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Robin Campillo : « Il m'a fallu du temps pour parler du sida »

Félix Maritaud joue le rôle de Max, un militant d’Act Up-Paris, dans « 120 battements par minute », de Robin Campillo.

Célébration du combat d’Act Up-Paris, l’association de lutte contre le sida qui défraya la chronique en France dans les années 1990, 120 battements par minute arrive sur les écrans auréolé de la ferveur qu’il a suscitée à Cannes et de l’aura du Grand Prix qu’il y a remporté. Pour Robin Campillo, militant dans l’association au cours des années 1990, c’est plus ou moins consciemment le projet d’une vie. Le cinéaste a vu son rapport au cinéma bouleversé par l’irruption du sida, et n’a signé son premier film, Les Revenants, qu’à l’âge de 42 ans, en 2004 (il est par ailleurs scénariste, notamment pour Laurent Cantet, avec qui il a coécrit L’Emploi du temps, Entre les murs ou encore L’Atelier, en salle le 11 octobre). En 2014, dans l’électrisant Eastern Boys, il affirmait un rapport au corps et un point de vue politique frontal qui allaient infuser 120 battements par minute.

Comment êtes-vous arrivé à Act Up ?

C’était en 1992, après dix ans d’épidémie. J’arrive assez furieux d’avoir pris conscience qu’on avait désigné très fort les gays par ce terme stigmatisant de « groupe à risque ». La société nous définissait comme des victimes potentielles de l’épidémie sans nous donner aucune visibilité.

Pendant la décennie précédente, comment avez-vous vécu l’épidémie ?

J’avais 20 ans en 1982. J’ai tout de suite senti que quelque chose de très, très grave allait se passer. J’étais en province, j’avais des petits copains, mais je n’étais pas tellement dans le milieu gay. C’était le moment où paraissaient les premiers articles de Libération sur le kaposi [les lésions ­cutanées provoquées par le VIH], les abominables photos de ce couple gay malade dans Paris Match… Les textes étaient délirants. On ne savait rien sur les modes de transmission, l’inquiétude était très forte. J’avais le sentiment qu’on nous annonçait...

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Célébration du combat d’Act Up-Paris, l’association de lutte contre le sida qui défraya la chronique en France dans les années 1990, 120 battements par minute arrive sur les écrans auréolé de la ferveur qu’il a suscitée à Cannes et de l’aura du Grand Prix qu’il y a remporté. Pour Robin Campillo, militant dans l’association au cours des années 1990, c’est plus ou moins consciemment le projet d’une vie. Le cinéaste a vu son rapport au cinéma bouleversé par l’irruption du sida, et n’a signé son premier film, Les Revenants, qu’à l’âge de 42 ans, en 2004 (il est par ailleurs scénariste, notamment pour Laurent Cantet, avec qui il a coécrit L’Emploi du temps, Entre les murs ou encore L’Atelier, en salle le 11 octobre). En 2014, dans l’électrisant Eastern Boys, il affirmait un rapport au corps et un point de vue politique frontal qui allaient infuser 120 battements par minute.

Comment êtes-vous arrivé à Act Up ?

C’était en 1992, après dix ans d’épidémie. J’arrive assez furieux d’avoir pris conscience qu’on avait désigné très fort les gays par ce terme stigmatisant de « groupe à risque ». La société nous définissait comme des victimes potentielles de l’épidémie sans nous donner aucune visibilité.

Pendant la décennie précédente, comment avez-vous vécu l’épidémie ?

J’avais 20 ans en 1982. J’ai tout de suite senti que quelque chose de très, très grave allait se passer. J’étais en province, j’avais des petits copains, mais je n’étais pas tellement dans le milieu gay. C’était le moment où paraissaient les premiers articles de Libération sur le kaposi [les lésions ­cutanées provoquées par le VIH], les abominables photos de ce couple gay malade dans Paris Match… Les textes étaient délirants. On ne savait rien sur les modes de transmission, l’inquiétude était très forte. J’avais le sentiment qu’on nous annonçait...

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