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Cannes 2024, jour 6 : des festivaliers en larmes, Demi Moore de retour - Télérama.fr

Séquence émotion en salle Debussy après la projection de “L’Histoire de Souleymane”, de l’adrénaline qui coule à flot dans les veines des spectateurs de “The Substance”, avec Demi Moore, Selena Gomez qui confesse son amour de Paris… Ce qu’il ne fallait pas rater sur la Croisette.

Demi Moore à l’affiche de « The Substance » de Coralie Fargeat.

Demi Moore à l’affiche de « The Substance » de Coralie Fargeat. Photo Stefano Rellandini/ AFP

Par Emma Defaud

Publié le 20 mai 2024 à 17h56

Larmes chorales. Dimanche après-midi, à la fin de la projection à Un certain regard de L’Histoire de Souleymane, de Boris Lojkine (Hope, Camille), le taux d’humidité en salle Debussy était très au-dessus de la moyenne de saison. C’est en larmes, et les mains en feu à force d’applaudir, que nombre de festivaliers ont salué cette odyssée cruelle d’un livreur guinéen sans papiers, Souleymane Sangare, dans la jungle parisienne. Au centre de la salle debout, Abou Sangare, l’acteur non professionnel qui tient le rôle-titre, n’a pu retenir ses pleurs. À suivre sur notre site, le portrait de ce mécanicien d’une vingtaine d’années, recruté lors d’un casting sauvage. M. B.

Chorale et cuivres. Deux frères qui découvrent l’existence l’un de l’autre ont en commun la passion de la musique. L’un verse dans le classique, mention carrière internationale, le second joue du trombone dans la fanfare d’une usine, option chômage. Dimanche soir, En fanfare était présenté à Cannes Première avec l’équipe du film : Emmanuel Courcol à la réalisation, Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin et Sarah Suco au casting (lire critique ci-dessous). Mais à la fin de la projection, d’autres artistes se sont levés quelques rangs plus loin et sont montés sur scène. Une impressionnante fanfare du Nord a rejoué l’un des thèmes du film, sous le regard ému, voire humide, de l’équipe et du public.

Cuir et sang. Un peu plus tard, ce ne sont ni les larmes, ni la musique qui ont éclaboussé les festivaliers mais un déferlement de gore. L’adrénaline semblait couler dans les veines des spectateurs qui sortaient de The Substance, le film en compétition de la Française Coralie Fargeat avec Demi Moore. Ils sont plus d’un à avoir eu du mal à trouver le sommeil si on remonte les conversations nocturnes sur Twitter (X).

Sang de trop. Y-a-t’il un point commun entre les films montrés à Cannes cette année ? La youtubeuse de la Manie du cinéma raconte sur Thread qu’elle a quitté une projection après « la scène de trop ». Une énième scène d’agression envers une femme. « J’ai vu huit ou neuf films et il y en a dans les trois quarts d’entre eux », assure Mélanie Toubeau, la gorge serrée. Gageons que certains films sont moins dans la complaisance que dans la lecture féministe. Mais pas sûr que ça suffise à réconcilier la créatrice de contenus avec les différentes sélections du festival.

Trop de microbes. Il n’y a pas que les salles de cinéma qui sont bondées à Cannes. Les pharmacies ne désemplissent pas. Fatigue extrême, maux de tête, gorge en feu, toux… Les symptômes se ressemblent et le Doliprane se deale cher. « J’ai dormi douze heures d’affilée, j’ai raté deux films », entend-on. « On a tous le Covid, c’est sûr. »

Rachida Dati partout. Mais quel est le secret de la ministre de la Culture ? Après avoir fait la bise à la star de la pop Selena Gomez samedi au moment de la présentation d’Emilia Pérez, Rachida Dati a posé main dans la main avec Kevin Costner dimanche. L’acteur-réalisateur et musicien venait de recevoir la médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres des mains de la ministre, qui a clos son discours par un sonore « I will always love you », hymne de Bodyguard dans lequel l’acteur joue. Un sacré navet.

Selena in Paris. Netflix, on vous rend Emily, et nous gardons Selena. Depuis la projection d’Emilia Pérez, Selena Gomez, qui joue la femme d’un narcotrafiquant, n’a de cesse de chanter les louanges de la capitale française où elle dit avoir passé plusieurs mois à l’occasion des répétitions et du tournage. « Je suis tombée amoureuse de cette ville. Le pain est délicieux, la culture formidable, ça m’a ouvert l’esprit », dit-elle au Monde. Une expérience qui « change la vie », assurait-elle aux Inrocks.

Les critiques

Limonov-The Ballad, de Kirill Serebrennikov ► Loin de l’empathie présente dans le roman d’Emmanuel Carrère, le film dresse avec brio le portrait d’un dandy mysanthrope, mi-salopard, mi-héros. Une mise en scène foisonnante mais qui manque parfois de souffle.

En compétition

The Substance, de Coralie Fargeat ►  Puissance plastique de flesh opera, efficacité divertissante à souhait, colère noire… Nourrie au cinéma de genre, Coralie Fargeat offre une sanguinolente métaphore du destin féminin tracé par les hommes. Et c’est horriblement réussi.

En compétition

Lula, d’Oliver Stone et Rob Wilson ► Panégyrique sans distance critique du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et qui pousse un peu loin le bouchon du complotisme, le documentaire d’Oliver Stone ne convainc que lui-même.

Séance spéciale. En attente de date de sortie.

En fanfare, d’Emmanuel Courcol ► Des milieux sociaux aux antipodes et deux frangins qui se découvrent… En surjouant le choc des cultures et le déterminisme social, cette comédie bien frenchie a un petit goût de déjà-trop-vu.

Cannes Première

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La photo du jour

Ben Whishaw, excellent dans le film « Limonov. La Ballade », de Kirill Serebrennikov (ici à Cannes le 19 mai 2024.)

Ben Whishaw, excellent dans le film « Limonov. La Ballade », de Kirill Serebrennikov (ici à Cannes le 19 mai 2024.) Photo Yann Rabanier pour Télérama

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Séquence émotion en salle Debussy après la projection de “L’Histoire de Souleymane”, de l’adrénaline qui coule à flot dans les veines des spectateurs de “The Substance”, avec Demi Moore, Selena Gomez qui confesse son amour de Paris… Ce qu’il ne fallait pas rater sur la Croisette.

Demi Moore à l’affiche de « The Substance » de Coralie Fargeat.

Demi Moore à l’affiche de « The Substance » de Coralie Fargeat. Photo Stefano Rellandini/ AFP

Par Emma Defaud

Publié le 20 mai 2024 à 17h56

Larmes chorales. Dimanche après-midi, à la fin de la projection à Un certain regard de L’Histoire de Souleymane, de Boris Lojkine (Hope, Camille), le taux d’humidité en salle Debussy était très au-dessus de la moyenne de saison. C’est en larmes, et les mains en feu à force d’applaudir, que nombre de festivaliers ont salué cette odyssée cruelle d’un livreur guinéen sans papiers, Souleymane Sangare, dans la jungle parisienne. Au centre de la salle debout, Abou Sangare, l’acteur non professionnel qui tient le rôle-titre, n’a pu retenir ses pleurs. À suivre sur notre site, le portrait de ce mécanicien d’une vingtaine d’années, recruté lors d’un casting sauvage. M. B.

Chorale et cuivres. Deux frères qui découvrent l’existence l’un de l’autre ont en commun la passion de la musique. L’un verse dans le classique, mention carrière internationale, le second joue du trombone dans la fanfare d’une usine, option chômage. Dimanche soir, En fanfare était présenté à Cannes Première avec l’équipe du film : Emmanuel Courcol à la réalisation, Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin et Sarah Suco au casting (lire critique ci-dessous). Mais à la fin de la projection, d’autres artistes se sont levés quelques rangs plus loin et sont montés sur scène. Une impressionnante fanfare du Nord a rejoué l’un des thèmes du film, sous le regard ému, voire humide, de l’équipe et du public.

Cuir et sang. Un peu plus tard, ce ne sont ni les larmes, ni la musique qui ont éclaboussé les festivaliers mais un déferlement de gore. L’adrénaline semblait couler dans les veines des spectateurs qui sortaient de The Substance, le film en compétition de la Française Coralie Fargeat avec Demi Moore. Ils sont plus d’un à avoir eu du mal à trouver le sommeil si on remonte les conversations nocturnes sur Twitter (X).

Sang de trop. Y-a-t’il un point commun entre les films montrés à Cannes cette année ? La youtubeuse de la Manie du cinéma raconte sur Thread qu’elle a quitté une projection après « la scène de trop ». Une énième scène d’agression envers une femme. « J’ai vu huit ou neuf films et il y en a dans les trois quarts d’entre eux », assure Mélanie Toubeau, la gorge serrée. Gageons que certains films sont moins dans la complaisance que dans la lecture féministe. Mais pas sûr que ça suffise à réconcilier la créatrice de contenus avec les différentes sélections du festival.

Trop de microbes. Il n’y a pas que les salles de cinéma qui sont bondées à Cannes. Les pharmacies ne désemplissent pas. Fatigue extrême, maux de tête, gorge en feu, toux… Les symptômes se ressemblent et le Doliprane se deale cher. « J’ai dormi douze heures d’affilée, j’ai raté deux films », entend-on. « On a tous le Covid, c’est sûr. »

Rachida Dati partout. Mais quel est le secret de la ministre de la Culture ? Après avoir fait la bise à la star de la pop Selena Gomez samedi au moment de la présentation d’Emilia Pérez, Rachida Dati a posé main dans la main avec Kevin Costner dimanche. L’acteur-réalisateur et musicien venait de recevoir la médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres des mains de la ministre, qui a clos son discours par un sonore « I will always love you », hymne de Bodyguard dans lequel l’acteur joue. Un sacré navet.

Selena in Paris. Netflix, on vous rend Emily, et nous gardons Selena. Depuis la projection d’Emilia Pérez, Selena Gomez, qui joue la femme d’un narcotrafiquant, n’a de cesse de chanter les louanges de la capitale française où elle dit avoir passé plusieurs mois à l’occasion des répétitions et du tournage. « Je suis tombée amoureuse de cette ville. Le pain est délicieux, la culture formidable, ça m’a ouvert l’esprit », dit-elle au Monde. Une expérience qui « change la vie », assurait-elle aux Inrocks.

Les critiques

Limonov-The Ballad, de Kirill Serebrennikov ► Loin de l’empathie présente dans le roman d’Emmanuel Carrère, le film dresse avec brio le portrait d’un dandy mysanthrope, mi-salopard, mi-héros. Une mise en scène foisonnante mais qui manque parfois de souffle.

En compétition

The Substance, de Coralie Fargeat ►  Puissance plastique de flesh opera, efficacité divertissante à souhait, colère noire… Nourrie au cinéma de genre, Coralie Fargeat offre une sanguinolente métaphore du destin féminin tracé par les hommes. Et c’est horriblement réussi.

En compétition

Lula, d’Oliver Stone et Rob Wilson ► Panégyrique sans distance critique du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et qui pousse un peu loin le bouchon du complotisme, le documentaire d’Oliver Stone ne convainc que lui-même.

Séance spéciale. En attente de date de sortie.

En fanfare, d’Emmanuel Courcol ► Des milieux sociaux aux antipodes et deux frangins qui se découvrent… En surjouant le choc des cultures et le déterminisme social, cette comédie bien frenchie a un petit goût de déjà-trop-vu.

Cannes Première

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Ben Whishaw, excellent dans le film « Limonov. La Ballade », de Kirill Serebrennikov (ici à Cannes le 19 mai 2024.)

Ben Whishaw, excellent dans le film « Limonov. La Ballade », de Kirill Serebrennikov (ici à Cannes le 19 mai 2024.) Photo Yann Rabanier pour Télérama

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