Une chanson « qui me dégoûte », en raison de son « côté scout, sectaire », dont « la musique est immonde », qui par ailleurs est « de droite, rien ne va ». Mais quelle est donc la cible de la chanteuse Juliette Armanet, interrogée il y a quelques jours par le média belge Tipik, qui appartient à la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) ? A la question d’un jeune animateur, sans grand intérêt reconnaissons-le, sur les trois chansons qui pourraient lui faire quitter une soirée, elle répond « Trois fois Les Lacs du Connemara ». Suscitant sur les réseaux sociaux une polémique toute aoûtienne.
Triple peine, donc, pour la chanson coécrite par son interprète Michel Sardou et l’écrivain et parolier Pierre Delanoë (1918-2006) et composée par Jacques Revaux. Immense succès de Sardou en 1981, Les Lacs du Connemara est devenu un classique fédérateur lors de fêtes de mariage et des fins de soirées alcoolisées de grandes écoles en particulier, comme le rappelait dans Le Monde Lorraine de Foucher dans une chronique.
Sardou a à plusieurs reprises raconté la genèse de cette chanson. Ayant entendu sur un synthétiseur de Revaux un son proche d’une cornemuse, il pense à l’Ecosse, et convie Delanoë à réfléchir avec lui à un texte en ce sens. Ni l’un ni l’autre ne connaissent le pays, Delanoë – Sardou mentionne parfois Revaux – part à la recherche de documentation, trouve un prospectus touristique à propos de… l’Irlande et les lacs de Connemara, dans le comté de Galway.
Les deux auteurs n’ont alors jamais mis les pieds en Irlande, pas plus qu’en Ecosse, mais va donc pour l’île de l’Atlantique nord et le Connemara. Avec l’évocation de paysages (ses landes, sa « terre brûlée au vent », ses « nuages noirs »), son héroïne Maureen, qui « a plongé nue dans un lac », et son amoureux Sean Kelly, les noms de villes – Limerick, Tipperary, Barry-Connelly, Galway – piochés dans la brochure, l’évocation du conflit entre les deux Irlandes – « Là-bas, au Connemara/On sait tout le prix de la guerre ». D’une durée de 6 minutes, avec des arrangements de cordes, vents et chœurs du London Symphonic Orchestra par Roger Loubet, une rythmique martiale, l’ampleur vocale de Sardou.
Une chanson de Sardou pas vraiment à droite
Une musique « immonde » pour Juliette Armanet, autrice-compositrice et interprète de L’Amour en solitaire, de Flamme ou Le Dernier jour du disco. Le terme est fort. On peut la juger grandiloquente, emphatique, sans nul doute éloignée du registre pop de la chanteuse. Et quand celle-ci ajoute, pour justifier son dégoût, que le titre est tout à la fois « scout » et « sectaire », difficile de comprendre ce qui dans le texte, dont le thème est un mariage irlandais, peut correspondre à ces qualificatifs.
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Read AgainUne chanson « qui me dégoûte », en raison de son « côté scout, sectaire », dont « la musique est immonde », qui par ailleurs est « de droite, rien ne va ». Mais quelle est donc la cible de la chanteuse Juliette Armanet, interrogée il y a quelques jours par le média belge Tipik, qui appartient à la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) ? A la question d’un jeune animateur, sans grand intérêt reconnaissons-le, sur les trois chansons qui pourraient lui faire quitter une soirée, elle répond « Trois fois Les Lacs du Connemara ». Suscitant sur les réseaux sociaux une polémique toute aoûtienne.
Triple peine, donc, pour la chanson coécrite par son interprète Michel Sardou et l’écrivain et parolier Pierre Delanoë (1918-2006) et composée par Jacques Revaux. Immense succès de Sardou en 1981, Les Lacs du Connemara est devenu un classique fédérateur lors de fêtes de mariage et des fins de soirées alcoolisées de grandes écoles en particulier, comme le rappelait dans Le Monde Lorraine de Foucher dans une chronique.
Sardou a à plusieurs reprises raconté la genèse de cette chanson. Ayant entendu sur un synthétiseur de Revaux un son proche d’une cornemuse, il pense à l’Ecosse, et convie Delanoë à réfléchir avec lui à un texte en ce sens. Ni l’un ni l’autre ne connaissent le pays, Delanoë – Sardou mentionne parfois Revaux – part à la recherche de documentation, trouve un prospectus touristique à propos de… l’Irlande et les lacs de Connemara, dans le comté de Galway.
Les deux auteurs n’ont alors jamais mis les pieds en Irlande, pas plus qu’en Ecosse, mais va donc pour l’île de l’Atlantique nord et le Connemara. Avec l’évocation de paysages (ses landes, sa « terre brûlée au vent », ses « nuages noirs »), son héroïne Maureen, qui « a plongé nue dans un lac », et son amoureux Sean Kelly, les noms de villes – Limerick, Tipperary, Barry-Connelly, Galway – piochés dans la brochure, l’évocation du conflit entre les deux Irlandes – « Là-bas, au Connemara/On sait tout le prix de la guerre ». D’une durée de 6 minutes, avec des arrangements de cordes, vents et chœurs du London Symphonic Orchestra par Roger Loubet, une rythmique martiale, l’ampleur vocale de Sardou.
Une chanson de Sardou pas vraiment à droite
Une musique « immonde » pour Juliette Armanet, autrice-compositrice et interprète de L’Amour en solitaire, de Flamme ou Le Dernier jour du disco. Le terme est fort. On peut la juger grandiloquente, emphatique, sans nul doute éloignée du registre pop de la chanteuse. Et quand celle-ci ajoute, pour justifier son dégoût, que le titre est tout à la fois « scout » et « sectaire », difficile de comprendre ce qui dans le texte, dont le thème est un mariage irlandais, peut correspondre à ces qualificatifs.
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