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« Qu'un sang impur » : apocalypse dans les Aurès - Le Monde

Le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh).
Le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh). MARS FILMS

L’idée reçue selon laquelle « la guerre d’Algérie est restée taboue pour le cinéma français » mériterait une place éminente dans le dictionnaire de Flaubert. La filmographie accumulée en soixante ans est impressionnante, faite de films oubliés – Les Oliviers de la justice, de James Blue (1962) – ou de succès populaires – R.A.S., d’Yves Boisset (1973). La matière reste inépuisable, et le scénariste Abdel Raouf Dafri a voulu, pour son passage à la réalisation avec Qu’un sang impur, injecter deux ingrédients plus ou moins inédits dans son traitement du conflit.

Le spectacle de la violence guerrière, d’abord (une voie déjà empruntée par Florent-Emilio Siri en 2007 dans L’Ennemi intime) et – surtout – l’éclairage du conflit à la lumière des divisions qui traversent la France du XXIe siècle. L’ambition est énorme, mais la volonté d’en mettre plein la vue finit par l’emporter sur le souci de renouveler le regard porté sur la période.

En 1960, alors que l’armée française a pris militairement l’avantage sur le terrain et que le général de Gaulle s’est résolu à l’indépendance, le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh), devenu français grâce à ses services en Indochine, reçoit la visite en sa retraite belge de la mère du colonel Delignières (Olivier Gourmet). Elle lui apprend que son fils a été tué lors de l’attaque d’un poste français dans les Aurès, et lui demande de retrouver sa dépouille.

Avec sa compagne hmong Soua Ly-Yang (Linh-Dan Pham), le militaire part pour l’Algérie où il compose un commando en sortant de prison un sous-officier des troupes coloniales (Steve Tientcheu) et un tireur d’élite indiscipliné (Pierre Lottin). La petite troupe s’enfonce dans la montagne à la recherche d’une formation FLN dont les prouesses laissent deviner qu’elle est commandée par un officier d’élite.

Mémoire des conflits passés

Abdel Raouf Dafri ne dissimule pas la similitude de son histoire avec celle d’Apocalypse Now ; la combinaison de la présence au générique d’Olivier Gourmet et de son absence à l’écran pendant une bonne moitié du film laisse deviner ce qui attend Breitner et ses hommes. Le cheminement du commando permet au film de préciser son propos.

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Le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh).
Le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh). MARS FILMS

L’idée reçue selon laquelle « la guerre d’Algérie est restée taboue pour le cinéma français » mériterait une place éminente dans le dictionnaire de Flaubert. La filmographie accumulée en soixante ans est impressionnante, faite de films oubliés – Les Oliviers de la justice, de James Blue (1962) – ou de succès populaires – R.A.S., d’Yves Boisset (1973). La matière reste inépuisable, et le scénariste Abdel Raouf Dafri a voulu, pour son passage à la réalisation avec Qu’un sang impur, injecter deux ingrédients plus ou moins inédits dans son traitement du conflit.

Le spectacle de la violence guerrière, d’abord (une voie déjà empruntée par Florent-Emilio Siri en 2007 dans L’Ennemi intime) et – surtout – l’éclairage du conflit à la lumière des divisions qui traversent la France du XXIe siècle. L’ambition est énorme, mais la volonté d’en mettre plein la vue finit par l’emporter sur le souci de renouveler le regard porté sur la période.

En 1960, alors que l’armée française a pris militairement l’avantage sur le terrain et que le général de Gaulle s’est résolu à l’indépendance, le colonel Andreas Breitner (Johan Heldenbergh), devenu français grâce à ses services en Indochine, reçoit la visite en sa retraite belge de la mère du colonel Delignières (Olivier Gourmet). Elle lui apprend que son fils a été tué lors de l’attaque d’un poste français dans les Aurès, et lui demande de retrouver sa dépouille.

Avec sa compagne hmong Soua Ly-Yang (Linh-Dan Pham), le militaire part pour l’Algérie où il compose un commando en sortant de prison un sous-officier des troupes coloniales (Steve Tientcheu) et un tireur d’élite indiscipliné (Pierre Lottin). La petite troupe s’enfonce dans la montagne à la recherche d’une formation FLN dont les prouesses laissent deviner qu’elle est commandée par un officier d’élite.

Mémoire des conflits passés

Abdel Raouf Dafri ne dissimule pas la similitude de son histoire avec celle d’Apocalypse Now ; la combinaison de la présence au générique d’Olivier Gourmet et de son absence à l’écran pendant une bonne moitié du film laisse deviner ce qui attend Breitner et ses hommes. Le cheminement du commando permet au film de préciser son propos.

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