
Trente ans qu'il présente le JT de 13 Heures de lapremière chaîne et qu'il ne cesse de battre des records d'audience. Jean-Pierre Pernaut évoque cet anniversaire particulier avec L'Express.
Son JT est regardé par 5,6 millions de personnes en moyenne en ce début d'année 2018. Jean-Pierre Pernaut, qui fête ses 30 ans de présentation du 13 Heures le 22 février, défend depuis trois décennies la France des régions, luttant farouchement contre le parisianisme ambiant. Souvent critiqué pour ses prises de position, le journaliste a accepté de répondre aux questions de L'Express.
Quelle est votre plus grande fierté après 30 ans de présentation du JT?
C'est difficile, comme question. Je n'ai pas de plus grande fierté en particulier, si ce n'est le fait d'avoir accompagné pendant 30 ans des téléspectateurs et d'avoir été au plus près des préoccupations des gens. On fait un journal qui fonctionne bien, qui a donné un autre regard sur l'actualité, qui a suivi l'évolution de la société et bien évolué avec la technologie. C'est l'essentiel.
En quoi votre métier de journaliste a-t-il changé avec le temps?
La base reste la même, à savoir la curiosité sur la vie, le regard sur la vie des gens. On a créé un réseau de correspondants en région qui a évolué pour aller de plus en plus vite. La technologie nous permet d'être en direct partout, d'être présents dès 13 heures sur un sujet sans attendre le 20 heures, ce qui était parfois le cas avant. Il y a aussi l'accompagnement des téléspectateurs qui se faisait auparavant uniquement par courrier et qui se fait aujourd'hui avec les réseaux sociaux...
LIRE AUSSI >> Jean-Pierre Pernaut compare migrants et SDF: le CSA "regrette"
Qu'avez-vous prévu pour fêter vos 30 ans à l'antenne le 22 févier?
Moi, rien! [rires] Mais pendant la semaine on va feuilleter l'album de la partie magazine du JT, sur les cultures, le patrimoine et les traditions régionales. Avec Michel Izard, qui a fait de nombreux reportages avec moi, on va ouvrir cet album d'images et revenir sur ces dizaines de milliers de reportages sur les cultures régionales, et sur tous ces visages qu'on a vu pendant 30 ans...
Si vous ne deviez retenir qu'un seul visage?
Ce serait sans doute le visage d'un cameraman, Alain Darchy, qui est mort il y a quelques années. Il était spécialisé dans l'aéronautique et portait toujours un béret. Il avait une patte extraordinaire, et faisait des images fabuleuses et un travail de grande qualité.
Comme d'autres confrères avant vous, avez-vous choisi la date exacte de votre retraite?
Non, jamais! Ce n'est pas moi qui vais décider, mais mon patron. Je n'ai jamais eu de plan de carrière. Moi, j'ai la pêche, la même joie et la même fierté. On est le deuxième journal télé d'Europe, et je suis heureux de travailler tous les jours.
Les médias vous ont reproché vos partis-pris, sur les migrants par exemple. Qu'en pensez-vous?
Rien. Le journal de 13 heures n'est pas destiné aux médias et les téléspectateurs me font confiance, c'est l'essentiel. Et sur les migrants, je n'ai rien dit de particulier.
LIRE AUSSI >> La droite dure au secours de Jean-Pierre Pernaut après sa sortie sur les migrants
Quel est votre rapport avec le CSA? Mémona Hintermann, présidente du groupe de travail cohésion sociale du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a récemment affirmé que votre journal était celui "de la France des sabots et des forgerons", mais qu'il fallait qu'elle soit "vue". Cela vous avait sensiblement agacé...
Je n'ai aucun rapport avec le CSA. La liberté de la presse n'est pas discutable.
Par ailleurs, vous avez été "désinvité" de RTL où vous deviez donner une interview ce lundi, sur ordre de Nicolas de Tavernost. Qu'en pensez-vous?
Oui, j'ai été désinvité, on m'a prévenu jeudi. Mais c'est un problème interne de RTL dans lequel je ne veux pas entrer.
Avez-vous un seul regret après 30 ans de journal? Une interview manquée, un reportage loupé?
Je n'ai aucun regret. On a traversé des moments d'Histoire importants, que ce soit la chute du mur de Berlin, ou la mort de Johnny Hallyday... Entre ces deux événements, il y a six élections présidentielles, une vingtaine de gouvernements, le World Trade Center... On a traversé un tiers de siècles, je n'ai aucun regret dans le traitement de ces événements, on a fait du mieux qu'on a pu.
LIRE AUSSI >> Jean-Pierre Pernaut indésirable sur RTL sur ordre de Nicolas de Tavernost?
À quoi attribuez-vous votre succès, qui ne se dément pas?
Au fait de rester naturel, sans prompteur... Faire un journal le plus proche possible des préoccupations réelles des gens, aussi, je pense. La passion reste la même, il y a eu plus de 6000 journaux et aucun n'est semblable. C'est ça qui m'anime tous les jours, comme du temps de la présentation de Combien ça coûte...
La présentation de cette émission, qui s'est terminée en 2010, vous manque-t-elle?
Je pense que l'émission pourrait revenir demain. C'était la première émission d'infotainment en France, et elle a marqué le PAF. On parle tout le temps de son retour, on se demande comment la remettre à l'ordre du jour.
En attendant, on fait des opérations dans le 13 Heures, qui vont dans le sens de la proximité, avec SOS Village, contre la désertification des régions, ou encore l'élection des plus beaux marchés de France. Mais pour le moment, le retour de Combien ça coûte n'est pas à l'ordre du jour.
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Trente ans qu'il présente le JT de 13 Heures de lapremière chaîne et qu'il ne cesse de battre des records d'audience. Jean-Pierre Pernaut évoque cet anniversaire particulier avec L'Express.
Son JT est regardé par 5,6 millions de personnes en moyenne en ce début d'année 2018. Jean-Pierre Pernaut, qui fête ses 30 ans de présentation du 13 Heures le 22 février, défend depuis trois décennies la France des régions, luttant farouchement contre le parisianisme ambiant. Souvent critiqué pour ses prises de position, le journaliste a accepté de répondre aux questions de L'Express.
Quelle est votre plus grande fierté après 30 ans de présentation du JT?
C'est difficile, comme question. Je n'ai pas de plus grande fierté en particulier, si ce n'est le fait d'avoir accompagné pendant 30 ans des téléspectateurs et d'avoir été au plus près des préoccupations des gens. On fait un journal qui fonctionne bien, qui a donné un autre regard sur l'actualité, qui a suivi l'évolution de la société et bien évolué avec la technologie. C'est l'essentiel.
En quoi votre métier de journaliste a-t-il changé avec le temps?
La base reste la même, à savoir la curiosité sur la vie, le regard sur la vie des gens. On a créé un réseau de correspondants en région qui a évolué pour aller de plus en plus vite. La technologie nous permet d'être en direct partout, d'être présents dès 13 heures sur un sujet sans attendre le 20 heures, ce qui était parfois le cas avant. Il y a aussi l'accompagnement des téléspectateurs qui se faisait auparavant uniquement par courrier et qui se fait aujourd'hui avec les réseaux sociaux...
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Qu'avez-vous prévu pour fêter vos 30 ans à l'antenne le 22 févier?
Moi, rien! [rires] Mais pendant la semaine on va feuilleter l'album de la partie magazine du JT, sur les cultures, le patrimoine et les traditions régionales. Avec Michel Izard, qui a fait de nombreux reportages avec moi, on va ouvrir cet album d'images et revenir sur ces dizaines de milliers de reportages sur les cultures régionales, et sur tous ces visages qu'on a vu pendant 30 ans...
Si vous ne deviez retenir qu'un seul visage?
Ce serait sans doute le visage d'un cameraman, Alain Darchy, qui est mort il y a quelques années. Il était spécialisé dans l'aéronautique et portait toujours un béret. Il avait une patte extraordinaire, et faisait des images fabuleuses et un travail de grande qualité.
Comme d'autres confrères avant vous, avez-vous choisi la date exacte de votre retraite?
Non, jamais! Ce n'est pas moi qui vais décider, mais mon patron. Je n'ai jamais eu de plan de carrière. Moi, j'ai la pêche, la même joie et la même fierté. On est le deuxième journal télé d'Europe, et je suis heureux de travailler tous les jours.
Les médias vous ont reproché vos partis-pris, sur les migrants par exemple. Qu'en pensez-vous?
Rien. Le journal de 13 heures n'est pas destiné aux médias et les téléspectateurs me font confiance, c'est l'essentiel. Et sur les migrants, je n'ai rien dit de particulier.
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Quel est votre rapport avec le CSA? Mémona Hintermann, présidente du groupe de travail cohésion sociale du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a récemment affirmé que votre journal était celui "de la France des sabots et des forgerons", mais qu'il fallait qu'elle soit "vue". Cela vous avait sensiblement agacé...
Je n'ai aucun rapport avec le CSA. La liberté de la presse n'est pas discutable.
Par ailleurs, vous avez été "désinvité" de RTL où vous deviez donner une interview ce lundi, sur ordre de Nicolas de Tavernost. Qu'en pensez-vous?
Oui, j'ai été désinvité, on m'a prévenu jeudi. Mais c'est un problème interne de RTL dans lequel je ne veux pas entrer.
Avez-vous un seul regret après 30 ans de journal? Une interview manquée, un reportage loupé?
Je n'ai aucun regret. On a traversé des moments d'Histoire importants, que ce soit la chute du mur de Berlin, ou la mort de Johnny Hallyday... Entre ces deux événements, il y a six élections présidentielles, une vingtaine de gouvernements, le World Trade Center... On a traversé un tiers de siècles, je n'ai aucun regret dans le traitement de ces événements, on a fait du mieux qu'on a pu.
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À quoi attribuez-vous votre succès, qui ne se dément pas?
Au fait de rester naturel, sans prompteur... Faire un journal le plus proche possible des préoccupations réelles des gens, aussi, je pense. La passion reste la même, il y a eu plus de 6000 journaux et aucun n'est semblable. C'est ça qui m'anime tous les jours, comme du temps de la présentation de Combien ça coûte...
La présentation de cette émission, qui s'est terminée en 2010, vous manque-t-elle?
Je pense que l'émission pourrait revenir demain. C'était la première émission d'infotainment en France, et elle a marqué le PAF. On parle tout le temps de son retour, on se demande comment la remettre à l'ordre du jour.
En attendant, on fait des opérations dans le 13 Heures, qui vont dans le sens de la proximité, avec SOS Village, contre la désertification des régions, ou encore l'élection des plus beaux marchés de France. Mais pour le moment, le retour de Combien ça coûte n'est pas à l'ordre du jour.
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