Ce qu'a dit Yann Moix : de l'eau potable et des couvertures gazés
"J’y passe régulièrement des jours et des nuits depuis quelques mois. Et ce que je vois de l’honneur de la République, ce sont des CRS qui gazent les couvertures de jeunes de 18 à 25 ans, qui gazent l’eau potable de jeunes migrants, qui tabassent des jeunes migrants qui sont effectivement soignés gratuitement mais parce qu’ils ont été frappés par la police la veille", a déclaré le chroniqueur face au porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (vers 30' dans la vidéo ci-dessous).
Et de poursuivre : "Si l’honneur de la République est de frapper des enfants à coups de matraques ou de gazer l’eau potable, je n’appartiens pas à la même République que vous ". Le chroniqueur affirme aussi détenir des vidéos. Visiblement décontenancé, le porte-parole du gouvernement a inviter Yann Moix à porter l'affaire en justice. "Ces comportements sont inadmissibles s’ils sont avérés, et ils doivent être sanctionnés", a-t-il ajouté.
La France doit être fidèle à sa tradition d’accueil des demandeurs d’asile.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 7 janvier 2018
Nous devons aussi beaucoup d’honnêteté envers des migrants de nature économique, qui ne peuvent pas tous obtenir ce titre-là.
Le sujet fondamental est de pouvoir traiter des situations rapidement. #ONPCpic.twitter.com/5Hs95pPbq7
La préfecture et des responsables de syndicats de policiers démentent
La préfecture du Pas-de-Calais a aussitôt réagi sur Twitter pour démentir les propos du chroniqueur."Non les CRS ne contaminent pas l'eau potable", ou encore "Non les CRS ne gazent pas les couvertures", a-t-on pu lire sur le compte de la préfecture, qui dénonce une "fake news". La communication ajoute qu'aucun des faits évoqués n'ont "fait l'objet de signalements aux services de l'état et de la justice".
Dans la même série de tweets, la préfecture a détaillé les actions mises en places par l'Etat pour prendre en charge les migrants autour de Calais.
"Au sein des Centres d’Accueil et d’Evaluation des Situations #CAES l’État a assuré une prise en charge de 400 migrants dans des conditions dignes", peut-on lire sur le compte officiel de la préfecture.
Joints par téléphone, Gilles Debove, responsable littoral syndicat Unité SGP Police, et Johann Cavallero, CRS et délégué régional Nord Pas-de-Calais du syndicat Alliance Police Nationale, affirment eux aussi ne pas avoir "entendu parler" de tels incidents "dernièrement".
Tous les deux soulignent qu'une enquête de l'IGPN a été menée en juillet dernier et n'a pas permis d'avérer les accusations de violences policières. L'enquête, conclue en octobre, a en revanche pointé de "plausibles manquements" à la déontologie et un usage disproportionné de gaz lacrymogène à l’encontre des migrants.
S'étonnant que de tels faits n'aient pas été filmés alors que "tout le monde a des téléphones", Gilles Debove demande "quel serait l'intérêt des forces de l'ordre de gazer des couvertures". Et de poursuivre en dénonçant un "amalgame". "Il y a peut-être déjà eu de mauvais gestes, mais comparé au nombre de policiers à Calais, c'est très minime. Par contre, un collègue a eu le nez cassé par un migrant cette nuit au commissariat de Calais, ça on n'en parle pas".
Le gazage des couvertures confirmé par l'association l'Auberge des Migrants
Présente à Calais depuis 2008, l'association l'Auberge des Migrants est revenue pour France 3 Hauts-de-France sur les attaques du chroniqueur. Selon François Guennoc, vice-président de l'association, des couvertures et des duvets ont été arrosés de gaz lacrymogène "il y a moins de dix jours". Les faits se seraient déroulés sur la commune de Marck-en-Calaisis, non loin du magasin Lidl.
Il ajoute que des tentes auraient aussi été"tailladées au couteau, selon ce que [lui] rapportent les migrants". D'après lui, ce n'était pas la première fois que des biens étaient"rendus inutilisables". L'association l'avait d'ailleurs fait savoir sur Twitter début décembre, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Face à ces dégradations, l'association compte se défendre en justice. "Nous commençons à avoir assez de témoignages pour envisager porter plainte", précise François Guennoc. Le gazage des duvets n'est pas systématique, nuance-t-il. "Ce qui est systématique, c'est l'enlèvement et la mise à la benne des tentes et des duvets. La consigne, c'est que [les CRS] doivent laisser le temps aux migrants de récupérer leurs affaires personnelles", croit-il savoir.
Mais l'associatif déplore que "dans les faits", les effets personnels des migrants, des portables ou des sacs-à-dos par exemple, sont régulièrement jetés. "Souvent, les migrants ne sont pas présents à ce moment là parce qu'ils sont à une distribution de nourriture, ou alors ils s'enfuient car les autorités en profitent pour faire des contrôles".
En revanche, l'eau potable n'aurait pas été gazée depuis plusieurs mois
Mais François Guennoc nuance les accusations de Yann Moix sur l'eau potable. Selon lui, des CRS ont déjà gazé de l'eau potable distribuée dans des bidons, mais ça n'est pas arrivé depuis le mois de juillet au moins. "C'est quelque chose qui s'est produit avant que la préfecture soit obligée, suite à une décision du Conseil d'Etat, d'assurer la distribution d'eau" souligne-t-il. Effectivement, un dispositif sanitaire a été mis en place, comme on peut le constater ci-dessous. Read Again Nouvelle passe d'armes sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché". Yann Moix a accusé, dans l'émission diffusée samedi 6 janvier, des CRS de gazer les courvertures ainsi que l'eau potable des migrants autour de Calais. Alors que la préfecture a démenti sur Twitter, l'association l'Auberge des Migrants confirme certaines accusations du chroniqueur et en nuance d'autres.
Ce qu'a dit Yann Moix : de l'eau potable et des couvertures gazés
"J’y passe régulièrement des jours et des nuits depuis quelques mois. Et ce que je vois de l’honneur de la République, ce sont des CRS qui gazent les couvertures de jeunes de 18 à 25 ans, qui gazent l’eau potable de jeunes migrants, qui tabassent des jeunes migrants qui sont effectivement soignés gratuitement mais parce qu’ils ont été frappés par la police la veille", a déclaré le chroniqueur face au porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux (vers 30' dans la vidéo ci-dessous).
Et de poursuivre : "Si l’honneur de la République est de frapper des enfants à coups de matraques ou de gazer l’eau potable, je n’appartiens pas à la même République que vous ". Le chroniqueur affirme aussi détenir des vidéos. Visiblement décontenancé, le porte-parole du gouvernement a inviter Yann Moix à porter l'affaire en justice. "Ces comportements sont inadmissibles s’ils sont avérés, et ils doivent être sanctionnés", a-t-il ajouté.
La France doit être fidèle à sa tradition d’accueil des demandeurs d’asile.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 7 janvier 2018
Nous devons aussi beaucoup d’honnêteté envers des migrants de nature économique, qui ne peuvent pas tous obtenir ce titre-là.
Le sujet fondamental est de pouvoir traiter des situations rapidement. #ONPCpic.twitter.com/5Hs95pPbq7
La préfecture et des responsables de syndicats de policiers démentent
La préfecture du Pas-de-Calais a aussitôt réagi sur Twitter pour démentir les propos du chroniqueur."Non les CRS ne contaminent pas l'eau potable", ou encore "Non les CRS ne gazent pas les couvertures", a-t-on pu lire sur le compte de la préfecture, qui dénonce une "fake news". La communication ajoute qu'aucun des faits évoqués n'ont "fait l'objet de signalements aux services de l'état et de la justice".
Dans la même série de tweets, la préfecture a détaillé les actions mises en places par l'Etat pour prendre en charge les migrants autour de Calais.
"Au sein des Centres d’Accueil et d’Evaluation des Situations #CAES l’État a assuré une prise en charge de 400 migrants dans des conditions dignes", peut-on lire sur le compte officiel de la préfecture.
Joints par téléphone, Gilles Debove, responsable littoral syndicat Unité SGP Police, et Johann Cavallero, CRS et délégué régional Nord Pas-de-Calais du syndicat Alliance Police Nationale, affirment eux aussi ne pas avoir "entendu parler" de tels incidents "dernièrement".
Tous les deux soulignent qu'une enquête de l'IGPN a été menée en juillet dernier et n'a pas permis d'avérer les accusations de violences policières. L'enquête, conclue en octobre, a en revanche pointé de "plausibles manquements" à la déontologie et un usage disproportionné de gaz lacrymogène à l’encontre des migrants.
S'étonnant que de tels faits n'aient pas été filmés alors que "tout le monde a des téléphones", Gilles Debove demande "quel serait l'intérêt des forces de l'ordre de gazer des couvertures". Et de poursuivre en dénonçant un "amalgame". "Il y a peut-être déjà eu de mauvais gestes, mais comparé au nombre de policiers à Calais, c'est très minime. Par contre, un collègue a eu le nez cassé par un migrant cette nuit au commissariat de Calais, ça on n'en parle pas".
Le gazage des couvertures confirmé par l'association l'Auberge des Migrants
Présente à Calais depuis 2008, l'association l'Auberge des Migrants est revenue pour France 3 Hauts-de-France sur les attaques du chroniqueur. Selon François Guennoc, vice-président de l'association, des couvertures et des duvets ont été arrosés de gaz lacrymogène "il y a moins de dix jours". Les faits se seraient déroulés sur la commune de Marck-en-Calaisis, non loin du magasin Lidl.
Il ajoute que des tentes auraient aussi été"tailladées au couteau, selon ce que [lui] rapportent les migrants". D'après lui, ce n'était pas la première fois que des biens étaient"rendus inutilisables". L'association l'avait d'ailleurs fait savoir sur Twitter début décembre, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Face à ces dégradations, l'association compte se défendre en justice. "Nous commençons à avoir assez de témoignages pour envisager porter plainte", précise François Guennoc. Le gazage des duvets n'est pas systématique, nuance-t-il. "Ce qui est systématique, c'est l'enlèvement et la mise à la benne des tentes et des duvets. La consigne, c'est que [les CRS] doivent laisser le temps aux migrants de récupérer leurs affaires personnelles", croit-il savoir.
Mais l'associatif déplore que "dans les faits", les effets personnels des migrants, des portables ou des sacs-à-dos par exemple, sont régulièrement jetés. "Souvent, les migrants ne sont pas présents à ce moment là parce qu'ils sont à une distribution de nourriture, ou alors ils s'enfuient car les autorités en profitent pour faire des contrôles".
En revanche, l'eau potable n'aurait pas été gazée depuis plusieurs mois
Mais François Guennoc nuance les accusations de Yann Moix sur l'eau potable. Selon lui, des CRS ont déjà gazé de l'eau potable distribuée dans des bidons, mais ça n'est pas arrivé depuis le mois de juillet au moins. "C'est quelque chose qui s'est produit avant que la préfecture soit obligée, suite à une décision du Conseil d'Etat, d'assurer la distribution d'eau" souligne-t-il. Effectivement, un dispositif sanitaire a été mis en place, comme on peut le constater ci-dessous.
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