LOU BENOIST / AFP
Judith Godrèche, ici en septembre 2023, parle depuis plusieurs semaines de la relation abusive qu’elle a eue avec le réalisateur Benoît Jacquot.
CULTURE - Judith Godrèche multiplie les prises de paroles ces dernières semaines pour dénoncer l’emprise de Benoît Jacquot sur elle, alors qu’il avait 40 ans et elle 14. Sur le plateau de Quotidien ce lundi 8 janvier, l’actrice était au bord des larmes après la diffusion d’un extrait de documentaire dans lequel le réalisateur parle de leur relation.
Cette archive, Judith Godrèche l’a vue pour la première fois il y a seulement quelques jours. Elle lui a été envoyée par une inconnue. C’est ce qui l’a poussée pour la première fois à dire ouvertement sur ses réseaux sociaux le nom du réalisateur avec qui elle a eu une relation abusive, pour le dénoncer.
Sur Quotidien, elle explique que les images du documentaire daté de 2011 l’ont « rendue malade ». Sa voix se serre, elle est incapable de continuer à parler pendant plusieurs secondes. Puis elle parvient à se reprendre : « De le voir me transformer en objet et parler de moi comme d’un truc, parler à ma place, parler de mon désir... C’était tellement violent. »
« Le consentement n’existe pas à 14 ans »
Dans ce documentaire, Benoît Jacquot dit avoir conscience de la « transgression » de cette relation avec celle qui n’était qu’une adolescente. « Ne serait-ce qu’au regard de la loi (...) on n’a pas le droit en principe, je crois », peut-on l’entendre répondre. Il ajoute : « Ça, elle n’en avait rien à foutre et même elle, ça l’excitait beaucoup je dirais. »
Judith Godrèche, aujourd’hui âgée de 51 ans, raconte s’être « mise à trembler » en entendant ces propos. « Mes enfants m’attendaient pour dîner je ne pouvais pas sortir de ma chambre, j’ai vomi. J’essaie encore de comprendre pourquoi c’est si violent pour moi », poursuit l’actrice qui a évoqué cette histoire dans la mini-série semi-autobiographique Icon of French Cinema sortie en décembre.
Elle s’insurge encore : « Je ne savais même pas ce que c’était le consentement. Il n’y a pas eu de consentement, le consentement n’existe pas à 14 ans. On ne consent pas et on n’est pas excitée à l’idée de coucher avec un homme de 40 ans à 14 ans. »
« Un monstre »
« Il inverse les rôles, il projette sur moi son excitation. J’ai vécu cette sexualisation, mais de le voir parler et utiliser encore ces mots-là... C’était un choc. (...) De l’entendre en parler de façon très mondaine, en rigolant, en s’en vantant... l’impunité est à un tel niveau », se lamente-t-elle.
Pour elle, ce documentaire monte « la jouissance du monstre » : « J’ai le sentiment de voir un monstre, et il tient des propos de monstre. » Elle se souvient encore de cette période qu’elle compare à un « culte » : « C’est comme être sous l’emprise d’un leader qui a pris la place du père, de la mère, de la loi, du travail. Il était mon univers entier. »
Se défaire de cette emprise n’a pas été facile et a pris plusieurs années. Mais si elle s’est rendue sur le plateau de Quotidien et si elle prend enfin la parole des années après les faits, c’est pour « redevenir le sujet de (s)a vie et non pas un objet dans la bouche d’un autre ».
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Judith Godrèche, ici en septembre 2023, parle depuis plusieurs semaines de la relation abusive qu’elle a eue avec le réalisateur Benoît Jacquot.
CULTURE - Judith Godrèche multiplie les prises de paroles ces dernières semaines pour dénoncer l’emprise de Benoît Jacquot sur elle, alors qu’il avait 40 ans et elle 14. Sur le plateau de Quotidien ce lundi 8 janvier, l’actrice était au bord des larmes après la diffusion d’un extrait de documentaire dans lequel le réalisateur parle de leur relation.
Cette archive, Judith Godrèche l’a vue pour la première fois il y a seulement quelques jours. Elle lui a été envoyée par une inconnue. C’est ce qui l’a poussée pour la première fois à dire ouvertement sur ses réseaux sociaux le nom du réalisateur avec qui elle a eu une relation abusive, pour le dénoncer.
Sur Quotidien, elle explique que les images du documentaire daté de 2011 l’ont « rendue malade ». Sa voix se serre, elle est incapable de continuer à parler pendant plusieurs secondes. Puis elle parvient à se reprendre : « De le voir me transformer en objet et parler de moi comme d’un truc, parler à ma place, parler de mon désir... C’était tellement violent. »
« Le consentement n’existe pas à 14 ans »
Dans ce documentaire, Benoît Jacquot dit avoir conscience de la « transgression » de cette relation avec celle qui n’était qu’une adolescente. « Ne serait-ce qu’au regard de la loi (...) on n’a pas le droit en principe, je crois », peut-on l’entendre répondre. Il ajoute : « Ça, elle n’en avait rien à foutre et même elle, ça l’excitait beaucoup je dirais. »
Judith Godrèche, aujourd’hui âgée de 51 ans, raconte s’être « mise à trembler » en entendant ces propos. « Mes enfants m’attendaient pour dîner je ne pouvais pas sortir de ma chambre, j’ai vomi. J’essaie encore de comprendre pourquoi c’est si violent pour moi », poursuit l’actrice qui a évoqué cette histoire dans la mini-série semi-autobiographique Icon of French Cinema sortie en décembre.
Elle s’insurge encore : « Je ne savais même pas ce que c’était le consentement. Il n’y a pas eu de consentement, le consentement n’existe pas à 14 ans. On ne consent pas et on n’est pas excitée à l’idée de coucher avec un homme de 40 ans à 14 ans. »
« Un monstre »
« Il inverse les rôles, il projette sur moi son excitation. J’ai vécu cette sexualisation, mais de le voir parler et utiliser encore ces mots-là... C’était un choc. (...) De l’entendre en parler de façon très mondaine, en rigolant, en s’en vantant... l’impunité est à un tel niveau », se lamente-t-elle.
Pour elle, ce documentaire monte « la jouissance du monstre » : « J’ai le sentiment de voir un monstre, et il tient des propos de monstre. » Elle se souvient encore de cette période qu’elle compare à un « culte » : « C’est comme être sous l’emprise d’un leader qui a pris la place du père, de la mère, de la loi, du travail. Il était mon univers entier. »
Se défaire de cette emprise n’a pas été facile et a pris plusieurs années. Mais si elle s’est rendue sur le plateau de Quotidien et si elle prend enfin la parole des années après les faits, c’est pour « redevenir le sujet de (s)a vie et non pas un objet dans la bouche d’un autre ».
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