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Plaintes pour violences sexuelles : sur BFMTV, Sébastien Cauet nie toute agression - Libération

Violences sexuellesdossier
L’animateur, visé par trois plaintes, dont au moins deux pour violences sexuelles, a fait sa première intervention médiatique, sur BFMTV, depuis les révélations de «Libé». Sans surprise, il a évoqué un «tribunal médiatique» et s’est positionné en victime.

C’est sa première intervention médiatique depuis les révélations de Libération, le 8 décembre, sur le contenu d’une des plaintes qui le visent, assorti de témoignages inédits. Invité à réagir sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV, Sébastien Cauet s’est sans surprise positionné en victime : «C’est terrible d’être accusé de ce genre de chose, il n’y a pas pire, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi.»

L’animateur de 51 ans est visé par trois plaintes, dont au moins deux pour violences sexuelles – on ignore encore la nature de la troisième. Elles ont été regroupées par le parquet de Paris, qui a confié l’enquête à la brigade des mineurs de la police judiciaire. Présentateur phare de la radio NRJ, il a été mis en retrait dès le 22 novembre de la présentation de C’Cauet, son programme diffusé l’après-midi du lundi au vendredi.

Sentiment de toute-puissance

La première plainte a été révélée le 21 novembre par l’Obs. Julie Ollivier, 25 ans, fait état de deux fellations imposées par Sébastien Cauet. Dans une chambre d’hôtel à Genève, en Suisse, en novembre 2014 – elle avait alors 16 ans – et dans la voiture de l’animateur à Paris, en mars 2022. La jeune femme a déposé plainte le 18 novembre pour harcèlement sexuel et deux viols, dont un commis sur mineure. Auprès de Libération, Julie Ollivier a par ailleurs révélé certaines informations de sa déposition : «Il m’a filmée pendant le viol, je ne l’ai compris qu’à la fin.»

La seconde accusatrice de l’animateur, Sarah (1), a déposé plainte le 23 novembre pour agression sexuelle lors de leur première rencontre de 2011 – des faits prescrits aujourd’hui – et viol pour la seconde – non prescrits cette fois-ci. La chanteuse avait alors 38 ans et explique être encore, douze ans plus tard, «traumatisée». Son témoignage et les autres recueillis par Libération dépeignent, en creux, un sentiment de toute-puissance dans son rapport aux femmes et une frontière poreuse entre relations professionnelles et privées.

Lui se dit complètement innocent. «Tout est faux, tout est mensonger», a répété Cauet, une quinzaine de fois durant l’interview, sans jamais répondre sur les faits. Interrogé par Benjamin Duhamel sur des éléments précis du témoignage de Julie Ollivier, l’animateur a chaque fois botté en touche, sans jamais dire s’il avait eu ou non de relation consentie avec une jeune femme : «Je la connais, comme je connais des milliers de fans en quarante ans de radio […]. Vous pensez que je fais rentrer beaucoup de gens dans des chambres d’hôtel ?»

Supposées preuves de machination

Sur les autres prises de parole accusant l’animateur, sa ligne de défense a été celle d’un «tribunal médiatique». «Je suis le premier plaignant dans cette histoire, je suis le premier à avoir porté plainte, c’est important que les gens le sachent», a-t-il ajouté. Comme nous l’indiquions déjà dans notre enquête, Sébastien Cauet s’est en effet rendu au commissariat dès la publication des premiers témoignages sur les réseaux sociaux – soit avant même ses accusatrices. Il a déposé une première plainte contre X le 14 novembre pour cyberharcèlement, puis une seconde le 27 novembre, toujours contre X, pour tentative d’extorsion de fonds en bande organisée, faux et usages contre personnes non dénommées, et contre Julie Ollivier pour dénonciation calomnieuse.

Sur le plateau de BFM, l’animateur a insisté sur de supposées preuves d’une machination à son égard, censées prouver une tentative d’extorsion de fonds. Ces documents seraient entre les mains de ses avocats et désormais des enquêteurs. «Je meurs d’envie de vous les montrer, j’en crève d’envie, j’en chiale le soir de ne pas pouvoir vous montrer les preuves irréfutables données à la police», s’est plaint l’animateur, sans donner plus de détails. Interrogé à juste titre sur l’intérêt qu’auraient des femmes à mentir dans leurs accusations, Sébastien Cauet a sérieusement répondu que c’était l’appât du gain : «C’est organisé depuis quelques mois voire années avec une volonté évidemment d’argent et de nuire.» Pour rappel, la majorité des femmes qui ont pris la parole à ce jour ne souhaitent pourtant ni porter plainte ni révéler leur identité.

(1) Le prénom a été modifié.

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L’animateur, visé par trois plaintes, dont au moins deux pour violences sexuelles, a fait sa première intervention médiatique, sur BFMTV, depuis les révélations de «Libé». Sans surprise, il a évoqué un «tribunal médiatique» et s’est positionné en victime.

C’est sa première intervention médiatique depuis les révélations de Libération, le 8 décembre, sur le contenu d’une des plaintes qui le visent, assorti de témoignages inédits. Invité à réagir sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV, Sébastien Cauet s’est sans surprise positionné en victime : «C’est terrible d’être accusé de ce genre de chose, il n’y a pas pire, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi.»

L’animateur de 51 ans est visé par trois plaintes, dont au moins deux pour violences sexuelles – on ignore encore la nature de la troisième. Elles ont été regroupées par le parquet de Paris, qui a confié l’enquête à la brigade des mineurs de la police judiciaire. Présentateur phare de la radio NRJ, il a été mis en retrait dès le 22 novembre de la présentation de C’Cauet, son programme diffusé l’après-midi du lundi au vendredi.

Sentiment de toute-puissance

La première plainte a été révélée le 21 novembre par l’Obs. Julie Ollivier, 25 ans, fait état de deux fellations imposées par Sébastien Cauet. Dans une chambre d’hôtel à Genève, en Suisse, en novembre 2014 – elle avait alors 16 ans – et dans la voiture de l’animateur à Paris, en mars 2022. La jeune femme a déposé plainte le 18 novembre pour harcèlement sexuel et deux viols, dont un commis sur mineure. Auprès de Libération, Julie Ollivier a par ailleurs révélé certaines informations de sa déposition : «Il m’a filmée pendant le viol, je ne l’ai compris qu’à la fin.»

La seconde accusatrice de l’animateur, Sarah (1), a déposé plainte le 23 novembre pour agression sexuelle lors de leur première rencontre de 2011 – des faits prescrits aujourd’hui – et viol pour la seconde – non prescrits cette fois-ci. La chanteuse avait alors 38 ans et explique être encore, douze ans plus tard, «traumatisée». Son témoignage et les autres recueillis par Libération dépeignent, en creux, un sentiment de toute-puissance dans son rapport aux femmes et une frontière poreuse entre relations professionnelles et privées.

Lui se dit complètement innocent. «Tout est faux, tout est mensonger», a répété Cauet, une quinzaine de fois durant l’interview, sans jamais répondre sur les faits. Interrogé par Benjamin Duhamel sur des éléments précis du témoignage de Julie Ollivier, l’animateur a chaque fois botté en touche, sans jamais dire s’il avait eu ou non de relation consentie avec une jeune femme : «Je la connais, comme je connais des milliers de fans en quarante ans de radio […]. Vous pensez que je fais rentrer beaucoup de gens dans des chambres d’hôtel ?»

Supposées preuves de machination

Sur les autres prises de parole accusant l’animateur, sa ligne de défense a été celle d’un «tribunal médiatique». «Je suis le premier plaignant dans cette histoire, je suis le premier à avoir porté plainte, c’est important que les gens le sachent», a-t-il ajouté. Comme nous l’indiquions déjà dans notre enquête, Sébastien Cauet s’est en effet rendu au commissariat dès la publication des premiers témoignages sur les réseaux sociaux – soit avant même ses accusatrices. Il a déposé une première plainte contre X le 14 novembre pour cyberharcèlement, puis une seconde le 27 novembre, toujours contre X, pour tentative d’extorsion de fonds en bande organisée, faux et usages contre personnes non dénommées, et contre Julie Ollivier pour dénonciation calomnieuse.

Sur le plateau de BFM, l’animateur a insisté sur de supposées preuves d’une machination à son égard, censées prouver une tentative d’extorsion de fonds. Ces documents seraient entre les mains de ses avocats et désormais des enquêteurs. «Je meurs d’envie de vous les montrer, j’en crève d’envie, j’en chiale le soir de ne pas pouvoir vous montrer les preuves irréfutables données à la police», s’est plaint l’animateur, sans donner plus de détails. Interrogé à juste titre sur l’intérêt qu’auraient des femmes à mentir dans leurs accusations, Sébastien Cauet a sérieusement répondu que c’était l’appât du gain : «C’est organisé depuis quelques mois voire années avec une volonté évidemment d’argent et de nuire.» Pour rappel, la majorité des femmes qui ont pris la parole à ce jour ne souhaitent pourtant ni porter plainte ni révéler leur identité.

(1) Le prénom a été modifié.

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