Search

"Un Thalassa plus dans l'aventure et l'environnement" : l'emblématique émission dédiée à la mer revient sur France 3 - Midi Libre

"Thalassa" revient ce vendredi soir en prime-time sur France 3, dans un format événementiel. Quatre émissions seront diffusées d'ici l'été pour la saison 1. Explications de son nouvel animateur, Diego Buñuel.

Vous êtes né l’année du lancement de “Thalassa”. Qu’est-ce que ça fait d’être aujourd’hui aux commandes d’une émission historique du Paf français ?

J’ai grandi avec cette émission. Le vendredi soir, pour moi, c’était une fenêtre sur le monde marin, un environnement qui m’a toujours passionné. La reprendre aujourd’hui, c’est génial, mais il fallait réussir à modifier la formule tout en respectant son histoire. On ne pouvait pas juste refaire le “Thalassa” de Georges Pernoud, c’était tellement identifié à Georges, à son style, que cela ne marcherait pas. On est donc aujourd’hui plus dans l’action, l’aventure, l’environnement quand “Thalassa” a longtemps été pêche et voile.

Vous changez de style en étant vous-même sur le terrain, voire sous l’eau. L’émission prend même le titre “Thalassa, aventures extrêmes”. C’est l’époque qui dicte une nouvelle écriture ?

Non, c’est moi (rires). Parce que c’est ce que j’ai toujours fait avec “Les nouveaux explorateurs” ou “Instinct animal”. Se mettre dans la situation permet au public de s’identifier avec la réalité des environnements. Dans ce premier “Thalassa”, par exemple, je suis avec Juan, pêcheur de falaise. Lui descend avec une facilité déconcertante, à la seule force des bras, une falaise de 100 mètres qui tombe à pic. Si on le regarde comme ça, on a l’impression que c’est facile. Mais avec moi à côté qui panique, malgré mes lignes de sécurité et mon harnais, on comprend que ce n’est pas si simple. C’est une façon de raconter les histoires.

Dans cette première émission consacrée au Pacifique, vous faites aussi face aussi à des requins-tigres. C’est pour donner du poids aux images ?

En effet. D’ailleurs, l’autre ambition, c’est qu’on a tourné le film en 2.35, c’est-à-dire en cinémascope. On a pris des réalisateurs spécifiques pour qu’ils apportent des images léchées, très propres. Il y a beaucoup d’émissions de découverte et de voyage et je souhaitais que l’image "Thalassa" ressorte.

Y a-t-il dans ce travail, un héritage de votre grand-père, le célèbre réalisateur mexicain Luis Buñuel ?

Le gros héritage de mon grand-père serait plutôt l’humour, le fait de toujours garder une autodérision. Je ne veux pas paraître pour le “Macho Man” qui peut plonger, grimper, etc. Je fais ces choses-là, mais je les fais avec humour.

Vous êtes plongeur régulier. La mer est une passion ?

Depuis toujours. J’ai eu la chance que mes grands-parents habitent au Mexique et m’amènent régulièrement dans le Pacifique ou les Caraïbes mexicaines. Cela a toujours été un endroit où je me suis ressourcé, j’ai une vraie connexion avec les vagues, l’énergie de la mer. Mais, d’enfant à adulte, j’ai aussi vu cette mer changer. Cet environnement a l’air infini et pourtant, il est si fragile. L’homme connaît la mer sur les cotes et à la surface mais ça, c’est 2 % de la réalité de l’océan, l’océan existe sous les eaux. D’où notre choix de faire beaucoup de séquences sous l’eau et de montrer la beauté de la faune et de la flore sous-marine pour rendre les gens curieux et intéressés à tout cela. On parle beaucoup de la planète Terre, mais on devrait dire la planète mer puisqu’elle occupe 70 % de la surface. Les océans produisent beaucoup plus d’air et d’oxygène que les forêts et captent aussi une quantité incroyable de CO2 et de chaleur de l’atmosphère. Il faut protéger la partie maritime car c’est elle qui est essentielle à l’équilibre et à la survie de notre espèce.

Il y a donc un message aussi politique dans “Thalassa” ?

En tout cas un message de préoccupation pour un endroit que l’homme connaît finalement mal. La mer a toujours engendré d’énormes fantasmes, les monstres marins ou autres. C’est une autre vision des choses qu’il faut apporter aujourd’hui pour mieux la protéger.

Cela guide aussi les choix des sujets ?

Absolument. Les sujets sont toujours guidés par le fait qu’il faut des histoires fortes, portées par des gens qui ont une conviction... ou des animaux. Il faut apprendre à connaître cette nature sauvage. On a plongé avec des requins-tigres, avec des raies manta océaniques, on est aussi allé pour une prochaine émission à la rencontre des cachalots au large de l’Île Maurice, ce qui nous permettra de montrer la communication interespèce entre ces cétacés qui ont un dialecte spécifique à un endroit par rapport à un autre et ne parlent donc pas la même langue. Passer plus de temps avec les animaux sauvages montre qu’ils ont beaucoup de choses à nous apprendre car eux ont appris à vivre avec leur environnement, quand nous, on l’a modifié.

Pourquoi avoir choisi le Pacifique pour la première ?

Il fallait commencer avec quelque chose de fort et pour moi, le Pacifique, le plus grand océan au monde, a toujours été un endroit insensé. Je me rappelle regarder d’un côté ou de l’autre du Pacifique et me dire “si je vais tout droit, il y en a pour des mois à traverser et on découvre un tout autre continent de l’autre côté”. Il y a quelque chose de fou, son immensité fait qu’on arrive à peine à le comprendre, d’où notre choix. Cela nous a permis aussi d’aller en Polynésie française, car c’était important de parler des Outre-mer dans notre première émission. On ne le dit pas souvent mais la France, c’est le deuxième plus grand territoire maritime au monde, ce n’est pas rien. Nous avons une responsabilité, nous Français, par rapport à la protection de l’océan.

Quatre émissions sont en boîte pour cette première saison. Quelles seront les autres découvertes ?

On ira en Guyane, en Bretagne, à l’Île Maurice, dans le grand nord... Beaucoup de choses très différentes.

Le retour sur le créneau historique de l’émission, vendredi soir sur France 3, c’est le signe que "Thalassa" va s’ancrer à nouveau dans les programmes ?

Ce n’est pas tout à fait un ancrage dans le sens où ce sont des soirées événementielles, à chaque fois une aventure. Ce format ne nous permet pas de sortir toutes les semaines (rires). Nous avons quatre émissions de 110 minutes programmées d’ici l’été pour cette première saison et on travaille de pied ferme avec la rédaction sur la saison 2 pour sortir des histoires, trouver à chaque fois une situation extrême que je vais découvrir, des animaux qui font face à une problématique importante. Mais pour le public de “Thalassa”, revenir sur la case historique, c’est effectivement un marqueur important.

Nous sommes, nous, au bord de la Méditerranée. Que vous inspire-t-elle ? Peut-on imaginer une émission qui lui sera bientôt dédiée ?

La Méditerranée, c’est quand même “mare nostrum”, notre mère, et d’une certaine façon, le berceau de l’humanité maritime. Une mer proche et en même temps déchaînée, elle reste traite, quand on est pêcheur ou navigateur. On a évidemment des choses prévues... Mais ce sera pour la saison 2.

Qui est Diego Buñuel ?

Le nouveau présentateur de "Thalassa" a un parcours hors-norme. D'abord journaliste aux Etats-Unis, il décide de se spécialiser dans le reportage de guerre à l'âge de 25 ans en intégrant l’agence Capa. Il couvre alors des événements majeurs comme le 11 septembre 2001, l’intervention américaine en Afghanistan, la guerre d’Irak ou les funérailles de Yasser Arafat en Palestine. Petit-fils du célèbre réalisateur Luis Buñuel, fils des cinéastes Joyce et Juan Luis Buñuel, Il se lance ensuite dans la réalisation, avec une série de documentaires "Ne dites pas à ma mère..." dans laquelle il explore différents pays en difficulté, afin d’offrir un autre regard sur leur culture. Le concept séduit Canal +, qui en 2018 le nomme directeur des documentaires de la chaîne. Après un passage par Netflix, il devient en 2020 directeur des programmes de France Télévisions puis responsable de la stratégie éditoriale de France Télévisions Studio, chargé de développer des projets de fictions et des documentaires. Il se met alors en scène dans l'émission "Instinct animal" et reprend donc aujourd'hui "Thalassa", diffusée pour la première fois en 1975 et absente de l'antenne depuis 2022. Un nouveau défi pour le journaliste âgé de 48 ans... l'âge de "Thalassa".

Adblock test (Why?)

Read Again

"Thalassa" revient ce vendredi soir en prime-time sur France 3, dans un format événementiel. Quatre émissions seront diffusées d'ici l'été pour la saison 1. Explications de son nouvel animateur, Diego Buñuel.

Vous êtes né l’année du lancement de “Thalassa”. Qu’est-ce que ça fait d’être aujourd’hui aux commandes d’une émission historique du Paf français ?

J’ai grandi avec cette émission. Le vendredi soir, pour moi, c’était une fenêtre sur le monde marin, un environnement qui m’a toujours passionné. La reprendre aujourd’hui, c’est génial, mais il fallait réussir à modifier la formule tout en respectant son histoire. On ne pouvait pas juste refaire le “Thalassa” de Georges Pernoud, c’était tellement identifié à Georges, à son style, que cela ne marcherait pas. On est donc aujourd’hui plus dans l’action, l’aventure, l’environnement quand “Thalassa” a longtemps été pêche et voile.

Vous changez de style en étant vous-même sur le terrain, voire sous l’eau. L’émission prend même le titre “Thalassa, aventures extrêmes”. C’est l’époque qui dicte une nouvelle écriture ?

Non, c’est moi (rires). Parce que c’est ce que j’ai toujours fait avec “Les nouveaux explorateurs” ou “Instinct animal”. Se mettre dans la situation permet au public de s’identifier avec la réalité des environnements. Dans ce premier “Thalassa”, par exemple, je suis avec Juan, pêcheur de falaise. Lui descend avec une facilité déconcertante, à la seule force des bras, une falaise de 100 mètres qui tombe à pic. Si on le regarde comme ça, on a l’impression que c’est facile. Mais avec moi à côté qui panique, malgré mes lignes de sécurité et mon harnais, on comprend que ce n’est pas si simple. C’est une façon de raconter les histoires.

Dans cette première émission consacrée au Pacifique, vous faites aussi face aussi à des requins-tigres. C’est pour donner du poids aux images ?

En effet. D’ailleurs, l’autre ambition, c’est qu’on a tourné le film en 2.35, c’est-à-dire en cinémascope. On a pris des réalisateurs spécifiques pour qu’ils apportent des images léchées, très propres. Il y a beaucoup d’émissions de découverte et de voyage et je souhaitais que l’image "Thalassa" ressorte.

Y a-t-il dans ce travail, un héritage de votre grand-père, le célèbre réalisateur mexicain Luis Buñuel ?

Le gros héritage de mon grand-père serait plutôt l’humour, le fait de toujours garder une autodérision. Je ne veux pas paraître pour le “Macho Man” qui peut plonger, grimper, etc. Je fais ces choses-là, mais je les fais avec humour.

Vous êtes plongeur régulier. La mer est une passion ?

Depuis toujours. J’ai eu la chance que mes grands-parents habitent au Mexique et m’amènent régulièrement dans le Pacifique ou les Caraïbes mexicaines. Cela a toujours été un endroit où je me suis ressourcé, j’ai une vraie connexion avec les vagues, l’énergie de la mer. Mais, d’enfant à adulte, j’ai aussi vu cette mer changer. Cet environnement a l’air infini et pourtant, il est si fragile. L’homme connaît la mer sur les cotes et à la surface mais ça, c’est 2 % de la réalité de l’océan, l’océan existe sous les eaux. D’où notre choix de faire beaucoup de séquences sous l’eau et de montrer la beauté de la faune et de la flore sous-marine pour rendre les gens curieux et intéressés à tout cela. On parle beaucoup de la planète Terre, mais on devrait dire la planète mer puisqu’elle occupe 70 % de la surface. Les océans produisent beaucoup plus d’air et d’oxygène que les forêts et captent aussi une quantité incroyable de CO2 et de chaleur de l’atmosphère. Il faut protéger la partie maritime car c’est elle qui est essentielle à l’équilibre et à la survie de notre espèce.

Il y a donc un message aussi politique dans “Thalassa” ?

En tout cas un message de préoccupation pour un endroit que l’homme connaît finalement mal. La mer a toujours engendré d’énormes fantasmes, les monstres marins ou autres. C’est une autre vision des choses qu’il faut apporter aujourd’hui pour mieux la protéger.

Cela guide aussi les choix des sujets ?

Absolument. Les sujets sont toujours guidés par le fait qu’il faut des histoires fortes, portées par des gens qui ont une conviction... ou des animaux. Il faut apprendre à connaître cette nature sauvage. On a plongé avec des requins-tigres, avec des raies manta océaniques, on est aussi allé pour une prochaine émission à la rencontre des cachalots au large de l’Île Maurice, ce qui nous permettra de montrer la communication interespèce entre ces cétacés qui ont un dialecte spécifique à un endroit par rapport à un autre et ne parlent donc pas la même langue. Passer plus de temps avec les animaux sauvages montre qu’ils ont beaucoup de choses à nous apprendre car eux ont appris à vivre avec leur environnement, quand nous, on l’a modifié.

Pourquoi avoir choisi le Pacifique pour la première ?

Il fallait commencer avec quelque chose de fort et pour moi, le Pacifique, le plus grand océan au monde, a toujours été un endroit insensé. Je me rappelle regarder d’un côté ou de l’autre du Pacifique et me dire “si je vais tout droit, il y en a pour des mois à traverser et on découvre un tout autre continent de l’autre côté”. Il y a quelque chose de fou, son immensité fait qu’on arrive à peine à le comprendre, d’où notre choix. Cela nous a permis aussi d’aller en Polynésie française, car c’était important de parler des Outre-mer dans notre première émission. On ne le dit pas souvent mais la France, c’est le deuxième plus grand territoire maritime au monde, ce n’est pas rien. Nous avons une responsabilité, nous Français, par rapport à la protection de l’océan.

Quatre émissions sont en boîte pour cette première saison. Quelles seront les autres découvertes ?

On ira en Guyane, en Bretagne, à l’Île Maurice, dans le grand nord... Beaucoup de choses très différentes.

Le retour sur le créneau historique de l’émission, vendredi soir sur France 3, c’est le signe que "Thalassa" va s’ancrer à nouveau dans les programmes ?

Ce n’est pas tout à fait un ancrage dans le sens où ce sont des soirées événementielles, à chaque fois une aventure. Ce format ne nous permet pas de sortir toutes les semaines (rires). Nous avons quatre émissions de 110 minutes programmées d’ici l’été pour cette première saison et on travaille de pied ferme avec la rédaction sur la saison 2 pour sortir des histoires, trouver à chaque fois une situation extrême que je vais découvrir, des animaux qui font face à une problématique importante. Mais pour le public de “Thalassa”, revenir sur la case historique, c’est effectivement un marqueur important.

Nous sommes, nous, au bord de la Méditerranée. Que vous inspire-t-elle ? Peut-on imaginer une émission qui lui sera bientôt dédiée ?

La Méditerranée, c’est quand même “mare nostrum”, notre mère, et d’une certaine façon, le berceau de l’humanité maritime. Une mer proche et en même temps déchaînée, elle reste traite, quand on est pêcheur ou navigateur. On a évidemment des choses prévues... Mais ce sera pour la saison 2.

Qui est Diego Buñuel ?

Le nouveau présentateur de "Thalassa" a un parcours hors-norme. D'abord journaliste aux Etats-Unis, il décide de se spécialiser dans le reportage de guerre à l'âge de 25 ans en intégrant l’agence Capa. Il couvre alors des événements majeurs comme le 11 septembre 2001, l’intervention américaine en Afghanistan, la guerre d’Irak ou les funérailles de Yasser Arafat en Palestine. Petit-fils du célèbre réalisateur Luis Buñuel, fils des cinéastes Joyce et Juan Luis Buñuel, Il se lance ensuite dans la réalisation, avec une série de documentaires "Ne dites pas à ma mère..." dans laquelle il explore différents pays en difficulté, afin d’offrir un autre regard sur leur culture. Le concept séduit Canal +, qui en 2018 le nomme directeur des documentaires de la chaîne. Après un passage par Netflix, il devient en 2020 directeur des programmes de France Télévisions puis responsable de la stratégie éditoriale de France Télévisions Studio, chargé de développer des projets de fictions et des documentaires. Il se met alors en scène dans l'émission "Instinct animal" et reprend donc aujourd'hui "Thalassa", diffusée pour la première fois en 1975 et absente de l'antenne depuis 2022. Un nouveau défi pour le journaliste âgé de 48 ans... l'âge de "Thalassa".

Adblock test (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to ""Un Thalassa plus dans l'aventure et l'environnement" : l'emblématique émission dédiée à la mer revient sur France 3 - Midi Libre"

Post a Comment

Powered by Blogger.