Critique
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Et voilà donc le film d’ouverture, hors-d’œuvre pour parterre VIP fraîchement débarqué ou barre énergétique pour la critique à cran qui a toujours un peu envie de s’échauffer et d’en découdre à peine posé le pied à la gare. Après Coupez ! de Michel Hazanavicius et Jeanne du Barry de Maïwenn, ce Deuxième Acte semble avoir été spécialement tourné comme un de ces sketchs narcissico-rigolo fabriqués en interlude pour la cérémonie des césars. L’effet piédestal, manifestement avec un Dupieux récalcitrant qui a annoncé qu’il refusait toute interview, donne quand même un peu envie de pas juste trouver ça fun, cool, ou hypermalin.
Dans Yannick, sorti l’été dernier, un spectateur mécontent interrompait la représentation d’une pièce de boulevard pour, une arme à la main, humilier les comédiens, et les contraindre à jouer une création de son cru, écrite sur le vif (mais dont le film ne nous laissera finalement entendre qu’une ligne ou deux avant d’envoyer la musique et les CRS). Le spectateur ne paye pas pour s’ennuyer, il veut qu’on le divertisse. Du moins le cinéaste veut-il le croire qui lui-même lutte plein gaz contre la crainte panique du temps mort : «Souvent on croit à tort que je veux faire le malin, comme le gamin qui, pour être original en cours de dessin, va peindre avec sa merde, mais c’est ava
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Et voilà donc le film d’ouverture, hors-d’œuvre pour parterre VIP fraîchement débarqué ou barre énergétique pour la critique à cran qui a toujours un peu envie de s’échauffer et d’en découdre à peine posé le pied à la gare. Après Coupez ! de Michel Hazanavicius et Jeanne du Barry de Maïwenn, ce Deuxième Acte semble avoir été spécialement tourné comme un de ces sketchs narcissico-rigolo fabriqués en interlude pour la cérémonie des césars. L’effet piédestal, manifestement avec un Dupieux récalcitrant qui a annoncé qu’il refusait toute interview, donne quand même un peu envie de pas juste trouver ça fun, cool, ou hypermalin.
Dans Yannick, sorti l’été dernier, un spectateur mécontent interrompait la représentation d’une pièce de boulevard pour, une arme à la main, humilier les comédiens, et les contraindre à jouer une création de son cru, écrite sur le vif (mais dont le film ne nous laissera finalement entendre qu’une ligne ou deux avant d’envoyer la musique et les CRS). Le spectateur ne paye pas pour s’ennuyer, il veut qu’on le divertisse. Du moins le cinéaste veut-il le croire qui lui-même lutte plein gaz contre la crainte panique du temps mort : «Souvent on croit à tort que je veux faire le malin, comme le gamin qui, pour être original en cours de dessin, va peindre avec sa merde, mais c’est ava
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