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Collectif #MeToo : Catherine Deneuve lynchée sur les réseaux sociaux

REVUE DE TWEETS - L'actrice française a signé, avec une centaine de femmes, un manifeste qui affirme son rejet du «puritanisme» et d'un féminisme qui exprimerait une «haine des hommes». En pleine affaire Weinstein cette initiative, contre le politiquement correct ambiant, ne fait pas l'unanimité.

Alors que la cérémonie des Golden Globes, dimanche dernier, s'était habillée de noir en signe de soutien aux victimes des prédateurs sexuels d'Hollywood ou d'ailleurs, Catherine Deneuve a décidé, de rejoindre le collectif des cent femmes, qui, mercredi, a signé une tribune dans Le Monde. À rebours de la doxa ambiante, ce manifeste affirme son rejet du «puritanisme» apparu avec l'affaire Harvey Weinstein et d'un certain féminisme qui exprime une «haine des hommes».

Avec Catherine Deneuve comme porte-étendard, les rédactrices - la comédienne Catherine Robbe-Grillet, la star du X des années 70 Brigitte Lahaie, la critique d'art Catherine Millet... - y dénoncent une «guerre des sexes en train de prendre un tour absolument absurde et hallucinatoire», provoquant une «campagne de délations et de mises en accusations d'individus qui (...) ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels».

«Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle»

Les signataires de la tribune du Monde

Devant cette «fièvre à envoyer les porcs à l'abattoir» qui servirait en réalité «les intérêts ennemis de la liberté sexuelle» et mènerait à «un climat de société totalitaire», Catherine Deneuve et ses amies défendent ici «une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle».

» LIRE AUSSI - Catherine Deneuve s'exprime sur Weinstein et regrette le mouvement #BalanceTonPorc

Cette «liberté d'importuner» ne passe pas. L'expression a provoqué une colère immédiate, qui se transforme immédiatement en un lynchage sur les réseaux sociaux. Avec une cible de choix: Catherine Deneuve. D'autant plus que l'actrice de74 ans avait déjà choqué une partie des mouvements féministes en dénonçant le traitement réservé à Roman Polanksi, ou en refusant de se prononcer sur l'affaire Weinstein, doutant du bien-fondé du mouvement #BalanceTonPorc.

Piqués au vif, les réseaux sociaux ripostent contre la tribune et ses signataires et raillent «la complainte des femmes riches du monde des arts». Ces dernières, selon certaines allusions, auraient justement réussi grâce à certaines pratiques peu honorables.

Ségolène Royal rejoint ces indignés et parle d'un «texte consternant».

Quelques détracteurs sont d'avis que la star participe à cette loi du silence, difficilement brisée grâce à l'ouragan Harvey Weinstein.

Nadine Morano à la rescousse

La comédienne, récemment à l'affiche de Tout nous sépare avec le rappeur Nekfeu, est toutefois défendue par certains internautes.

Au micro de RMC, la députée européenne a confié être de tout cœur du côté des signataires de cette tribune. Elle dénonce également le déchaînement médiatique qui a suivi sa publication. Déchaînement qu'elle assimile à de la «délation».

Plus nuancée, Laurence Parisot, ne rejette pas ce texte en bloc mais trouve la tribune «datée» et «très ignorante de la réalité quotidienne des jeunes femmes d'aujourd'hui».

D'autres utilisent le cynisme pour soutenir Catherine Deneuve.

«Un frotteur de métro»: un délinquant ou une victime de sa misère sexuelle?

Une autre phrase, en particulier, a choqué la «twittosphère». Elle concerne un acte d'agression banalisé, du quotidien. «[Une femme] peut ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l'envisager comme l'expression d'une grande misère sexuelle, voir comme un non-événement», soulève notamment la tribune du Monde.

Une déclaration «irresponsable» de la part de «personnes qui ont les moyens de se payer une tranquillité».

Beaucoup soulèvent que la comédienne ne doit plus prendre le métro depuis longtemps, et est déconnectée de la réalité ordinaire des Franciliennes.

L'association féministe Les effronté.es va jusqu'à estimer que Catherine Deneuve «#PousseAuDélit».

D'autres regrettent l'absence en France des porte-paroles américaines du mouvement #MeToo, de la carrure de Meryl Streep ou Oprah Winfrey, dont le discours aux Golden Globes a marqué les esprits.

Catherine Deneuve, qui doit présider la 30e édition du festival Premiers Plans à Angers à partir du 12 janvier, s'est bien gardée de réagir à ce qui ressemble à un lynchage en règle.

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REVUE DE TWEETS - L'actrice française a signé, avec une centaine de femmes, un manifeste qui affirme son rejet du «puritanisme» et d'un féminisme qui exprimerait une «haine des hommes». En pleine affaire Weinstein cette initiative, contre le politiquement correct ambiant, ne fait pas l'unanimité.

Alors que la cérémonie des Golden Globes, dimanche dernier, s'était habillée de noir en signe de soutien aux victimes des prédateurs sexuels d'Hollywood ou d'ailleurs, Catherine Deneuve a décidé, de rejoindre le collectif des cent femmes, qui, mercredi, a signé une tribune dans Le Monde. À rebours de la doxa ambiante, ce manifeste affirme son rejet du «puritanisme» apparu avec l'affaire Harvey Weinstein et d'un certain féminisme qui exprime une «haine des hommes».

Avec Catherine Deneuve comme porte-étendard, les rédactrices - la comédienne Catherine Robbe-Grillet, la star du X des années 70 Brigitte Lahaie, la critique d'art Catherine Millet... - y dénoncent une «guerre des sexes en train de prendre un tour absolument absurde et hallucinatoire», provoquant une «campagne de délations et de mises en accusations d'individus qui (...) ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels».

«Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle»

Les signataires de la tribune du Monde

Devant cette «fièvre à envoyer les porcs à l'abattoir» qui servirait en réalité «les intérêts ennemis de la liberté sexuelle» et mènerait à «un climat de société totalitaire», Catherine Deneuve et ses amies défendent ici «une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle».

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Cette «liberté d'importuner» ne passe pas. L'expression a provoqué une colère immédiate, qui se transforme immédiatement en un lynchage sur les réseaux sociaux. Avec une cible de choix: Catherine Deneuve. D'autant plus que l'actrice de74 ans avait déjà choqué une partie des mouvements féministes en dénonçant le traitement réservé à Roman Polanksi, ou en refusant de se prononcer sur l'affaire Weinstein, doutant du bien-fondé du mouvement #BalanceTonPorc.

Piqués au vif, les réseaux sociaux ripostent contre la tribune et ses signataires et raillent «la complainte des femmes riches du monde des arts». Ces dernières, selon certaines allusions, auraient justement réussi grâce à certaines pratiques peu honorables.

Ségolène Royal rejoint ces indignés et parle d'un «texte consternant».

Quelques détracteurs sont d'avis que la star participe à cette loi du silence, difficilement brisée grâce à l'ouragan Harvey Weinstein.

Nadine Morano à la rescousse

La comédienne, récemment à l'affiche de Tout nous sépare avec le rappeur Nekfeu, est toutefois défendue par certains internautes.

Au micro de RMC, la députée européenne a confié être de tout cœur du côté des signataires de cette tribune. Elle dénonce également le déchaînement médiatique qui a suivi sa publication. Déchaînement qu'elle assimile à de la «délation».

Plus nuancée, Laurence Parisot, ne rejette pas ce texte en bloc mais trouve la tribune «datée» et «très ignorante de la réalité quotidienne des jeunes femmes d'aujourd'hui».

D'autres utilisent le cynisme pour soutenir Catherine Deneuve.

«Un frotteur de métro»: un délinquant ou une victime de sa misère sexuelle?

Une autre phrase, en particulier, a choqué la «twittosphère». Elle concerne un acte d'agression banalisé, du quotidien. «[Une femme] peut ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l'envisager comme l'expression d'une grande misère sexuelle, voir comme un non-événement», soulève notamment la tribune du Monde.

Une déclaration «irresponsable» de la part de «personnes qui ont les moyens de se payer une tranquillité».

Beaucoup soulèvent que la comédienne ne doit plus prendre le métro depuis longtemps, et est déconnectée de la réalité ordinaire des Franciliennes.

L'association féministe Les effronté.es va jusqu'à estimer que Catherine Deneuve «#PousseAuDélit».

D'autres regrettent l'absence en France des porte-paroles américaines du mouvement #MeToo, de la carrure de Meryl Streep ou Oprah Winfrey, dont le discours aux Golden Globes a marqué les esprits.

Catherine Deneuve, qui doit présider la 30e édition du festival Premiers Plans à Angers à partir du 12 janvier, s'est bien gardée de réagir à ce qui ressemble à un lynchage en règle.

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