Elle est quasi mimétique dans «Barbara», de Mathieu Amalric. Jeanne Balibar s'est glissée de manière envoûtante dans l'âme et la peau de l'interprète de «l'Aigle noir».
Elle a cette grâce alanguie des femmes lentes mais déterminées. «Obstinée», dit Jeanne Balibar, 49 ans, lorsqu'on lui demande au moins un trait de caractère commun avec Barbara, disparue le 24 novembre 1997 à 67 ans et qu'elle incarne avec une ressemblance troublante dans le film du même nom réalisé par Mathieu Amalric, le père de ses deux fils, dont elle est aujourd'hui séparée. Ses yeux ont le regard perçant des oiseaux. Il n'y avait décidément qu'elle pour prendre sous son aile l'interprète de «l'Aigle noir». Mais comment fait-on ?
Comment êtes-vous entrée en Barbara ?
Jeanne Balibar. Par la musique. Ça a été mon pari de départ. Ce que je voulais, c'était me confronter à sa musique et de cette façon l'apprivoiser de plus en plus de l'intérieur. J'ai dû faire un peu d'analyse musicale pour comprendre quels étaient les accords qu'elle utilisait, à quoi ils faisaient penser... Par exemple, dans « Vienne », c'est la même suite d'accords qu'une valse de Chopin en la bémol mineur. J'avais besoin de savoir quelle musique elle avait dans l'oreille et dans le coeur mais aussi, et c'est important, quelles musiques elle n'avait pas faites : pourquoi elle, contemporaine des Beach Boys, des Clash, des Ramones, n'avait pas touché à ces univers. Ça me permettait de comprendre des choses. Et puis il y a les paroles. Barbara écrit à la première personne. Pour faire sa connaissance, je me suis plongée pendant un an dans ses chansons.
Vous trouvez-vous des ressemblances physiques ?
Aucune. Et psychologiquement non plus. Quand je vois toutes les décisions qu'elle a prises dans sa vie professionnelle ou privée, je constate que j'ai fait des choix diamétralement opposés. Or c'est précisément parce que je lui ressemble si peu qu'il y avait autant d'espace de jeu possible.
Et pour la gestuelle ?
J'ai travaillé sur l'émotion et la sensation que me donnait sa manière d'être dans l'espace. Je me disais : «Il ne faut pas chercher à imiter mais retrouver la sensation que j'ai quand je la vois.» C'était ma base.
C'est vous qui chantez ?
Oui c'est moi. Mais vous savez, nous les acteurs, on se lance à l'instinct. Le mien était de faire le plus possible comme s'il s'agissait de moi. (Elle dit les mots de «Mon enfance») : «J'ai eu tort, je suis revenue dans cette ville, au loin, perdue, où j'avais passé mon enfance...» Je n'ai pas pensé à son enfance à elle, je n'ai pensé qu'à la mienne, à «la ville, au loin, perdue» où, moi, j'ai passé mon enfance. J'ai tout pris à mon compte pour que ce soit le plus sincère possible parce que je pense que l'une des choses qui la caractérisent, c'est précisément la sincérité.
Auriez-vous aimé découvrir sa maison, son univers intime ?
Surtout pas ! Avec Mathieu, nous voulions que le mystère reste entier. En plus, Barbara a vécu des traumatismes que je n'ai absolument pas vécus. Ç'aurait été vulgaire et amoral.
Elle est quasi mimétique dans «Barbara», de Mathieu Amalric. Jeanne Balibar s'est glissée de manière envoûtante dans l'âme et la peau de l'interprète de «l'Aigle noir».
Elle a cette grâce alanguie des femmes lentes mais déterminées. «Obstinée», dit Jeanne Balibar, 49 ans, lorsqu'on lui demande au moins un trait de caractère commun avec Barbara, disparue le 24 novembre 1997 à 67 ans et qu'elle incarne avec une ressemblance troublante dans le film du même nom réalisé par Mathieu Amalric, le père de ses deux fils, dont elle est aujourd'hui séparée. Ses yeux ont le regard perçant des oiseaux. Il n'y avait décidément qu'elle pour prendre sous son aile l'interprète de «l'Aigle noir». Mais comment fait-on ?
Comment êtes-vous entrée en Barbara ?
Jeanne Balibar. Par la musique. Ça a été mon pari de départ. Ce que je voulais, c'était me confronter à sa musique et de cette façon l'apprivoiser de plus en plus de l'intérieur. J'ai dû faire un peu d'analyse musicale pour comprendre quels étaient les accords qu'elle utilisait, à quoi ils faisaient penser... Par exemple, dans « Vienne », c'est la même suite d'accords qu'une valse de Chopin en la bémol mineur. J'avais besoin de savoir quelle musique elle avait dans l'oreille et dans le coeur mais aussi, et c'est important, quelles musiques elle n'avait pas faites : pourquoi elle, contemporaine des Beach Boys, des Clash, des Ramones, n'avait pas touché à ces univers. Ça me permettait de comprendre des choses. Et puis il y a les paroles. Barbara écrit à la première personne. Pour faire sa connaissance, je me suis plongée pendant un an dans ses chansons.
Vous trouvez-vous des ressemblances physiques ?
Aucune. Et psychologiquement non plus. Quand je vois toutes les décisions qu'elle a prises dans sa vie professionnelle ou privée, je constate que j'ai fait des choix diamétralement opposés. Or c'est précisément parce que je lui ressemble si peu qu'il y avait autant d'espace de jeu possible.
Et pour la gestuelle ?
J'ai travaillé sur l'émotion et la sensation que me donnait sa manière d'être dans l'espace. Je me disais : «Il ne faut pas chercher à imiter mais retrouver la sensation que j'ai quand je la vois.» C'était ma base.
C'est vous qui chantez ?
Oui c'est moi. Mais vous savez, nous les acteurs, on se lance à l'instinct. Le mien était de faire le plus possible comme s'il s'agissait de moi. (Elle dit les mots de «Mon enfance») : «J'ai eu tort, je suis revenue dans cette ville, au loin, perdue, où j'avais passé mon enfance...» Je n'ai pas pensé à son enfance à elle, je n'ai pensé qu'à la mienne, à «la ville, au loin, perdue» où, moi, j'ai passé mon enfance. J'ai tout pris à mon compte pour que ce soit le plus sincère possible parce que je pense que l'une des choses qui la caractérisent, c'est précisément la sincérité.
Auriez-vous aimé découvrir sa maison, son univers intime ?
Surtout pas ! Avec Mathieu, nous voulions que le mystère reste entier. En plus, Barbara a vécu des traumatismes que je n'ai absolument pas vécus. Ç'aurait été vulgaire et amoral.
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