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Rohff à son procès : «J'ai pris conscience de la gravité des faits»

Le rappeur a fait profil bas hier devant le tribunal correctionnel, regrettant d’avoir passé à tabac le vendeur d’une boutique à Paris en 2014. Quatre ans de prison ont été requis contre lui.

Le tribunal diffuse la vidéo de l’agression et, soudain, Rohff baisse les yeux. «Parce que je l’ai vue et revue», explique le rappeur, jugé à Paris pour violences volontaires aggravées. «En la visionnant, j’ai pris conscience de la gravité des faits, développe l’artiste, veste bleu nuit et pantalon noir, poursuivi pour avoir passé à tabac un vendeur dans une boutique des Halles (Ier) le 21 avril 2014. Je ne peux pas rester insensible en la voyant. J’ai eu mal pour lui. C’est une scène très violente. Je n’en suis pas fier du tout.»
 

La scène dure 45 secondes seulement. On aperçoit le chanteur au million d’albums vendus entrer dans le magasin entouré d’une petite dizaine de comparses, héler le vendeur puis le rouer de coups sans sommation. «Des coups de poing et des coups de pied, admet-il sans forfanterie à la barre. A la tête et sur le corps. Dans la colère, je me suis emporté. Sur le moment, je n’ai pas fait attention.»
 

Une victime «laissée pour morte»


Le jeune commerçant, alors âgé de 18 ans, s’en sortira avec un traumatisme crânien et de lourdes séquelles psychologiques. «La victime a été quasiment laissée pour morte », insiste le procureur, qui évoque un épisode «d’ultraviolence» et un «lynchage», avant de requérir une lourde peine de quatre ans de prison ferme à l’encontre du rappeur.


Loin du «rap game» et de ses «clashs», Rohff affiche un profil bas face à ses juges. La vidéo l’accable et il le sait. «Elle est pénible», reconnaît son avocate. Même si cela n’a pas toujours été le cas — «c’est vrai, j’ai d’abord voulu amoindrir les faits», admet le chanteur, dont le procureur soulignera les nombreux «mensonges» au début de l’enquête — il aborde l’audience dans la posture du contrit. «J’ai très mal agi, souffle-t-il, la voix grave. Aujourd’hui, je suis apaisé, je ne peux que regretter mes actes.»
 

Sur les circonstances de cette expédition punitive, le prévenu, en revanche, ne cède aucun pouce de terrain : «J’ai improvisé », insiste-t-il. Mais pour l’acccusation, la préméditation ne fait guère de doute. La boutique n’est autre que celle fondée par Booba, son ennemi juré du rap hexagonal, avec lequel il s’invective à longueur d’année sur les réseaux sociaux.
le tribunal peu convaincu par l’argument de la rencontre fortuite.
 

«Faire passer un message à Booba»


«Contrairement à ce que vous avez indiqué, les investigations ont demontré que vous n’aviez aucun rendez-vous dans le quartier, assène le procureur. Vous allez voulu faire passer un message à Booba.» Mais Rohff n’en démord pas. Ce jour-là, il souhaitait rencontrer le propriétaire du magasin pour qu’il arrange un rendez-vous avec son rival. Par hasard, il aurait alors croisé des fans — «des galériens», se gausse-t-il à la barre — qui l’auraient suivi sans se poser de question. Et c’est en apprenant le surnom du vendeur qu’il aurait reconnu un homme le harcelant sur les réseaux sociaux. «J’ai vu rouge et j’ai cédé à la colère. Je me suis laissé emporter», assure-t-il face à un tribunal perplexe, manifestement peu convaincu par la thèse de la rencontre fortuite avec ses camarades de baston.


Présent vendredi, le vendeur tabassé met également à mal la version du prévenu. «Il m’a attaqué directement sans me poser de question sur mon nom, assure cet intérimaire, qui doit toujours être suivi par un neurochirurgien. Il s’en est pris à la première personne dans son champ de vision. Il voulait se défouler. Il devrait avoir honte de ce qu’il a fait.» Jugement le 27 octobre.

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Le rappeur a fait profil bas hier devant le tribunal correctionnel, regrettant d’avoir passé à tabac le vendeur d’une boutique à Paris en 2014. Quatre ans de prison ont été requis contre lui.

Le tribunal diffuse la vidéo de l’agression et, soudain, Rohff baisse les yeux. «Parce que je l’ai vue et revue», explique le rappeur, jugé à Paris pour violences volontaires aggravées. «En la visionnant, j’ai pris conscience de la gravité des faits, développe l’artiste, veste bleu nuit et pantalon noir, poursuivi pour avoir passé à tabac un vendeur dans une boutique des Halles (Ier) le 21 avril 2014. Je ne peux pas rester insensible en la voyant. J’ai eu mal pour lui. C’est une scène très violente. Je n’en suis pas fier du tout.»
 

La scène dure 45 secondes seulement. On aperçoit le chanteur au million d’albums vendus entrer dans le magasin entouré d’une petite dizaine de comparses, héler le vendeur puis le rouer de coups sans sommation. «Des coups de poing et des coups de pied, admet-il sans forfanterie à la barre. A la tête et sur le corps. Dans la colère, je me suis emporté. Sur le moment, je n’ai pas fait attention.»
 

Une victime «laissée pour morte»


Le jeune commerçant, alors âgé de 18 ans, s’en sortira avec un traumatisme crânien et de lourdes séquelles psychologiques. «La victime a été quasiment laissée pour morte », insiste le procureur, qui évoque un épisode «d’ultraviolence» et un «lynchage», avant de requérir une lourde peine de quatre ans de prison ferme à l’encontre du rappeur.


Loin du «rap game» et de ses «clashs», Rohff affiche un profil bas face à ses juges. La vidéo l’accable et il le sait. «Elle est pénible», reconnaît son avocate. Même si cela n’a pas toujours été le cas — «c’est vrai, j’ai d’abord voulu amoindrir les faits», admet le chanteur, dont le procureur soulignera les nombreux «mensonges» au début de l’enquête — il aborde l’audience dans la posture du contrit. «J’ai très mal agi, souffle-t-il, la voix grave. Aujourd’hui, je suis apaisé, je ne peux que regretter mes actes.»
 

Sur les circonstances de cette expédition punitive, le prévenu, en revanche, ne cède aucun pouce de terrain : «J’ai improvisé », insiste-t-il. Mais pour l’acccusation, la préméditation ne fait guère de doute. La boutique n’est autre que celle fondée par Booba, son ennemi juré du rap hexagonal, avec lequel il s’invective à longueur d’année sur les réseaux sociaux.
le tribunal peu convaincu par l’argument de la rencontre fortuite.
 

«Faire passer un message à Booba»


«Contrairement à ce que vous avez indiqué, les investigations ont demontré que vous n’aviez aucun rendez-vous dans le quartier, assène le procureur. Vous allez voulu faire passer un message à Booba.» Mais Rohff n’en démord pas. Ce jour-là, il souhaitait rencontrer le propriétaire du magasin pour qu’il arrange un rendez-vous avec son rival. Par hasard, il aurait alors croisé des fans — «des galériens», se gausse-t-il à la barre — qui l’auraient suivi sans se poser de question. Et c’est en apprenant le surnom du vendeur qu’il aurait reconnu un homme le harcelant sur les réseaux sociaux. «J’ai vu rouge et j’ai cédé à la colère. Je me suis laissé emporter», assure-t-il face à un tribunal perplexe, manifestement peu convaincu par la thèse de la rencontre fortuite avec ses camarades de baston.


Présent vendredi, le vendeur tabassé met également à mal la version du prévenu. «Il m’a attaqué directement sans me poser de question sur mon nom, assure cet intérimaire, qui doit toujours être suivi par un neurochirurgien. Il s’en est pris à la première personne dans son champ de vision. Il voulait se défouler. Il devrait avoir honte de ce qu’il a fait.» Jugement le 27 octobre.

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