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CanneSeries : Comment «Vernon Subutex» réussit son set avec une playlist rock de dingue - 20minutes.fr

Romain Duris est le héros de «Vernon Subutex». — Xavier Lahache - JE Films / Tetra Media Fiction / Canal+
  • La série Vernon Subutex, adaptée de la trilogie rock de Virginie Despentes et diffusée ce lundi sur Canal +, raconte l’errance d’un ancien disquaire dans Paris.
  • Dans les livres, la romancière citait de nombreux morceaux de musique, principalement des titres de rock.
  • La musique est un personnage à part entière de l’épopée Vernon Subutex.
  • La réalisatrice et les coordinateurs musicaux ont expliqué comment ils ont conçu la bande-son (particulièrement réussie) de la série.

Une playlist de 45 titres. La bande-originale de Vernon Subutex, série adaptée des best-sellers de Virginie Despentes, composée de tubes rock et de morceaux indé pointus est à la hauteur de la playlist que l’auteure égraine au fil de sa trilogie rock. « A l’écriture des scénarios, on écoutait au casque les morceaux cités dans le roman. Je les ai écoutés en boucle pendant quatre ans », confie Cathy Verney, réalisatrice et coscénariste de la minisérie en 9 épisodes de 30 minutes diffusée dès ce lundi sur Canal +. La musique est ainsi l’autre héroïne de Vernon Subutex.

« On savait dès le départ que la musique allait représenter un énorme budget, parce que c’est un personnage en soi, annonce la productrice Juliette Favreul Renaud. On s’est dit qu’on allait s’en donner les moyens… » Le budget alloué à la musique, sept fois supérieur à celui attribué généralement à une série française, a permis d’obtenir 90 % des titres souhaités.

Une bande-son qui colle à « l’état d’esprit de Vernon »

Comme les romans, la série suit Vernon, un ancien disquaire frappé par la révolution numérique, qui, après avoir perdu sa boutique, se retrouve expulsé de son appartement. En pleine errance dans Paris, il ne lui reste, de son ancienne vie, que ses potes, son iPod et ses écouteurs vissés sur les oreilles. « La musique fait partie de la narration, explique Cathy Verney. Lorsqu’il fait écouter Something On Your Mind de Karen Dalton à cette femme à l’arrêt de bus, c’est comme une ligne de dialogues. Choisir le bon morceau fait partie de l’écriture de la scène. »

Vernon a ainsi le pouvoir de révéler les gens à eux-mêmes grâce à la musique. « Le choix des morceaux s’est fait de façon subjective, poursuit la réalisatrice. Je préférais tel morceau à tel autre parce que je trouvais qu’il racontait mieux l’état d’esprit de Vernon à ce moment-là ». La musique est le moyen d’expression de Vernon et une manière pour la réalisatrice de raconter ce personnage et son errance.

Trouver « l’équilibre entre les morceaux »

La playlist de la série n’est pas un simple copié-collé de celle des romans et a été mûrement pensée au moment de l’écriture, en amont du tournage. « Matthieu Sibony et Jamie Harley, les coordinateurs musicaux de la série, m’ont proposé des choses, soit parce qu’on n’avait pas la possibilité d’avoir les droits ou parce que le morceau du bouquin n’avait pas le bon mood, détaille la réalisatrice. Il fallait trouver le bon équilibre entre des morceaux très pointus que personne ne connaît et une mémoire collective, où l’on se dise : "On a tous dansé dessus" », résume Cathy Verney.

« C’était important de ne pas bloquer le personnage dans les années 1990 », estime Matthieu Sibony, qui a sélectionné des titres avec une « palette chronologique très vaste ». Et d’expliquer sa démarche : « Il est disquaire. Il a nécessairement une culture et une curiosité permanente. Il ne fallait pas en faire un ambassadeur de l’esprit post-punk ou alternatif français des années 1990, parce que cela aurait réduit le personnage à une petite fraction de ce qu’il est. Evidemment, il n’écoute pas Booba… Mais ne s’est pas arrêté à Johnny Rotten. »

Une playlist écoutée « au casque » sur le tournage

« Ça n’arrive jamais qu’on travaille autant en amont sur la musique, mais le sujet l’imposait », explique le coordinateur musical. Puisque la musique a été pensée en amont, elle a été jouée au casque sur le tournage. « On était trois à l’écouter au casque, Romain, le chef opérateur, David Chizallet, et moi. La musique déterminait les mouvements de caméra de David », raconte la réalisatrice.

« J’ai dû me balancer dans le rock, un univers que je connais mal », se souvient l’amateur de funk Romain Duris. Et d’enchaîner : « C’était génial, parce que j’avais tout à découvrir, à explorer, et c’est tellement riche. » Pour se préparer, l’acteur a regardé des documentaires et lu des livres sur le rock de la fin des années 1960 à nos jours. « C’est une épopée, le rock », reconnaît-il. L’acteur a même été mis à contribution pour le choix des titres. « Je voulais que lorsqu’il joue les scènes de mix chez Kiko, il adhère à ce qu’il allait passer », détaille la réalisatrice. Cambodia de Kim Wilde a été choisi parce qu’il fallait trouver « un morceau qui fait que les filles vont aller danser », s’amuse la réalisatrice, tandis que La Discoteca d’Exchpoptrue est un morceau qui fait l’unanimité sur les sets d’une amie DJ de l’acteur.

Un morceau composé pour « Alex Bleach, l’âme de la série »

La seconde partie de la mini-série, lorsque Vernon Subutex, dépossédé de son iPod, n’a plus les moyens d’écouter de la musique, a été tournée quant à elle « en silence ». Low Entertainment, un collectif de trois musiciens, a composé ces titres originaux extradiégétiques, mais aussi le titre Zombie Nation, pour le personnage d’Alex Beach, un proche de Vernon Subutex, une icône du rock qui a perdu le feu sacré. Le titre a été interprété par l’acteur Athaya Mokonzi, qui campe la star du rock dans la séquence qui se déroule au Bus Palladium. « Alex Bleach, c’est l’âme de la série. Il fallait qu’en un plan, on comprenne qu’il a été une star du rock, et qu’il a perdu cet état d’esprit rock, qu’il est devenu mainstream », résume la réalisatrice. A l’instar de la galerie des personnages de la série, mais à l’exception du héros, Vernon Subutex.

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Romain Duris est le héros de «Vernon Subutex». — Xavier Lahache - JE Films / Tetra Media Fiction / Canal+
  • La série Vernon Subutex, adaptée de la trilogie rock de Virginie Despentes et diffusée ce lundi sur Canal +, raconte l’errance d’un ancien disquaire dans Paris.
  • Dans les livres, la romancière citait de nombreux morceaux de musique, principalement des titres de rock.
  • La musique est un personnage à part entière de l’épopée Vernon Subutex.
  • La réalisatrice et les coordinateurs musicaux ont expliqué comment ils ont conçu la bande-son (particulièrement réussie) de la série.

Une playlist de 45 titres. La bande-originale de Vernon Subutex, série adaptée des best-sellers de Virginie Despentes, composée de tubes rock et de morceaux indé pointus est à la hauteur de la playlist que l’auteure égraine au fil de sa trilogie rock. « A l’écriture des scénarios, on écoutait au casque les morceaux cités dans le roman. Je les ai écoutés en boucle pendant quatre ans », confie Cathy Verney, réalisatrice et coscénariste de la minisérie en 9 épisodes de 30 minutes diffusée dès ce lundi sur Canal +. La musique est ainsi l’autre héroïne de Vernon Subutex.

« On savait dès le départ que la musique allait représenter un énorme budget, parce que c’est un personnage en soi, annonce la productrice Juliette Favreul Renaud. On s’est dit qu’on allait s’en donner les moyens… » Le budget alloué à la musique, sept fois supérieur à celui attribué généralement à une série française, a permis d’obtenir 90 % des titres souhaités.

Une bande-son qui colle à « l’état d’esprit de Vernon »

Comme les romans, la série suit Vernon, un ancien disquaire frappé par la révolution numérique, qui, après avoir perdu sa boutique, se retrouve expulsé de son appartement. En pleine errance dans Paris, il ne lui reste, de son ancienne vie, que ses potes, son iPod et ses écouteurs vissés sur les oreilles. « La musique fait partie de la narration, explique Cathy Verney. Lorsqu’il fait écouter Something On Your Mind de Karen Dalton à cette femme à l’arrêt de bus, c’est comme une ligne de dialogues. Choisir le bon morceau fait partie de l’écriture de la scène. »

Vernon a ainsi le pouvoir de révéler les gens à eux-mêmes grâce à la musique. « Le choix des morceaux s’est fait de façon subjective, poursuit la réalisatrice. Je préférais tel morceau à tel autre parce que je trouvais qu’il racontait mieux l’état d’esprit de Vernon à ce moment-là ». La musique est le moyen d’expression de Vernon et une manière pour la réalisatrice de raconter ce personnage et son errance.

Trouver « l’équilibre entre les morceaux »

La playlist de la série n’est pas un simple copié-collé de celle des romans et a été mûrement pensée au moment de l’écriture, en amont du tournage. « Matthieu Sibony et Jamie Harley, les coordinateurs musicaux de la série, m’ont proposé des choses, soit parce qu’on n’avait pas la possibilité d’avoir les droits ou parce que le morceau du bouquin n’avait pas le bon mood, détaille la réalisatrice. Il fallait trouver le bon équilibre entre des morceaux très pointus que personne ne connaît et une mémoire collective, où l’on se dise : "On a tous dansé dessus" », résume Cathy Verney.

« C’était important de ne pas bloquer le personnage dans les années 1990 », estime Matthieu Sibony, qui a sélectionné des titres avec une « palette chronologique très vaste ». Et d’expliquer sa démarche : « Il est disquaire. Il a nécessairement une culture et une curiosité permanente. Il ne fallait pas en faire un ambassadeur de l’esprit post-punk ou alternatif français des années 1990, parce que cela aurait réduit le personnage à une petite fraction de ce qu’il est. Evidemment, il n’écoute pas Booba… Mais ne s’est pas arrêté à Johnny Rotten. »

Une playlist écoutée « au casque » sur le tournage

« Ça n’arrive jamais qu’on travaille autant en amont sur la musique, mais le sujet l’imposait », explique le coordinateur musical. Puisque la musique a été pensée en amont, elle a été jouée au casque sur le tournage. « On était trois à l’écouter au casque, Romain, le chef opérateur, David Chizallet, et moi. La musique déterminait les mouvements de caméra de David », raconte la réalisatrice.

« J’ai dû me balancer dans le rock, un univers que je connais mal », se souvient l’amateur de funk Romain Duris. Et d’enchaîner : « C’était génial, parce que j’avais tout à découvrir, à explorer, et c’est tellement riche. » Pour se préparer, l’acteur a regardé des documentaires et lu des livres sur le rock de la fin des années 1960 à nos jours. « C’est une épopée, le rock », reconnaît-il. L’acteur a même été mis à contribution pour le choix des titres. « Je voulais que lorsqu’il joue les scènes de mix chez Kiko, il adhère à ce qu’il allait passer », détaille la réalisatrice. Cambodia de Kim Wilde a été choisi parce qu’il fallait trouver « un morceau qui fait que les filles vont aller danser », s’amuse la réalisatrice, tandis que La Discoteca d’Exchpoptrue est un morceau qui fait l’unanimité sur les sets d’une amie DJ de l’acteur.

Un morceau composé pour « Alex Bleach, l’âme de la série »

La seconde partie de la mini-série, lorsque Vernon Subutex, dépossédé de son iPod, n’a plus les moyens d’écouter de la musique, a été tournée quant à elle « en silence ». Low Entertainment, un collectif de trois musiciens, a composé ces titres originaux extradiégétiques, mais aussi le titre Zombie Nation, pour le personnage d’Alex Beach, un proche de Vernon Subutex, une icône du rock qui a perdu le feu sacré. Le titre a été interprété par l’acteur Athaya Mokonzi, qui campe la star du rock dans la séquence qui se déroule au Bus Palladium. « Alex Bleach, c’est l’âme de la série. Il fallait qu’en un plan, on comprenne qu’il a été une star du rock, et qu’il a perdu cet état d’esprit rock, qu’il est devenu mainstream », résume la réalisatrice. A l’instar de la galerie des personnages de la série, mais à l’exception du héros, Vernon Subutex.

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