Mercredi, lors d'un débat consacré aux violences faites aux femmes, les arguments de l'ancienne animatrice de RMC ont laissé la militante féministe Caroline De Haas coite.
D'abord, il y a la tribune parue dans le journal Le Monde, le 9 janvier: cinq auteures y dénonçaient un retour du puritanisme en France, et y revendiquaient la "liberté d'importuner" des hommes. Le texte, depuis polémique, a été signé par une centaine de femme.
LIRE AUSSI >> Dans une tribune, cent femmes, dont Catherine Deneuve, dénoncent #balancetonporc
Le lendemain, sur le site de France Info, une contre-tribune a été publiée, entièrement rédigée par la militante féministe Caroline De Haas, et signée par une trentaine de femmes. Elle reprenait les arguments du texte paru dans Le Monde, afin de les démonter un par un.
"On peut jouir lors d'un viol"
Mercredi soir, sur le plateau de BFMTV, Caroline De Haas, qui a elle-même été victime de viol, s'est retrouvée face à l'une des signataires de la tribune du Monde, Brigitte Lahaie. Dans l'émission NewséCompagnie menée par Nathalie Levy, les deux femmes s'interrogeaient sur la façon de redonner aux femmes la puissance de leur corps.
"Il y a un truc très simple, c'est d'arrêter les violences, affirme alors Caroline De Haas. Parce que les violences, elles empêchent la jouissance. Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général." Brigitte Lahaie, qui a longuement animé sur RMC Lahaie, l'amour et vous, répond alors: "On peut jouir lors d'un viol, je vous signale." Dans la même émission, Brigitte Lahaie a parlé des "frotteurs du métro" comme des hommes à la "sexualité violente", minimisant ainsi cette pratique, considérée a minima comme un délit.
Si une victime de viol peut effectivement éprouver un orgasme lors d'un viol [plusieurs études scientifiques le prouvent], jouir n'est pourtant à aucun moment synonyme de consentement. "Nos corps répondent au sexe, explique ainsi une journaliste américaine sur le site Popular Science. Nos corps répondent à la peur. Nos corps réagissent. Ils le font souvent sans notre permission ou notre volonté. L'orgasme pendant un viol n'est pas un exemple de l'expression d'un plaisir."
"Un sentiment de banalisation de la violence"
L'argument de Brigitte Lahaie a ainsi provoqué l'indignation de son interlocutrice. "Le corps d'une victime de violence peut réagir de plein de manières différentes, a écrit Caroline De Haas sur Twitter après l'émission. Cela ne change rien au fait que le viol est un crime. Placer cette phrase alors que l'on parlait de plaisir sexuel donne un sentiment de banalisation de la violence."
Depuis, plusieurs féministes engagées se sont insurgées de tels propos sur les réseaux sociaux Parmi elles, Nassira El Moaddem, directrice du Bondy Blog, interroge la journaliste Nathalie Lévy sur sa tenue de l'antenne. "Vous n'êtes pas responsable des propos de vos invités mais vous vous devez de maîtriser votre antenne, écrit-elle sur Twitter. Ces propos sont extrêmement graves et vous n'avez pas interrompu Brigitte Lahaie. C'est choquant. [...] Il fallait l'interrompre pour lui demander de préciser sa pensée. On ne peut pas laisser exprimer ce genre de propos et passer à autre chose comme si de rien n'était."
Brigitte Lahaie, qui anime désormais une émission consacrée à la sexualité sur la station Sud Radio, n'a pas encore réagi à la controverse.
Read AgainMercredi, lors d'un débat consacré aux violences faites aux femmes, les arguments de l'ancienne animatrice de RMC ont laissé la militante féministe Caroline De Haas coite.
D'abord, il y a la tribune parue dans le journal Le Monde, le 9 janvier: cinq auteures y dénonçaient un retour du puritanisme en France, et y revendiquaient la "liberté d'importuner" des hommes. Le texte, depuis polémique, a été signé par une centaine de femme.
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Le lendemain, sur le site de France Info, une contre-tribune a été publiée, entièrement rédigée par la militante féministe Caroline De Haas, et signée par une trentaine de femmes. Elle reprenait les arguments du texte paru dans Le Monde, afin de les démonter un par un.
"On peut jouir lors d'un viol"
Mercredi soir, sur le plateau de BFMTV, Caroline De Haas, qui a elle-même été victime de viol, s'est retrouvée face à l'une des signataires de la tribune du Monde, Brigitte Lahaie. Dans l'émission NewséCompagnie menée par Nathalie Levy, les deux femmes s'interrogeaient sur la façon de redonner aux femmes la puissance de leur corps.
"Il y a un truc très simple, c'est d'arrêter les violences, affirme alors Caroline De Haas. Parce que les violences, elles empêchent la jouissance. Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général." Brigitte Lahaie, qui a longuement animé sur RMC Lahaie, l'amour et vous, répond alors: "On peut jouir lors d'un viol, je vous signale." Dans la même émission, Brigitte Lahaie a parlé des "frotteurs du métro" comme des hommes à la "sexualité violente", minimisant ainsi cette pratique, considérée a minima comme un délit.
Si une victime de viol peut effectivement éprouver un orgasme lors d'un viol [plusieurs études scientifiques le prouvent], jouir n'est pourtant à aucun moment synonyme de consentement. "Nos corps répondent au sexe, explique ainsi une journaliste américaine sur le site Popular Science. Nos corps répondent à la peur. Nos corps réagissent. Ils le font souvent sans notre permission ou notre volonté. L'orgasme pendant un viol n'est pas un exemple de l'expression d'un plaisir."
"Un sentiment de banalisation de la violence"
L'argument de Brigitte Lahaie a ainsi provoqué l'indignation de son interlocutrice. "Le corps d'une victime de violence peut réagir de plein de manières différentes, a écrit Caroline De Haas sur Twitter après l'émission. Cela ne change rien au fait que le viol est un crime. Placer cette phrase alors que l'on parlait de plaisir sexuel donne un sentiment de banalisation de la violence."
Depuis, plusieurs féministes engagées se sont insurgées de tels propos sur les réseaux sociaux Parmi elles, Nassira El Moaddem, directrice du Bondy Blog, interroge la journaliste Nathalie Lévy sur sa tenue de l'antenne. "Vous n'êtes pas responsable des propos de vos invités mais vous vous devez de maîtriser votre antenne, écrit-elle sur Twitter. Ces propos sont extrêmement graves et vous n'avez pas interrompu Brigitte Lahaie. C'est choquant. [...] Il fallait l'interrompre pour lui demander de préciser sa pensée. On ne peut pas laisser exprimer ce genre de propos et passer à autre chose comme si de rien n'était."
Brigitte Lahaie, qui anime désormais une émission consacrée à la sexualité sur la station Sud Radio, n'a pas encore réagi à la controverse.
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