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«Hackney Diamonds», les Rolling Stones croulent des mécaniques - Libération

Mystères soniques

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Monstruosité rock-business, le 26e album studio des musiciens octogénaires est un disque complètement déconnecté et vide d’enjeux. Ses onze chansons inédites ressassent la légende et le vertige du groupe increvable.

La musique n’a jamais fini de naître. Elle naît encore en ce moment même. Et quand bien même elle est débordée par son passé, cette boursouflure envahissante jusqu’à boucher la vue de nos temps dits «rétromaniaques», s’en échappe encore des excroissances d’inouï. Ce sont ces protubérances aux formes inédites qui nous permettent de faire l’expérience du monde de manière plus vive et électrique. Le rock particulièrement, décédé 100 000 fois et qui a cessé de dominer la musique populaire il y a des lustres, a cette capacité de faire croire en un coup de feedback qu’il est la vie même, l’électricité qui circule dans nos muscles quand on danse ou l’on se lève le matin. Le rock, quand il est digne, et bon, donne l’impression de se faire entendre à nous pour la première fois. D’où l’étrangeté massive de Hackney Diamonds, 26e album studio des Rolling Stones, qui est le premier à ne contenir que des chansons inédites depuis A Bigger Bang il y a dix-huit ans, et dont la seule raison d’être semble de contredire cette évidence du rock comme étincelle de vie, dont l’unique propos serait «rien n’arrivera plus jamais pour la première fois», voire «le vrai est un moment du faux». Pas parce que Jagger est un lecteur de Guy Debord (ce qu’il a été), mais parce que ce di

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