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"Juliette au printemps" : Izïa Higelin en pleine dépression dans la bouleversante adaptation au cinéma par Blandine Lenoir de la BD de Camille Jourdy - franceinfo

Le quatrième long-métrage de Blandine Lenoir est une adaptation de l'album de bande dessinée Les fantômes reviennent au printemps, de Camille Jourdy (Actes Sud Bd). Après Rosalie Blum en 2016, Juliette, les fantômes reviennent au printemps est la deuxième BD de Camille Jourdy à être mise en scène sur grand écran. Avec Izïa Higelin dans le rôle d'une jeune femme en dépression, Juliette au printemps sort dans les salles le mercredi 12 juin 2024.

Juliette, dessinatrice de livres pour les enfants, est de retour dans sa famille pour aider à vider la maison de sa grand-mère, placée en maison de retraite. La jeune femme, qui traverse une période de dépression, retrouve avec plaisir son père Léonard (Jean-Pierre Darroussin), vieillissant mais toujours tendre et facétieux et de déguster ses "croque-vieux-messieurs".

Sa sœur Marylou (Sophie Guillemin), mère de famille suractive et débordée, soigne son stress dans les bras d'un amant. Juliette retrouve aussi sa mère (Noémie Lvovsky), une artiste fantasque plus ou moins nocive, et sa grand-mère Simone (Liliane Rovère), avec qui elle retrouve naturellement une complicité de toujours. La jeune femme fait aussi la connaissance de Pollux, le locataire de sa grand-mère. À l'occasion de ce retour aux sources, et de ces retrouvailles familiales légèrement houleuses, Juliette va découvrir les sources du mal qui la ronge, un secret bien gardé depuis des années, relégué dans les tréfonds de son inconscient.

Après avoir abordé la ménopause dans Aurore et l’avortement dans Annie colère, Blandine Lenoir s'intéresse dans ce nouveau film la question de la dépression, une maladie souvent mal comprise par l'entourage, qui minimise la gravité de ce mal.   

Juliette, qui dit se sentir "dans une autre dimension", tente de parler à son père, ou à sa sœur, de ce mal qui l'empêche de dormir. Un mal réduit à des "petites angoisses" par l'entourage, mais que Pollux, à l'écoute, qualifie de "dimension tragique". 

Le dessin, les animaux, c'est tout un monde de l'enfance auquel s'accroche Juliette, comme restée bloquée dans l'enfance, figée dans un passé qui l'étouffe. Qu'est-ce qui fait souffrir la jeune femme, une dessinatrice pleine de sensibilité, qui dessine son père trois enfants dans les bras ?

Il suffira de quelques mots lâchés par sa grand-mère pour faire remonter le souvenir d'un drame consciencieusement gardé sous silence pendant toutes ces années par la famille. Une occasion de démontrer les vertus de la parole, et de la vérité pour faire sortir les fantômes du placard, pour qu'enfin Juliette puisse enfin commencer à respirer, à dormir, à vivre et à aimer sans entrave. Non seulement Juliette, mais toute cette famille, jusqu'à la troisième génération, meurtrie par un traumatisme.

Dans le sillage de la bande dessinée de Camille Jourdy, la réalisatrice aborde avec sensibilité la dépression, ce sujet souvent tabou, dans un film qui embrasse aussi toutes sortes de questions, comme la maternité, ou encore la famille, dans laquelle chacun est assigné à une place dont il est difficile de sortir, même une fois adulte.

"Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2014. (2024 KARÉ PRODUCTIONS_FRANCE 3 CINÉMA_AUVERGNE RHÔNE ALPES CINÉMA)

La sexualité et le désir y sont aussi évoqués de manière inhabituelle au cinéma, avec un mélange de crudité, d'humour et de poésie, dans les scènes bucoliques et picturales des rendez-vous amoureux de Marylou et de son amant masqué.  

Dans une mise en scène sensible et ludique, dans laquelle s'invite le dessin, Juliette au printemps est une très belle adaptation de l'album de Camille Jourdy, servie par des dialogues rythmés, la musique originale de Bertrand Belin, et surtout par l'interprétation juste et sensible d'Izïa Higelin, bouleversante dans le rôle de Juliette.

À ses côtés, une belle troupe d'acteurs et d'actrices : Jean-Pierre Darroussin, tout en retenue dans le rôle du papa pudique, Noémie Lvovski explosive dans celui de la mère, sa joie exubérance et suspecte,  Liliane Rovère dans celui de la fringuante grand-mère ou encore Sophie Guillemin, très touchante dans la peau de ce personnage de grande sœur présumée "forte", toujours chargée d'amortir les coups.

L'actrice Sophie Guillemain dans le film "Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2014. (2024 KARÉ PRODUCTIONS_FRANCE 3 CINÉMA_AUVERGNE RHÔNE ALPES CINÉMA)

Avec ce quatrième film, la réalisatrice Blandine Lenoir poursuit son travail d'exploration de la figure féminine, et plus largement humaine, dans ce qu'elle a de plus complexe, loin des stéréotypes et dans un ton qui est le sien, une légère oscillation entre la drôlerie et le tragique, qui fait mouche.

À l'occasion de la sortie en salles du film une nouvelle édition de l'album de Camille Jourdy, augmentée de croquis inédits, dessins préparatoires et photogrammes qui racontent le passage de la bande dessinée à l'écran, est en librairie depuis le 5 juin.

Affiche du film "Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2024. (DIAPHANA DISTRIBUTION)

Genre :  Drame
Réalisateur : Blandine Lenoir
Acteurs : Izïa Higelin, Sophie Guillemin, Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Liliane Rovère
Pays : France
Durée : 
1h36 min
Sortie : 
2024
Distributeur : 
Diaphana Distribution
Synopsis : Juliette, jeune illustratrice de livres pour enfants, quitte la ville pour retrouver sa famille quelques jours : son père si pudique qu’il ne peut s’exprimer qu’en blagues, sa mère artiste peintre qui croque la vie à pleines dents, sa grand-mère chérie qui perd pied, et sa sœur, mère de famille débordée par un quotidien qui la dévore. Elle croise aussi le chemin de Pollux, jeune homme poétique et attachant. Dans ce joyeux bazar, des souvenirs et des secrets vont remonter à la surface.

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Le quatrième long-métrage de Blandine Lenoir est une adaptation de l'album de bande dessinée Les fantômes reviennent au printemps, de Camille Jourdy (Actes Sud Bd). Après Rosalie Blum en 2016, Juliette, les fantômes reviennent au printemps est la deuxième BD de Camille Jourdy à être mise en scène sur grand écran. Avec Izïa Higelin dans le rôle d'une jeune femme en dépression, Juliette au printemps sort dans les salles le mercredi 12 juin 2024.

Juliette, dessinatrice de livres pour les enfants, est de retour dans sa famille pour aider à vider la maison de sa grand-mère, placée en maison de retraite. La jeune femme, qui traverse une période de dépression, retrouve avec plaisir son père Léonard (Jean-Pierre Darroussin), vieillissant mais toujours tendre et facétieux et de déguster ses "croque-vieux-messieurs".

Sa sœur Marylou (Sophie Guillemin), mère de famille suractive et débordée, soigne son stress dans les bras d'un amant. Juliette retrouve aussi sa mère (Noémie Lvovsky), une artiste fantasque plus ou moins nocive, et sa grand-mère Simone (Liliane Rovère), avec qui elle retrouve naturellement une complicité de toujours. La jeune femme fait aussi la connaissance de Pollux, le locataire de sa grand-mère. À l'occasion de ce retour aux sources, et de ces retrouvailles familiales légèrement houleuses, Juliette va découvrir les sources du mal qui la ronge, un secret bien gardé depuis des années, relégué dans les tréfonds de son inconscient.

Après avoir abordé la ménopause dans Aurore et l’avortement dans Annie colère, Blandine Lenoir s'intéresse dans ce nouveau film la question de la dépression, une maladie souvent mal comprise par l'entourage, qui minimise la gravité de ce mal.   

Juliette, qui dit se sentir "dans une autre dimension", tente de parler à son père, ou à sa sœur, de ce mal qui l'empêche de dormir. Un mal réduit à des "petites angoisses" par l'entourage, mais que Pollux, à l'écoute, qualifie de "dimension tragique". 

Le dessin, les animaux, c'est tout un monde de l'enfance auquel s'accroche Juliette, comme restée bloquée dans l'enfance, figée dans un passé qui l'étouffe. Qu'est-ce qui fait souffrir la jeune femme, une dessinatrice pleine de sensibilité, qui dessine son père trois enfants dans les bras ?

Il suffira de quelques mots lâchés par sa grand-mère pour faire remonter le souvenir d'un drame consciencieusement gardé sous silence pendant toutes ces années par la famille. Une occasion de démontrer les vertus de la parole, et de la vérité pour faire sortir les fantômes du placard, pour qu'enfin Juliette puisse enfin commencer à respirer, à dormir, à vivre et à aimer sans entrave. Non seulement Juliette, mais toute cette famille, jusqu'à la troisième génération, meurtrie par un traumatisme.

Dans le sillage de la bande dessinée de Camille Jourdy, la réalisatrice aborde avec sensibilité la dépression, ce sujet souvent tabou, dans un film qui embrasse aussi toutes sortes de questions, comme la maternité, ou encore la famille, dans laquelle chacun est assigné à une place dont il est difficile de sortir, même une fois adulte.

"Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2014. (2024 KARÉ PRODUCTIONS_FRANCE 3 CINÉMA_AUVERGNE RHÔNE ALPES CINÉMA)

La sexualité et le désir y sont aussi évoqués de manière inhabituelle au cinéma, avec un mélange de crudité, d'humour et de poésie, dans les scènes bucoliques et picturales des rendez-vous amoureux de Marylou et de son amant masqué.  

Dans une mise en scène sensible et ludique, dans laquelle s'invite le dessin, Juliette au printemps est une très belle adaptation de l'album de Camille Jourdy, servie par des dialogues rythmés, la musique originale de Bertrand Belin, et surtout par l'interprétation juste et sensible d'Izïa Higelin, bouleversante dans le rôle de Juliette.

À ses côtés, une belle troupe d'acteurs et d'actrices : Jean-Pierre Darroussin, tout en retenue dans le rôle du papa pudique, Noémie Lvovski explosive dans celui de la mère, sa joie exubérance et suspecte,  Liliane Rovère dans celui de la fringuante grand-mère ou encore Sophie Guillemin, très touchante dans la peau de ce personnage de grande sœur présumée "forte", toujours chargée d'amortir les coups.

L'actrice Sophie Guillemain dans le film "Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2014. (2024 KARÉ PRODUCTIONS_FRANCE 3 CINÉMA_AUVERGNE RHÔNE ALPES CINÉMA)

Avec ce quatrième film, la réalisatrice Blandine Lenoir poursuit son travail d'exploration de la figure féminine, et plus largement humaine, dans ce qu'elle a de plus complexe, loin des stéréotypes et dans un ton qui est le sien, une légère oscillation entre la drôlerie et le tragique, qui fait mouche.

À l'occasion de la sortie en salles du film une nouvelle édition de l'album de Camille Jourdy, augmentée de croquis inédits, dessins préparatoires et photogrammes qui racontent le passage de la bande dessinée à l'écran, est en librairie depuis le 5 juin.

Affiche du film "Juliette au printemps", de Blandine Lenoir, sortie le 12 juin 2024. (DIAPHANA DISTRIBUTION)

Genre :  Drame
Réalisateur : Blandine Lenoir
Acteurs : Izïa Higelin, Sophie Guillemin, Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Liliane Rovère
Pays : France
Durée : 
1h36 min
Sortie : 
2024
Distributeur : 
Diaphana Distribution
Synopsis : Juliette, jeune illustratrice de livres pour enfants, quitte la ville pour retrouver sa famille quelques jours : son père si pudique qu’il ne peut s’exprimer qu’en blagues, sa mère artiste peintre qui croque la vie à pleines dents, sa grand-mère chérie qui perd pied, et sa sœur, mère de famille débordée par un quotidien qui la dévore. Elle croise aussi le chemin de Pollux, jeune homme poétique et attachant. Dans ce joyeux bazar, des souvenirs et des secrets vont remonter à la surface.

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