L'éditeur Rollin Publications s'est déclaré en cessation de paiement. Il demande la nomination d'un administrateur judiciaire pour sauver les revues XXI et 6 Mois et préserver le maximum d'emplois.
Clap de fin pour Ebdo. Lancé le 12 janvier, le newsmagazine de Rollin Publications, à court d'argent, va cesser sa parution. Le numéro 11, en kiosque vendredi, sera le dernier.
L'éditeur a enclenché mercredi une procédure de cessation de paiement devant le tribunal de commerce de Paris. Son objectif est désormais de sauver les autres titres de Rollin Publications, les revues XXI et 6 Mois, en les cédant via une procédure judiciaire. Autre priorité, préserver le maximum d'emploi sur les 63 salariés que compte Rollin Publications.
«C'est un échec commercial», a reconnu après de l'AFP le cofondateur du magazine, Patrick de Saint-Exupéry. Dans un email envoyé aux abonnés et relayé sur les réseaux sociaux, lui et son associé Laurent Beccaria expliquent «qu'un journal sans publicité ne peut pas vivre sans ses lecteurs. S'il ne se vend pas, il meurt. C'est la règle du jeu et nous la connaissions avant de nous lancer dans l'aventure d'un journal indépendant et sans publicité.» En à peine deux mois de vie, le magazine, qui voulait s'adresser à ceux qui ne se reconnaissaient plus dans la presse d'actualité, n'a pas réussi à trouver son lectorat.
Trois fois moins de ventes qu'attendu
Après un démarrage correct, Ebdo a rapidement dévissé chez les marchands de journaux. La cinquième édition contenait une enquête polémique sur une plainte pour viol contre Nicolas Hulot, qui a éloigné certains lecteurs. Mais le problème était plus ancien. Interrogés par le Figaro, plusieurs marchands de presse affirment ne plus vendre un seul exemplaire du magazine depuis des semaines. D'autres ont vu leurs ventes être divisées par dix au bout de trois numéros. Pis, le nombre d'abonnement n'a pas progressé depuis le numéro un. Il a même reculé, certains lecteurs ayant opté pour un abonnement d'un mois, sans le renouveler à son expiration. Les chiffres de vente en cette fin mars sont au final bien en deçà des espérances de l'éditeur, avec 7500 ventes en kiosque et un peu moins de 8000 abonnements. Rollin Publications tablait sur un total de 45.000 acheteurs au printemps, soit trois fois plus.
La déroute rapide d'Ebdo a surtout révélé la grande fragilité économique du titre. Rollin Publications était en train de boucler une augmentation de capital de 2 millions d'euros lorsque le magazine s'est lancé. Il devait aussi débloquer 2 millions d'euros auprès des banques. Mais le montage financier s'est effondré avec les mauvaises performances en kiosque du titre. Un investisseur s'est retiré, annulant l'augmentation de capital. Les banques ont par conséquent retiré leur soutien et annulé le prêt. Rollin Publications a donc vu partir en fumée les financements promis, qui auraient dû permettre à Ebdo de tenir durant deux ans. N'imaginant pas ce scénario catastrophe, l'éditeur avait embauché fin 2017 une quarantaine de journalistes pour lancer le magazine. Sans trésorerie, il était devenu impossible de poursuivre l'aventure. En septembre, Rollin Publications affirmait que le budget de fonctionnement d'Ebdo serait d'environ 15 millions d'euros par an.
L'éditeur Rollin Publications s'est déclaré en cessation de paiement. Il demande la nomination d'un administrateur judiciaire pour sauver les revues XXI et 6 Mois et préserver le maximum d'emplois.
Clap de fin pour Ebdo. Lancé le 12 janvier, le newsmagazine de Rollin Publications, à court d'argent, va cesser sa parution. Le numéro 11, en kiosque vendredi, sera le dernier.
L'éditeur a enclenché mercredi une procédure de cessation de paiement devant le tribunal de commerce de Paris. Son objectif est désormais de sauver les autres titres de Rollin Publications, les revues XXI et 6 Mois, en les cédant via une procédure judiciaire. Autre priorité, préserver le maximum d'emploi sur les 63 salariés que compte Rollin Publications.
«C'est un échec commercial», a reconnu après de l'AFP le cofondateur du magazine, Patrick de Saint-Exupéry. Dans un email envoyé aux abonnés et relayé sur les réseaux sociaux, lui et son associé Laurent Beccaria expliquent «qu'un journal sans publicité ne peut pas vivre sans ses lecteurs. S'il ne se vend pas, il meurt. C'est la règle du jeu et nous la connaissions avant de nous lancer dans l'aventure d'un journal indépendant et sans publicité.» En à peine deux mois de vie, le magazine, qui voulait s'adresser à ceux qui ne se reconnaissaient plus dans la presse d'actualité, n'a pas réussi à trouver son lectorat.
Trois fois moins de ventes qu'attendu
Après un démarrage correct, Ebdo a rapidement dévissé chez les marchands de journaux. La cinquième édition contenait une enquête polémique sur une plainte pour viol contre Nicolas Hulot, qui a éloigné certains lecteurs. Mais le problème était plus ancien. Interrogés par le Figaro, plusieurs marchands de presse affirment ne plus vendre un seul exemplaire du magazine depuis des semaines. D'autres ont vu leurs ventes être divisées par dix au bout de trois numéros. Pis, le nombre d'abonnement n'a pas progressé depuis le numéro un. Il a même reculé, certains lecteurs ayant opté pour un abonnement d'un mois, sans le renouveler à son expiration. Les chiffres de vente en cette fin mars sont au final bien en deçà des espérances de l'éditeur, avec 7500 ventes en kiosque et un peu moins de 8000 abonnements. Rollin Publications tablait sur un total de 45.000 acheteurs au printemps, soit trois fois plus.
La déroute rapide d'Ebdo a surtout révélé la grande fragilité économique du titre. Rollin Publications était en train de boucler une augmentation de capital de 2 millions d'euros lorsque le magazine s'est lancé. Il devait aussi débloquer 2 millions d'euros auprès des banques. Mais le montage financier s'est effondré avec les mauvaises performances en kiosque du titre. Un investisseur s'est retiré, annulant l'augmentation de capital. Les banques ont par conséquent retiré leur soutien et annulé le prêt. Rollin Publications a donc vu partir en fumée les financements promis, qui auraient dû permettre à Ebdo de tenir durant deux ans. N'imaginant pas ce scénario catastrophe, l'éditeur avait embauché fin 2017 une quarantaine de journalistes pour lancer le magazine. Sans trésorerie, il était devenu impossible de poursuivre l'aventure. En septembre, Rollin Publications affirmait que le budget de fonctionnement d'Ebdo serait d'environ 15 millions d'euros par an.
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