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Les films à l'affiche : « Conann », « Augure », « Thanksgiving », « Le Temps d'aimer »… - Le Monde

LA LISTE DE LA MATINALE

Image extraite du film « Conann », 2023.

Cette semaine dans les salles, les spectateurs auront tout le loisir de se reporter, au choix, sur la fantaisie barbare de Bertrand Mandico, Conann, où le cinéaste convoque un cortège de créatures infernales, l’odyssée d’Augure, le premier long-métrage de Baloji, fable baroque et délirante du retour au pays, ou encore Thanksgiving. La semaine de l’horreur, la dernière charge horrifique d’Eli Roth, croisant effroi sanguinaire et satire politique à l’endroit des frénésies du « Black Friday ».

Chef-d’œuvre

« Conann » : nouvelle ère barbare

Chaque film de Bertrand Mandico semble contenir un concentré scintillant de l’histoire du cinéma sur son versant surréaliste. Sélectionné à la Quinzaine des cinéastes, à Cannes, son troisième long-métrage, Conann, inspiré de la nouvelle d’heroic fantasy Conan le Barbare (1932), de Robert E. Howard (1906-1936), s’ouvre sur le regard caméra d’une hôtesse masquée, ses yeux clairvoyants annonçant une catastrophe.

A ses côtés, Conann, la reine des barbares (Françoise Brion), débarque dans les enfers au terme d’une longue vie. « Quel privilège d’être morte », lui susurre une créature hybride à tête de chien, Rainer (Elina Löwensohn), tout en annonçant le protocole : Conann va être condamnée à revivre les atrocités qu’elle a commises depuis que, adolescente, elle s’est juré de venger sa mère, exécutée sauvagement sous ses yeux affolés.

L’idée la plus troublante de Conann consiste à retracer les mues successives de la guerrière féroce, depuis ses 15 ans jusqu’à son dernier jour, à travers six actrices imprimant génialement leur marque. Chaque étape de la vie de Conann ressemble à une mort. « Tuer sa propre jeunesse, tel est le comble de la barbarie. » Cl. F.

A ne pas manquer

« Augure » : caméra sorcière

Ancien membre du groupe belge de hip-hop Starflam, l’artiste Baloji livre avec Augure son premier long-métrage. Un film empreint de « réalisme magique », ainsi qu’il le définit lui-même, dans lequel le réalisateur belgo-congolais, en alchimiste de talent, pousse l’expérience d’une fusion entre les deux cultures, africaine et européenne, dont il est issu.

Baroque et bouillonnant, Augure fait le récit d’un retour au pays. L’homme qui revient, après dix-huit ans d’absence, se nomme Koffi (Marc Zinga). Il a fait le voyage pour présenter Alice (Lucie Debay), sa femme, européenne, enceinte de jumeaux, à ses parents. Pourtant, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Pour cause, Koffi est né avec une tache de vin sur le visage – la marque du diable – et souffre d’épilepsie, ce qui fait croire qu’il est possédé.

Il vous reste 80% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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A ses côtés, Conann, la reine des barbares (Françoise Brion), débarque dans les enfers au terme d’une longue vie. « Quel privilège d’être morte », lui susurre une créature hybride à tête de chien, Rainer (Elina Löwensohn), tout en annonçant le protocole : Conann va être condamnée à revivre les atrocités qu’elle a commises depuis que, adolescente, elle s’est juré de venger sa mère, exécutée sauvagement sous ses yeux affolés.

L’idée la plus troublante de Conann consiste à retracer les mues successives de la guerrière féroce, depuis ses 15 ans jusqu’à son dernier jour, à travers six actrices imprimant génialement leur marque. Chaque étape de la vie de Conann ressemble à une mort. « Tuer sa propre jeunesse, tel est le comble de la barbarie. » Cl. F.

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Ancien membre du groupe belge de hip-hop Starflam, l’artiste Baloji livre avec Augure son premier long-métrage. Un film empreint de « réalisme magique », ainsi qu’il le définit lui-même, dans lequel le réalisateur belgo-congolais, en alchimiste de talent, pousse l’expérience d’une fusion entre les deux cultures, africaine et européenne, dont il est issu.

Baroque et bouillonnant, Augure fait le récit d’un retour au pays. L’homme qui revient, après dix-huit ans d’absence, se nomme Koffi (Marc Zinga). Il a fait le voyage pour présenter Alice (Lucie Debay), sa femme, européenne, enceinte de jumeaux, à ses parents. Pourtant, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Pour cause, Koffi est né avec une tache de vin sur le visage – la marque du diable – et souffre d’épilepsie, ce qui fait croire qu’il est possédé.

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