Le portrait
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«C’est quand les seins de glace ?» Mêlant pragmatisme jardinier et orthographe apocryphe, le questionnement s’impose alors qu’on marche à grandes enjambées vers l’île Saint-Louis, fief d’Agnès Jaoui, et qu’on a déjà sacrifié un pouce à l’onglée. Tandis qu’on tente de dénouer les injonctions de notre inconscient : parler obédience, poitrine, vague de froid ? L’actrice, scénariste et réalisatrice pousse la porte du salon de thé, ensevelie sous une avalanche d’habits, les frilosités de janvier et les mises à nu se combattant à l’identique.
Dans le Dernier des Juifs, elle campe une dialysée vivant avec son fils de 27 ans dans une cité vidée de sa population juive. A l’écran, le duo diffuse une mélancolie tendre. Prévenant, Ruben cache à sa mère la disparition des enseignes casher comme ses incartades avec sa voisine, musulmane et mariée, tout en séchant assidûment ses cours de krav maga. De son balcon, Giselle observe les couleurs de peau dominantes, et initie, sans réelle velléité de déménager, l’inéluctable départ. «Agnès a une intelligence comique assez unique… J’étais persuadé qu’on allait s’entendre sur une forme de détachement, de distance, afin que le film ne vire pas au cliché identitaire», témoigne Noé Debré, le réalisateur, qui dépeint une actrice sans narcissisme, ni idées arrêtées : «Elle aime qu’il y ait une dialectique à l’intérieur des films, ceux des autres comme les siens.»
Depuis l’attaque du 7 octobre, le titre du film résonne tragiqu
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«C’est quand les seins de glace ?» Mêlant pragmatisme jardinier et orthographe apocryphe, le questionnement s’impose alors qu’on marche à grandes enjambées vers l’île Saint-Louis, fief d’Agnès Jaoui, et qu’on a déjà sacrifié un pouce à l’onglée. Tandis qu’on tente de dénouer les injonctions de notre inconscient : parler obédience, poitrine, vague de froid ? L’actrice, scénariste et réalisatrice pousse la porte du salon de thé, ensevelie sous une avalanche d’habits, les frilosités de janvier et les mises à nu se combattant à l’identique.
Dans le Dernier des Juifs, elle campe une dialysée vivant avec son fils de 27 ans dans une cité vidée de sa population juive. A l’écran, le duo diffuse une mélancolie tendre. Prévenant, Ruben cache à sa mère la disparition des enseignes casher comme ses incartades avec sa voisine, musulmane et mariée, tout en séchant assidûment ses cours de krav maga. De son balcon, Giselle observe les couleurs de peau dominantes, et initie, sans réelle velléité de déménager, l’inéluctable départ. «Agnès a une intelligence comique assez unique… J’étais persuadé qu’on allait s’entendre sur une forme de détachement, de distance, afin que le film ne vire pas au cliché identitaire», témoigne Noé Debré, le réalisateur, qui dépeint une actrice sans narcissisme, ni idées arrêtées : «Elle aime qu’il y ait une dialectique à l’intérieur des films, ceux des autres comme les siens.»
Depuis l’attaque du 7 octobre, le titre du film résonne tragiqu
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