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Critique
Article réservé aux abonnés
«Solutionner» est un bien vilain mot qui sent le séminaire de new public management à plein nez ou le manuel de développement personnel. Le livre des solutions qui donne ironiquement son titre au film de Michel Gondry est pourtant aux antipodes de ce genre de littérature, puisqu’il s’agit d’une divagation rédigée jour après jour par un protagoniste sujet aux états maniaques. Soit un cinéaste exilé chez une vieille tante dans les Cévennes, où il s’efforce de finir un film entouré d’une équipe de confiance. Et cherche en même temps à canaliser ses élans de créativité électrique sous la forme d’un guide, où chaque problème trouve (abstraitement) sa solution.
Réalisateur en fugue
Le héros nommé Marc est un double à peine déguisé de Michel Gondry, qui s’inspire ici d’un épisode douloureux de sa carrière : la post-production de l’Ecume des jours, ratage superproduit à 20 millions d’euros vécu par son auteur comme une mise en cage de sa créativité. Sur le plan du référent biographique, l’histoire a toutes les raisons d’intéresser. Elle éclaire le désenchantement bien connu des artistes à l’épreuve du formatage, le principe de réalité avec lequel il leur faut ordonner leur folie, quand elle s’écrase sur le mur du faisable et du raisonnable. Larguer les producteurs en cravate et bricoler une utopie dans la forêt, trouver des raisons de ne jamais finir le film (que Marc se re
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«Solutionner» est un bien vilain mot qui sent le séminaire de new public management à plein nez ou le manuel de développement personnel. Le livre des solutions qui donne ironiquement son titre au film de Michel Gondry est pourtant aux antipodes de ce genre de littérature, puisqu’il s’agit d’une divagation rédigée jour après jour par un protagoniste sujet aux états maniaques. Soit un cinéaste exilé chez une vieille tante dans les Cévennes, où il s’efforce de finir un film entouré d’une équipe de confiance. Et cherche en même temps à canaliser ses élans de créativité électrique sous la forme d’un guide, où chaque problème trouve (abstraitement) sa solution.
Réalisateur en fugue
Le héros nommé Marc est un double à peine déguisé de Michel Gondry, qui s’inspire ici d’un épisode douloureux de sa carrière : la post-production de l’Ecume des jours, ratage superproduit à 20 millions d’euros vécu par son auteur comme une mise en cage de sa créativité. Sur le plan du référent biographique, l’histoire a toutes les raisons d’intéresser. Elle éclaire le désenchantement bien connu des artistes à l’épreuve du formatage, le principe de réalité avec lequel il leur faut ordonner leur folie, quand elle s’écrase sur le mur du faisable et du raisonnable. Larguer les producteurs en cravate et bricoler une utopie dans la forêt, trouver des raisons de ne jamais finir le film (que Marc se re
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