Le réalisateur Norman Jewison, notamment connu pour ses films Dans la chaleur de la nuit et la comédie musicale Jésus-Christ Superstar, est mort ce week-end à l’âge de 97 ans.
Le cinéaste canadien est « décédé samedi paisiblement », selon un communiqué publié lundi 22 janvier par son agent, Jeff Sanderson, qui précise que des cérémonies en son honneur auront lieu « ultérieurement à Los Angeles et à Toronto ». Au cours de sa carrière, il a été nominé trois fois pour l’Oscar du meilleur réalisateur sans jamais l’emporter. Mais l’un de ses films les plus célèbres, Dans la chaleur de la nuit, a glané cinq Oscars en 1968, dont celui du meilleur film, et lui-même avait reçu en 1999 un Oscar pour l’ensemble de sa carrière.
Né à Toronto, au Canada, en 1926, Norman Jewison a commencé à travailler pour la télévision, à la BBC à Londres, puis pour CBC dans son pays d’origine. Son travail lui vaut des propositions de Hollywood et il acquiert une réputation de réalisateur de comédies musicales pour la télévision, avec des vedettes telles que Judy Garland, Danny Kaye et Harry Belafonte. Il passe au long métrage en 1963 avec la comédie Des ennuis à la pelle, avec Tony Curtis et Suzanne Pleshette.
Satire politique pour Les Russes arrivent (1966), film de braquage avec Steve McQueen dans L’Affaire Thomas Crown (1968), comédie musicale avec Un Violon sur le toit (1971) ou Jésus-Christ Superstar (1973), science-fiction avec Rollerball (1975), son œuvre s’aventure dans des genres très divers. Mais aux Etats-Unis, son héritage reste surtout celui d’un cinéaste avec un intérêt pour la question sociale. Ainsi, avec Dans la chaleur de la nuit, sorti en 1967, il aborde les tensions raciales américaines au travers d’un meurtre dans le Mississippi, duquel se retrouve accusé un Afro-Américain, incarné par Sidney Poitier, qui est en réalité policier de Philadelphie et se retrouve finalement à mener l’enquête avec le shérif blanc local, tout en composant avec le racisme des habitants.
« Les films qui traitent des droits civiques et de la justice sociale sont ceux qui me sont les plus chers », avait déclaré Norman Jewison, rappelle le New York Times.
Il se désiste pour le biopic sur Malcolm X
La question sociale avait interpellé Norman Jewison alors qu’il voyageait en auto-stop dans le sud des Etats-Unis à la fin de son service militaire canadien pendant la seconde guerre mondiale. Dans son autobiographie, il expliquait y avoir vu de près le racisme et l’injustice des lois de ségrégation instaurées dans le pays.
« Chaque fois qu’un film traite du racisme, de nombreux Américains se sentent mal à l’aise, écrivait-il. Pourtant, il faut y faire face. Nous devons faire face aux préjugés et à l’injustice, sinon nous ne comprendrons jamais ce qu’est le bien et le mal, le juste et l’injuste ; nous devons ressentir ce que “l’autre” ressent. »
Au début des années 1990, Norman Jewison devait réaliser un biopic de Malcolm X, mais il s’est désisté face à plusieurs protestations – dont celle de Spike Lee –, qui estimaient qu’un réalisateur blanc ne devait pas remplir ce rôle. C’est finalement Spike Lee qui a dirigé le film.
Au total, Norman Jewison a réalisé plus d’une vingtaine de films et a dirigé les plus grands noms d’Hollywood : Sylvester Stallone dans F.I.S.T (1978), Al Pacino dans Justice pour tous (1979), Denzel Washington dans Hurricane Carter (1999). Il a également collaboré avec Gérard Depardieu, qu’il met en scène avec Whoopi Goldberg dans Bogus en 1995.
Un « visionnaire » aux films « uniques »
Le Centre canadien du film, institution de formation créée par Norman Jewison en 1988, a dit, lundi, pleurer un « visionnaire » et une « icône nationale », connu « pour son engagement en faveur de la justice sociale ». La ministre canadienne du patrimoine, Pascale St-Onge, a, elle, salué un cinéaste aux films « uniques ».
« Je n’ai jamais vraiment fait partie de l’establishment comme je le souhaitais », déclarait-il au Hollywood Reporter en 2011. « Je voulais être accepté. Je voulais que les gens disent “Ça, c’est un grand film”. Je veux dire que j’ai un gros ego comme tout le monde. Mais je ne me suis jamais senti totalement accepté, ce qui est peut-être une bonne chose », ajoutait-il.
Ses films ont pourtant récolté 46 nominations aux Oscars et ont été récompensés douze fois. De quoi notamment permettre à la chanteuse pop Cher de remporter l’Oscar de la meilleure actrice, pour sa romance avec Nicolas Cage dans Eclair de Lune (1987).
« Merci pour l’une des plus grandes, des plus heureuses, des plus amusantes expériences de ma vie, a réagi lundi la chanteuse sur X. Sans vous, je n’aurais pas mon bel homme en or. »
Le réalisateur Norman Jewison, notamment connu pour ses films Dans la chaleur de la nuit et la comédie musicale Jésus-Christ Superstar, est mort ce week-end à l’âge de 97 ans.
Le cinéaste canadien est « décédé samedi paisiblement », selon un communiqué publié lundi 22 janvier par son agent, Jeff Sanderson, qui précise que des cérémonies en son honneur auront lieu « ultérieurement à Los Angeles et à Toronto ». Au cours de sa carrière, il a été nominé trois fois pour l’Oscar du meilleur réalisateur sans jamais l’emporter. Mais l’un de ses films les plus célèbres, Dans la chaleur de la nuit, a glané cinq Oscars en 1968, dont celui du meilleur film, et lui-même avait reçu en 1999 un Oscar pour l’ensemble de sa carrière.
Né à Toronto, au Canada, en 1926, Norman Jewison a commencé à travailler pour la télévision, à la BBC à Londres, puis pour CBC dans son pays d’origine. Son travail lui vaut des propositions de Hollywood et il acquiert une réputation de réalisateur de comédies musicales pour la télévision, avec des vedettes telles que Judy Garland, Danny Kaye et Harry Belafonte. Il passe au long métrage en 1963 avec la comédie Des ennuis à la pelle, avec Tony Curtis et Suzanne Pleshette.
Satire politique pour Les Russes arrivent (1966), film de braquage avec Steve McQueen dans L’Affaire Thomas Crown (1968), comédie musicale avec Un Violon sur le toit (1971) ou Jésus-Christ Superstar (1973), science-fiction avec Rollerball (1975), son œuvre s’aventure dans des genres très divers. Mais aux Etats-Unis, son héritage reste surtout celui d’un cinéaste avec un intérêt pour la question sociale. Ainsi, avec Dans la chaleur de la nuit, sorti en 1967, il aborde les tensions raciales américaines au travers d’un meurtre dans le Mississippi, duquel se retrouve accusé un Afro-Américain, incarné par Sidney Poitier, qui est en réalité policier de Philadelphie et se retrouve finalement à mener l’enquête avec le shérif blanc local, tout en composant avec le racisme des habitants.
« Les films qui traitent des droits civiques et de la justice sociale sont ceux qui me sont les plus chers », avait déclaré Norman Jewison, rappelle le New York Times.
Il se désiste pour le biopic sur Malcolm X
La question sociale avait interpellé Norman Jewison alors qu’il voyageait en auto-stop dans le sud des Etats-Unis à la fin de son service militaire canadien pendant la seconde guerre mondiale. Dans son autobiographie, il expliquait y avoir vu de près le racisme et l’injustice des lois de ségrégation instaurées dans le pays.
« Chaque fois qu’un film traite du racisme, de nombreux Américains se sentent mal à l’aise, écrivait-il. Pourtant, il faut y faire face. Nous devons faire face aux préjugés et à l’injustice, sinon nous ne comprendrons jamais ce qu’est le bien et le mal, le juste et l’injuste ; nous devons ressentir ce que “l’autre” ressent. »
Au début des années 1990, Norman Jewison devait réaliser un biopic de Malcolm X, mais il s’est désisté face à plusieurs protestations – dont celle de Spike Lee –, qui estimaient qu’un réalisateur blanc ne devait pas remplir ce rôle. C’est finalement Spike Lee qui a dirigé le film.
Au total, Norman Jewison a réalisé plus d’une vingtaine de films et a dirigé les plus grands noms d’Hollywood : Sylvester Stallone dans F.I.S.T (1978), Al Pacino dans Justice pour tous (1979), Denzel Washington dans Hurricane Carter (1999). Il a également collaboré avec Gérard Depardieu, qu’il met en scène avec Whoopi Goldberg dans Bogus en 1995.
Un « visionnaire » aux films « uniques »
Le Centre canadien du film, institution de formation créée par Norman Jewison en 1988, a dit, lundi, pleurer un « visionnaire » et une « icône nationale », connu « pour son engagement en faveur de la justice sociale ». La ministre canadienne du patrimoine, Pascale St-Onge, a, elle, salué un cinéaste aux films « uniques ».
« Je n’ai jamais vraiment fait partie de l’establishment comme je le souhaitais », déclarait-il au Hollywood Reporter en 2011. « Je voulais être accepté. Je voulais que les gens disent “Ça, c’est un grand film”. Je veux dire que j’ai un gros ego comme tout le monde. Mais je ne me suis jamais senti totalement accepté, ce qui est peut-être une bonne chose », ajoutait-il.
Ses films ont pourtant récolté 46 nominations aux Oscars et ont été récompensés douze fois. De quoi notamment permettre à la chanteuse pop Cher de remporter l’Oscar de la meilleure actrice, pour sa romance avec Nicolas Cage dans Eclair de Lune (1987).
« Merci pour l’une des plus grandes, des plus heureuses, des plus amusantes expériences de ma vie, a réagi lundi la chanteuse sur X. Sans vous, je n’aurais pas mon bel homme en or. »
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