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De la prison requise contre le rappeur Sofiane, qui se défend en évoquant Mariah Carey

MUSIQUE - Tournages "improvisés" ou dangereux "coups de pub"? En bloquant une portion d'autoroute pour un de ses clips, le rappeur Sofiane avait fait sensation au mois d'avril dernier, mais il a surtout suscité l'irritation du parquet de Bobigny qui a requis 3 mois ferme à son encontre, ce 22 janvier.

L'accusation reproche au résident d'Aulnay-sous-Bois (en Seine-Saint-Denis) d'avoir "entravé la circulation" à deux reprises en avril 2017, juste avant la sortie de son premier album "Bandit saleté", écoulé à plus de 100.000 exemplaires. D'abord en bloquant l'autoroute A3 le 6 avril 2017 pour le clip de "Toka", visionné plus de 32 millions de fois sur Youtube. On l'y voit accoudé à une table de bistro posée en plein milieu de l'A3 et en plein jour, entouré d'une dizaine de figurants.

Un habitué des clips filmés sans autorisation

La justice reprochait également à celui qui est également surnommé "Fianso" d'avoir réuni une centaine de figurants le 24 avril, dans la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois, pour le clip de "Pégase".

Le rappeur, de son vrai nom Sofiane Zermani, est coutumier des clips filmés sans autorisation dans une ambiance survoltée. En décembre dernier, il avait par exemple passé 24 heures en garde à vue après un tournage sauvage à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) de l'"épisode 11" de son tour des cités de France, baptisé #JesuispasséchezSo.

Ce 22 janvier, face au tribunal correctionnel, mains croisées dans le dos, t-shirt et blouson noir en cuir fourré griffés au nom d'une marque de luxe, le rappeur de 34 ans a tenté de se présenter comme un père de famille tranquille, à mille lieues de ses chansons incendiaires.

Simple "bad buzz" ou acte "prémédité"?

"Acheter des balles et vider l'chargeur ça détend, je suis pas devenu un loup pour finir en chien", clame-t-il dans "Toka". À l'audience, il affirme que tout était "improvisé": il devait tourner dans une cité de Bobigny et, coincé dans un embouteillage, avait eu la "mauvaise inspiration" de demander aux voitures de l'équipe de s'arrêter et de "commander aux cameramen de commencer à tourner".

"J'en prends l'entière responsabilité", ajoute le rappeur, déjà condamné pour dégradations et conduite sans permis. Quatre amis comparaissaient à ses côtés, dont deux avaient masqué leur plaque d'immatriculation. "Donc tout ça est parfaitement prémédité", déduit la présidente.

Quand elle relève que le clip a rendu le rappeur célèbre, Sofiane évoque plutôt "des critiques négatives", un "bad buzz" qui "joue contre moi". Peu convaincue, la présidente remarque que son nouvel album - "Affranchis" - sort vendredi. "C'est le hasard qui fait ça", assure-t-il. L'imminence du procès n'a pas entravé la promotion, avec un nouveau titre dévoilé au matin de l'audience.

De la prison ferme requise pour "Pégase"

Pour la procureure, en bloquant l'A3, l'artiste a voulu "se faire un coup de pub" et le "trouble à l'ordre public se poursuit car il est diffusé sur internet" au risque de faire des émules. Elle requiert quatre mois de prison avec sursis contre Sofiane et entre trois mois avec sursis et cinq mois ferme contre ses coprévenus.

Sofiane comparaissait seul en revanche pour le tournage de "Pégase". Dans le clip, on le voit déambuler au milieu de la chaussée entouré d'une centaine de figurants, dont certains sont juchés sur des motos ou des voitures haut de gamme. Il conteste toute "entrave à la circulation", expliquant qu'il était dans la cité pour tourner quelques plans et s'était trouvé dépassé par l'"affluence" déclenchée par sa soudaine popularité.

"Quand Mariah Carey sort du George-V [un palace parisien, ndlr] et se retrouve avec une foule qui entrave la rue, on vient pas la chercher parce que quelqu'un est tombé du trottoir", pointe-t-il. Pour la procureure, le rappeur s'est vu "au-dessus des lois juste pour faire un nouveau buzz" quelques jours après le précédent. Elle a requis trois mois de prison ferme et 4.500 euros d'amende.

Evoquant un "dossier vide", une partie de la procédure ayant été annulée en juin pour vice de forme, son avocat Steeve Ruben a lui estimé que l'audience n'avait "servi qu'à écouter une bonne chanson". Le jugement sera rendu le 5 février.

Lire aussi :

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L'accusation reproche au résident d'Aulnay-sous-Bois (en Seine-Saint-Denis) d'avoir "entravé la circulation" à deux reprises en avril 2017, juste avant la sortie de son premier album "Bandit saleté", écoulé à plus de 100.000 exemplaires. D'abord en bloquant l'autoroute A3 le 6 avril 2017 pour le clip de "Toka", visionné plus de 32 millions de fois sur Youtube. On l'y voit accoudé à une table de bistro posée en plein milieu de l'A3 et en plein jour, entouré d'une dizaine de figurants.

Un habitué des clips filmés sans autorisation

La justice reprochait également à celui qui est également surnommé "Fianso" d'avoir réuni une centaine de figurants le 24 avril, dans la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois, pour le clip de "Pégase".

Le rappeur, de son vrai nom Sofiane Zermani, est coutumier des clips filmés sans autorisation dans une ambiance survoltée. En décembre dernier, il avait par exemple passé 24 heures en garde à vue après un tournage sauvage à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) de l'"épisode 11" de son tour des cités de France, baptisé #JesuispasséchezSo.

Ce 22 janvier, face au tribunal correctionnel, mains croisées dans le dos, t-shirt et blouson noir en cuir fourré griffés au nom d'une marque de luxe, le rappeur de 34 ans a tenté de se présenter comme un père de famille tranquille, à mille lieues de ses chansons incendiaires.

Simple "bad buzz" ou acte "prémédité"?

"Acheter des balles et vider l'chargeur ça détend, je suis pas devenu un loup pour finir en chien", clame-t-il dans "Toka". À l'audience, il affirme que tout était "improvisé": il devait tourner dans une cité de Bobigny et, coincé dans un embouteillage, avait eu la "mauvaise inspiration" de demander aux voitures de l'équipe de s'arrêter et de "commander aux cameramen de commencer à tourner".

"J'en prends l'entière responsabilité", ajoute le rappeur, déjà condamné pour dégradations et conduite sans permis. Quatre amis comparaissaient à ses côtés, dont deux avaient masqué leur plaque d'immatriculation. "Donc tout ça est parfaitement prémédité", déduit la présidente.

Quand elle relève que le clip a rendu le rappeur célèbre, Sofiane évoque plutôt "des critiques négatives", un "bad buzz" qui "joue contre moi". Peu convaincue, la présidente remarque que son nouvel album - "Affranchis" - sort vendredi. "C'est le hasard qui fait ça", assure-t-il. L'imminence du procès n'a pas entravé la promotion, avec un nouveau titre dévoilé au matin de l'audience.

De la prison ferme requise pour "Pégase"

Pour la procureure, en bloquant l'A3, l'artiste a voulu "se faire un coup de pub" et le "trouble à l'ordre public se poursuit car il est diffusé sur internet" au risque de faire des émules. Elle requiert quatre mois de prison avec sursis contre Sofiane et entre trois mois avec sursis et cinq mois ferme contre ses coprévenus.

Sofiane comparaissait seul en revanche pour le tournage de "Pégase". Dans le clip, on le voit déambuler au milieu de la chaussée entouré d'une centaine de figurants, dont certains sont juchés sur des motos ou des voitures haut de gamme. Il conteste toute "entrave à la circulation", expliquant qu'il était dans la cité pour tourner quelques plans et s'était trouvé dépassé par l'"affluence" déclenchée par sa soudaine popularité.

"Quand Mariah Carey sort du George-V [un palace parisien, ndlr] et se retrouve avec une foule qui entrave la rue, on vient pas la chercher parce que quelqu'un est tombé du trottoir", pointe-t-il. Pour la procureure, le rappeur s'est vu "au-dessus des lois juste pour faire un nouveau buzz" quelques jours après le précédent. Elle a requis trois mois de prison ferme et 4.500 euros d'amende.

Evoquant un "dossier vide", une partie de la procédure ayant été annulée en juin pour vice de forme, son avocat Steeve Ruben a lui estimé que l'audience n'avait "servi qu'à écouter une bonne chanson". Le jugement sera rendu le 5 février.

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