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Disparition de la romancière Françoise Dorin

Françoise Dorin, en 1974.

La romancière Françoise Dorin est morte vendredi 12 janvier, quelques jours avant son 9Oanniversaire, à l’hôpital de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Née à Paris</a> le 23 janvier 1928, Françoise Dorin fit ses débuts de comédienne en 1957 au Théâtre des Deux-Anes dans des revues</a> de chansonniers, auprès de son père, le célèbre chansonnier René Dorin (1891-1969), puis sur diverses scènes</a>. Elle écrivit sa première pièce (sous pseudonyme) en 1967, Comme au théâtre. En 1969, elle présenta « Paris Club », une émission de télévision où son sens de la repartie faisait merveille.

Françoise Dorin était aussi une parolière douée. On lui doit Que c’est triste Venise, mis en musique par Charles Aznavour, N’avoue jamais, qui représenta la France</a> au concours</a> 1965 de l’Eurovision, chantée par Guy Mardel, et beaucoup d’autres titres interprétés par Juliette Gréco, Dalida, Claude François, Michel Legrand ou Céline Dion.

Un « phénomène Dorin »

Il y eut dans les années 1970 et 1980 un véritable « phénomène Dorin ». Des pièces comme La Facture (1968), Un sale égoïste (1970) ou Le Tournant (1973) furent jouées un millier de fois chacune. En 1976, elle fit un malheur avec son roman Va voir</a> maman, papa travaille. En 1981, sa pièce L’intoxe fit chaque soir salle comble à Paris, et son livre Les Lits à une place a dépassé le million d’exemplaires.

Françoise Dorin, blonde au sourire</a> généreux et punch à toute épreuve, a écrit plus de vingt-cinq romans, empreints de légèreté et de bonne humeur, et une vingtaine de pièces, servies par de grands noms comme Jacqueline Maillan, Edwige Feuillère, Jeanne Moreau, Michèle Morgan, Jean-Claude Brialy, Jacques Dufilho ou Michel Serrault.

Dans ses livres</a> ou son théâtre, elle savait à merveille créer</a> des dialogues et des situations piquantes, vaudevillesques, sans toutefois renoncer</a> à donner</a> son point de vue sur la marche de la société et notamment sur les relations hommes-femmes. « On pense que je suis là pour faire</a> sourire, pour faire des choses faciles. C’est vrai. Mais j’aimerais qu’on reconnaisse que la facilité n’est pas facile ! », assurait-elle au Monde en 2002.

« Je suis de la droite saucisson »

Des critiques ont brocardé son œuvre qu’ils qualifiaient de « bourgeoise ». Pas du genre</a> à se laisser</a> démonter</a>, Françoise Dorin lança un jour à un journaliste : « Les bourgeois, ce sont des gens qui existent et dont j’espère que vous</a> pensez qu’ils ont le droit d’exister ! ». Elle s’opposait, entre autres, au « théâtre intello », à l’obsession du paraître</a> ou à un certain féminisme. « Je n’aime pas la gauche caviar, disons que je suis de la droite saucisson », s’amusait-elle à dire</a>.

Mais Françoise Dorin était plus complexe qu’il n’y paraissait. Va voir maman, papa travaille est un réquisitoire contre la maternité qui lui fit dire, avec son humour coutumier : « Mais où allons-nous si les auteurs bourgeois se mettent à avoir</a> des idées</a> révolutionnaires ? » De même, Les Lits à une place est une critique de la vie conjugale traditionnelle…

Divorcée de l’acteur Jean Poiret, avec qui elle eut une fille, Françoise Dorin partageait depuis 1975 la vie de l’acteur Jean Piat. Elle avait reçu le Grand Prix du théâtre 1984 de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour L’Etiquette, récompense qu’elle dut ironiquement partager</a> avec son contraire artistique : Samuel Beckett, dramaturge longtemps d’avant-garde devenu un classique.

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Françoise Dorin, en 1974.

La romancière Françoise Dorin est morte vendredi 12 janvier, quelques jours avant son 9Oanniversaire, à l’hôpital de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Née à Paris</a> le 23 janvier 1928, Françoise Dorin fit ses débuts de comédienne en 1957 au Théâtre des Deux-Anes dans des revues</a> de chansonniers, auprès de son père, le célèbre chansonnier René Dorin (1891-1969), puis sur diverses scènes</a>. Elle écrivit sa première pièce (sous pseudonyme) en 1967, Comme au théâtre. En 1969, elle présenta « Paris Club », une émission de télévision où son sens de la repartie faisait merveille.

Françoise Dorin était aussi une parolière douée. On lui doit Que c’est triste Venise, mis en musique par Charles Aznavour, N’avoue jamais, qui représenta la France</a> au concours</a> 1965 de l’Eurovision, chantée par Guy Mardel, et beaucoup d’autres titres interprétés par Juliette Gréco, Dalida, Claude François, Michel Legrand ou Céline Dion.

Un « phénomène Dorin »

Il y eut dans les années 1970 et 1980 un véritable « phénomène Dorin ». Des pièces comme La Facture (1968), Un sale égoïste (1970) ou Le Tournant (1973) furent jouées un millier de fois chacune. En 1976, elle fit un malheur avec son roman Va voir</a> maman, papa travaille. En 1981, sa pièce L’intoxe fit chaque soir salle comble à Paris, et son livre Les Lits à une place a dépassé le million d’exemplaires.

Françoise Dorin, blonde au sourire</a> généreux et punch à toute épreuve, a écrit plus de vingt-cinq romans, empreints de légèreté et de bonne humeur, et une vingtaine de pièces, servies par de grands noms comme Jacqueline Maillan, Edwige Feuillère, Jeanne Moreau, Michèle Morgan, Jean-Claude Brialy, Jacques Dufilho ou Michel Serrault.

Dans ses livres</a> ou son théâtre, elle savait à merveille créer</a> des dialogues et des situations piquantes, vaudevillesques, sans toutefois renoncer</a> à donner</a> son point de vue sur la marche de la société et notamment sur les relations hommes-femmes. « On pense que je suis là pour faire</a> sourire, pour faire des choses faciles. C’est vrai. Mais j’aimerais qu’on reconnaisse que la facilité n’est pas facile ! », assurait-elle au Monde en 2002.

« Je suis de la droite saucisson »

Des critiques ont brocardé son œuvre qu’ils qualifiaient de « bourgeoise ». Pas du genre</a> à se laisser</a> démonter</a>, Françoise Dorin lança un jour à un journaliste : « Les bourgeois, ce sont des gens qui existent et dont j’espère que vous</a> pensez qu’ils ont le droit d’exister ! ». Elle s’opposait, entre autres, au « théâtre intello », à l’obsession du paraître</a> ou à un certain féminisme. « Je n’aime pas la gauche caviar, disons que je suis de la droite saucisson », s’amusait-elle à dire</a>.

Mais Françoise Dorin était plus complexe qu’il n’y paraissait. Va voir maman, papa travaille est un réquisitoire contre la maternité qui lui fit dire, avec son humour coutumier : « Mais où allons-nous si les auteurs bourgeois se mettent à avoir</a> des idées</a> révolutionnaires ? » De même, Les Lits à une place est une critique de la vie conjugale traditionnelle…

Divorcée de l’acteur Jean Poiret, avec qui elle eut une fille, Françoise Dorin partageait depuis 1975 la vie de l’acteur Jean Piat. Elle avait reçu le Grand Prix du théâtre 1984 de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour L’Etiquette, récompense qu’elle dut ironiquement partager</a> avec son contraire artistique : Samuel Beckett, dramaturge longtemps d’avant-garde devenu un classique.

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