le bon réalisateur. Pour autant, personne n’aurait imaginé alors que quarante ans après sa sortie aux Etats-Unis, en avril 1983, on parle encore de Flashdance, de son succès international et de sa célèbre bande originale.
Depuis sa maison de Los Angeles, Adrian Lyne, metteur en scène de 82 ans, qui a longtemps partagé sa vie entre Hollywood et le Luberon, parle de son deuxième film comme d’un enfant surdoué arrivé dans sa vie par accident. Il n’était personne avant de s’atteler à Flashdance, le film a propulsé sa carrière. A l’époque, il est contacté après une bonne vingtaine de cinéastes. Le futur réalisateur de 9 Semaines 1/2 (1986) et de Liaison fatale (1987) se trouve au bas de la liste. Approché avant lui, le Canadien David Cronenberg, spécialisé dans la science-fiction et l’horreur, a répondu aux deux producteurs : « Un jour, vous ne me remercierez jamais assez de vous avoir dit non et ne pas avoir sabordé cette histoire. »
Brian De Palma attaché au projet
Brian De Palma a un temps été attaché au projet, même si sa sensibilité ne correspond guère. Simpson et Bruckheimer ont mis fin du jour au lendemain à Act of Vengeance, le film sur la corruption en milieu syndical sur lequel le cinéaste travaillait pour eux, afin de le mettre sur Flashdance. Ulcéré, le réalisateur, qui s’en ira tourner Scarface (1983), assure la préparation et les repérages uniquement pour empocher de l’argent, avec la ferme intention de ne pas aller plus loin.
Choisir Adrian Lyne, c’était prendre une tout autre direction. Bien que remarquable, son premier film, Foxes (1980) – sorti en France sous le titre étrange de Ça plane, les filles ! –, sur le malaise de quatre adolescentes paumées en Californie, avec Jodie Foster en tête d’affiche, a été un échec au box-office. « J’essayais de concrétiser d’autres projets, sans succès, se souvient Adrian Lyne. Je ne pouvais plus me permettre de tout refuser. Alors je me suis dit que si l’on me proposait de nouveau Flashdance, j’accepterais. » La troisième fois est la bonne.
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Read AgainA deux reprises, Adrian Lyne a formulé un refus poli. Du scénario inspiré de faits réels, mettant en scène des jeunes filles d’une école de mode finançant leurs études en se produisant dans des boîtes de strip-tease de Toronto, au Canada, le réalisateur britannique n’a retenu que le titre, Flashdance. L’histoire, non. Trop stupide. Le titre, en revanche, est magique. Adrian Lyne ignore ce qu’il signifie exactement. Peu importe. De toute façon, c’est non. Mais ce titre fait rêver tout le monde.
A commencer par les deux producteurs, Don Simpson et Jerry Bruckheimer, dont il s’agit du premier long-métrage, avant qu’ils ne fassent la pluie et le beau temps sur le cinéma américain avec Le Flic de Beverly Hills (1984), Top Gun (1986) ou Bad Boys (1995), et qui en savent pourtant tout aussi peu sur sa signification. Le scénario signé Tom Hedley, un ancien journaliste, circulait sans succès depuis 1979, mais pour le duo, l’espoir est permis. Il suffit d’avoir la bonne histoire et le bon réalisateur. Pour autant, personne n’aurait imaginé alors que quarante ans après sa sortie aux Etats-Unis, en avril 1983, on parle encore de Flashdance, de son succès international et de sa célèbre bande originale.
Depuis sa maison de Los Angeles, Adrian Lyne, metteur en scène de 82 ans, qui a longtemps partagé sa vie entre Hollywood et le Luberon, parle de son deuxième film comme d’un enfant surdoué arrivé dans sa vie par accident. Il n’était personne avant de s’atteler à Flashdance, le film a propulsé sa carrière. A l’époque, il est contacté après une bonne vingtaine de cinéastes. Le futur réalisateur de 9 Semaines 1/2 (1986) et de Liaison fatale (1987) se trouve au bas de la liste. Approché avant lui, le Canadien David Cronenberg, spécialisé dans la science-fiction et l’horreur, a répondu aux deux producteurs : « Un jour, vous ne me remercierez jamais assez de vous avoir dit non et ne pas avoir sabordé cette histoire. »
Brian De Palma attaché au projet
Brian De Palma a un temps été attaché au projet, même si sa sensibilité ne correspond guère. Simpson et Bruckheimer ont mis fin du jour au lendemain à Act of Vengeance, le film sur la corruption en milieu syndical sur lequel le cinéaste travaillait pour eux, afin de le mettre sur Flashdance. Ulcéré, le réalisateur, qui s’en ira tourner Scarface (1983), assure la préparation et les repérages uniquement pour empocher de l’argent, avec la ferme intention de ne pas aller plus loin.
Choisir Adrian Lyne, c’était prendre une tout autre direction. Bien que remarquable, son premier film, Foxes (1980) – sorti en France sous le titre étrange de Ça plane, les filles ! –, sur le malaise de quatre adolescentes paumées en Californie, avec Jodie Foster en tête d’affiche, a été un échec au box-office. « J’essayais de concrétiser d’autres projets, sans succès, se souvient Adrian Lyne. Je ne pouvais plus me permettre de tout refuser. Alors je me suis dit que si l’on me proposait de nouveau Flashdance, j’accepterais. » La troisième fois est la bonne.
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