Search

Dans «le JDD», la famille de Gérard Depardieu accuse «Complément d'enquête» de «manipulation» - Libération

Violences sexuellesdossier
Plusieurs proches de l’acteur, accusé de viols et d’agressions sexuelles, le défendent dans une tribune dénonçant une «cabale inédite».

La déflagration produite par la diffusion du périple nord-coréen de Gérard Depardieu par Complément d’enquête à partir des rushs inédits tournés par Yann Moix en 2018 en vue d’un documentaire, «un film extraordinaire, peut-être même un chef-d’œuvre» (dixit Moix en 2022), se poursuit. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a déclaré que l’attitude de la star faisait «honte à la France» et a engagé une «procédure disciplinaire» pour retirer à Depardieu sa Légion d’honneur qui lui avait été remise par Jacques Chirac en 1996. Les avocats du comédien ont immédiatement fait savoir que leur client mettait sa médaille «à la disposition de la ministre». Ce dimanche dans le JDD dirigé par Geoffroy Lejeune, la «famille» Depardieu (notamment sa fille, l’actrice Julie Depardieu, son ex-épouse, Elisabeth Depardieu…) s’émeut d’une «cabale inédite» après «une manipulation monstrueuse».

A propos de la séquence très brève où Depardieu fait un commentaire sexuel sur une petite fille sur un cheval, la famille affirme qu’il s’agit d’une «mise en scène procédant par plans de coupe dont on sait qu’ils sont nécessairement suspects puisqu’on peut les monter comme on le veut». «Selon Yann Moix, ce montage est frauduleux», poursuivent-ils, accablant donc l’équipe de Complément d’enquête qui aurait fait dire à Depardieu quelque chose qu’il ne disait pas : «Ces propos ne désignaient pas une petite fille. Rappelons que Gérard appelle tout le monde “fifille” : les femmes, les hommes, les animaux. L’objectif était-il de faire passer Gérard Depardieu pour un pédophile ?»

Responsabilité collective

Comme d’autres interlocuteurs que nous avons pu avoir au téléphone, la lecture des proches de l’acteur au plus de 200 films consiste à le décrire comme outrancier verbalement et d’autant plus quand une caméra est braquée sur lui : «Il joue tous les rôles, quitte à choquer les âmes sensibles. Nous y compris, bien sûr. Mais ce documentaire a choisi de le réduire au seul rôle de “gros con”, celui que nous aimons le moins.» Soulignant une sorte de responsabilité collective, aussi bien de la profession du cinéma que d’un public qui a plébiscité chez Depardieu sa pente rabelaisienne et totalement sans couvercle, le texte affirme qu’il faut dans son cas «cesser l’amalgame entre les paroles et les actes. Grossier, grivois, gaulois, lourd parfois, oui, mais pas violent ! Nous, qui avons vécu avec lui, et qui l’avons vu vivre, pouvons en témoigner. Se servir des provocations verbales de Gérard pour venir appuyer d’autres accusations (pour le moment non avérées) relève d’une grande malhonnêteté», pointant une «démence collective terrifiante» contre un homme qui serait, selon leurs termes, dans l’intimité ou la cellule familiale, «extrêmement pudique, délicat et même pudibond».

Témoignages de treize femmes

Gérard Depardieu a été mis en examen en décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould qui a dénoncé deux viols au domicile parisien de l’acteur fin août 2018. La plainte, transmise au parquet de Paris, est classée sans suite car «les infractions n’ont pas pu être caractérisées». Charlotte Arnould décide alors de déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, entraînant l’ouverture d’une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction en octobre 2020. La comédienne Hélène Darras a décidé à son tour de porter plainte, accusant Depardieu d’agression sexuelle lors d’un tournage en 2007 du film Disco de Fabien Onteniente. La journaliste de Mediapart Marine Turchi a rassemblé les témoignages de treize femmes qui décrivent un Gérard Depardieu pratiquant blagues sexistes et divers attouchements. Sarah Brooks, actrice sur la série Marseille, y décrit notamment Depardieu lui glissant par deux fois la main dans son short et rétorquant devant ses protestations : «Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma ?» Dans un post Facebook de juin 2019, la comédienne Emmanuelle Debever, récemment décédée, racontait son passage sur le tournage du Danton d’Andrzej Wajda où elle partage une scène dans une scène face à face avec Depardieu : «Le monstre sacré s’était permis bien des choses durant ce tournage… Profitant de l’intimité à l’intérieur d’un carrosse. Glissant sa grosse patte sous mes jupons, pour soi-disant mieux me sentir… Moi, ne me laissant pas faire.»

Adblock test (Why?)

Read Again
Violences sexuellesdossier
Plusieurs proches de l’acteur, accusé de viols et d’agressions sexuelles, le défendent dans une tribune dénonçant une «cabale inédite».

La déflagration produite par la diffusion du périple nord-coréen de Gérard Depardieu par Complément d’enquête à partir des rushs inédits tournés par Yann Moix en 2018 en vue d’un documentaire, «un film extraordinaire, peut-être même un chef-d’œuvre» (dixit Moix en 2022), se poursuit. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a déclaré que l’attitude de la star faisait «honte à la France» et a engagé une «procédure disciplinaire» pour retirer à Depardieu sa Légion d’honneur qui lui avait été remise par Jacques Chirac en 1996. Les avocats du comédien ont immédiatement fait savoir que leur client mettait sa médaille «à la disposition de la ministre». Ce dimanche dans le JDD dirigé par Geoffroy Lejeune, la «famille» Depardieu (notamment sa fille, l’actrice Julie Depardieu, son ex-épouse, Elisabeth Depardieu…) s’émeut d’une «cabale inédite» après «une manipulation monstrueuse».

A propos de la séquence très brève où Depardieu fait un commentaire sexuel sur une petite fille sur un cheval, la famille affirme qu’il s’agit d’une «mise en scène procédant par plans de coupe dont on sait qu’ils sont nécessairement suspects puisqu’on peut les monter comme on le veut». «Selon Yann Moix, ce montage est frauduleux», poursuivent-ils, accablant donc l’équipe de Complément d’enquête qui aurait fait dire à Depardieu quelque chose qu’il ne disait pas : «Ces propos ne désignaient pas une petite fille. Rappelons que Gérard appelle tout le monde “fifille” : les femmes, les hommes, les animaux. L’objectif était-il de faire passer Gérard Depardieu pour un pédophile ?»

Responsabilité collective

Comme d’autres interlocuteurs que nous avons pu avoir au téléphone, la lecture des proches de l’acteur au plus de 200 films consiste à le décrire comme outrancier verbalement et d’autant plus quand une caméra est braquée sur lui : «Il joue tous les rôles, quitte à choquer les âmes sensibles. Nous y compris, bien sûr. Mais ce documentaire a choisi de le réduire au seul rôle de “gros con”, celui que nous aimons le moins.» Soulignant une sorte de responsabilité collective, aussi bien de la profession du cinéma que d’un public qui a plébiscité chez Depardieu sa pente rabelaisienne et totalement sans couvercle, le texte affirme qu’il faut dans son cas «cesser l’amalgame entre les paroles et les actes. Grossier, grivois, gaulois, lourd parfois, oui, mais pas violent ! Nous, qui avons vécu avec lui, et qui l’avons vu vivre, pouvons en témoigner. Se servir des provocations verbales de Gérard pour venir appuyer d’autres accusations (pour le moment non avérées) relève d’une grande malhonnêteté», pointant une «démence collective terrifiante» contre un homme qui serait, selon leurs termes, dans l’intimité ou la cellule familiale, «extrêmement pudique, délicat et même pudibond».

Témoignages de treize femmes

Gérard Depardieu a été mis en examen en décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould qui a dénoncé deux viols au domicile parisien de l’acteur fin août 2018. La plainte, transmise au parquet de Paris, est classée sans suite car «les infractions n’ont pas pu être caractérisées». Charlotte Arnould décide alors de déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, entraînant l’ouverture d’une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction en octobre 2020. La comédienne Hélène Darras a décidé à son tour de porter plainte, accusant Depardieu d’agression sexuelle lors d’un tournage en 2007 du film Disco de Fabien Onteniente. La journaliste de Mediapart Marine Turchi a rassemblé les témoignages de treize femmes qui décrivent un Gérard Depardieu pratiquant blagues sexistes et divers attouchements. Sarah Brooks, actrice sur la série Marseille, y décrit notamment Depardieu lui glissant par deux fois la main dans son short et rétorquant devant ses protestations : «Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma ?» Dans un post Facebook de juin 2019, la comédienne Emmanuelle Debever, récemment décédée, racontait son passage sur le tournage du Danton d’Andrzej Wajda où elle partage une scène dans une scène face à face avec Depardieu : «Le monstre sacré s’était permis bien des choses durant ce tournage… Profitant de l’intimité à l’intérieur d’un carrosse. Glissant sa grosse patte sous mes jupons, pour soi-disant mieux me sentir… Moi, ne me laissant pas faire.»

Adblock test (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to "Dans «le JDD», la famille de Gérard Depardieu accuse «Complément d'enquête» de «manipulation» - Libération"

Post a Comment

Powered by Blogger.