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Césars : Roman Polanski renonce à assister à la cérémonie - Le Monde

Roman Polanski explique notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts ».
Roman Polanski explique notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts ». LOIC VENANCE / AFP

Alors que des féministes ont prévu de manifester contre les 12 nominations de son film J’accuse, le réalisateur franco-polonais Roman Polanski ne rendra pas à la 45e cérémonie des Césars vendredi, a-t-il annoncé, jeudi 27 février :

« Depuis plusieurs jours, on me pose cette question : viendrai-je ou ne viendrai-je pas à la cérémonie des Césars. La question que je pose est plutôt la suivante : comment le pourrais-je ? Le déroulé de cette soirée, on le connaît à l’avance. Des activistes me menacent déjà d’un lynchage public. Certains annoncent des démonstrations devant la salle Pleyel. D’autres comptent en faire une tribune de combat contre une gouvernance décriée. Cela promet de ressembler davantage à un symposium qu’à une fête du cinéma censée récompenser ses plus grands talents. »

Expliquant notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts », il affirme que c’est « avec regret qu’(il) prend cette décision, celle de ne pas affronter un tribunal d’opinion autoproclamé prêt à fouler aux pieds les principes de l’Etat de droit pour que l’irrationnel triomphe à nouveau sans partage ».

Une cérémonie sous tension

La 45e cérémonie des Césars promet de se tenir vendredi sous tension, après la démission de la direction de l’Académie, accusée d’opacité et d’entre-soi par 400 personnalités du cinéma dans une tribune au Monde, et alors que des féministes ont appelé à manifester contre les 12 nominations de J’accuse, arrivé en tête au premier tour de vote avec le film de Ladj Ly sur les banlieues  Les Misérables.

Indignées, plusieurs associations féministes, qui n’acceptent plus comme une partie de l’opinion publique que le cinéaste franco-polonais reçoive des honneurs – alors qu’il est visé depuis novembre 2019 par une nouvelle accusation de viol et toujours poursuivi par la justice américaine –, ont appelé à manifester vendredi à 18 heures devant la salle Pleyel, où se tiendra la cérémonie à partir de 21 heures.

Le collectif féministe #NousToutes a annoncé notamment qu’il organiserait un happening au cours duquel il décernerait à des cinéastes « d’autres prix – moins glorieux –, afin que le rideau se lève sur la protection que leur accorde le monde des arts et du cinéma ». Des militantes féministes ont quant à elles collé dans la nuit de mardi à mercredi des affiches devant la salle Pleyel et le siège de l’Académie des Césars à Paris pour dénoncer Roman Polanski et réclamer l’annulation de la cérémonie.

Une trentaine de personnalités réclament plus de diversité

Par ailleurs, une trentaine de personnalités du septième art, réalisateurs et acteurs, réclament jeudi dans une tribune au Parisien une meilleure représentation des acteurs issus de l’immigration et de l’outre-mer dans le cinéma français.

Les acteurs Aïssa Maïga, Edouard Montoute ou Firmine Richard, le rappeur et acteur Stomy Bugsy, les réalisateurs Mathieu Kassovitz, Olivier Assayas et Olivier Marchal figurent parmi les signataires de ce texte, à l’initiative de l’acteur Eriq Ebouaney (Lumumba, Les Rivières pourpres 2). Pour cet acteur, cité dans Le Parisien, « il y a quelques exceptions comme Omar Sy », mais « la plupart du temps, quand des comédiens de couleur ont un rôle, c’est pour jouer un film sur les cités ».

Dénonçant l’« invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs » issus de l’outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique, cette tribune entend « pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants ».

« La démission collective du conseil d’administration des Césars va-t-elle changer la donne ? [...] Aujourd’hui, il n’est plus question, pour tous les professionnels du cinéma issus des immigrations et d’outre-mer d’être assignés aux rôles secondaires et stéréotypés. »

Pour eux, « l’adoption de mesures d’inclusion est urgente si on ne veut pas laisser à ces professionnels du cinéma français qu’une seule option : l’engagement dans la voie du communautarisme à l’américaine ». « Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres du cinéma français. Car le talent, comme l’émotion, n’a pas de couleur », concluent-ils.

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Roman Polanski explique notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts ».
Roman Polanski explique notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts ». LOIC VENANCE / AFP

Alors que des féministes ont prévu de manifester contre les 12 nominations de son film J’accuse, le réalisateur franco-polonais Roman Polanski ne rendra pas à la 45e cérémonie des Césars vendredi, a-t-il annoncé, jeudi 27 février :

« Depuis plusieurs jours, on me pose cette question : viendrai-je ou ne viendrai-je pas à la cérémonie des Césars. La question que je pose est plutôt la suivante : comment le pourrais-je ? Le déroulé de cette soirée, on le connaît à l’avance. Des activistes me menacent déjà d’un lynchage public. Certains annoncent des démonstrations devant la salle Pleyel. D’autres comptent en faire une tribune de combat contre une gouvernance décriée. Cela promet de ressembler davantage à un symposium qu’à une fête du cinéma censée récompenser ses plus grands talents. »

Expliquant notamment qu’il doit « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts », il affirme que c’est « avec regret qu’(il) prend cette décision, celle de ne pas affronter un tribunal d’opinion autoproclamé prêt à fouler aux pieds les principes de l’Etat de droit pour que l’irrationnel triomphe à nouveau sans partage ».

Une cérémonie sous tension

La 45e cérémonie des Césars promet de se tenir vendredi sous tension, après la démission de la direction de l’Académie, accusée d’opacité et d’entre-soi par 400 personnalités du cinéma dans une tribune au Monde, et alors que des féministes ont appelé à manifester contre les 12 nominations de J’accuse, arrivé en tête au premier tour de vote avec le film de Ladj Ly sur les banlieues  Les Misérables.

Indignées, plusieurs associations féministes, qui n’acceptent plus comme une partie de l’opinion publique que le cinéaste franco-polonais reçoive des honneurs – alors qu’il est visé depuis novembre 2019 par une nouvelle accusation de viol et toujours poursuivi par la justice américaine –, ont appelé à manifester vendredi à 18 heures devant la salle Pleyel, où se tiendra la cérémonie à partir de 21 heures.

Le collectif féministe #NousToutes a annoncé notamment qu’il organiserait un happening au cours duquel il décernerait à des cinéastes « d’autres prix – moins glorieux –, afin que le rideau se lève sur la protection que leur accorde le monde des arts et du cinéma ». Des militantes féministes ont quant à elles collé dans la nuit de mardi à mercredi des affiches devant la salle Pleyel et le siège de l’Académie des Césars à Paris pour dénoncer Roman Polanski et réclamer l’annulation de la cérémonie.

Une trentaine de personnalités réclament plus de diversité

Par ailleurs, une trentaine de personnalités du septième art, réalisateurs et acteurs, réclament jeudi dans une tribune au Parisien une meilleure représentation des acteurs issus de l’immigration et de l’outre-mer dans le cinéma français.

Les acteurs Aïssa Maïga, Edouard Montoute ou Firmine Richard, le rappeur et acteur Stomy Bugsy, les réalisateurs Mathieu Kassovitz, Olivier Assayas et Olivier Marchal figurent parmi les signataires de ce texte, à l’initiative de l’acteur Eriq Ebouaney (Lumumba, Les Rivières pourpres 2). Pour cet acteur, cité dans Le Parisien, « il y a quelques exceptions comme Omar Sy », mais « la plupart du temps, quand des comédiens de couleur ont un rôle, c’est pour jouer un film sur les cités ».

Dénonçant l’« invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs » issus de l’outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique, cette tribune entend « pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants ».

« La démission collective du conseil d’administration des Césars va-t-elle changer la donne ? [...] Aujourd’hui, il n’est plus question, pour tous les professionnels du cinéma issus des immigrations et d’outre-mer d’être assignés aux rôles secondaires et stéréotypés. »

Pour eux, « l’adoption de mesures d’inclusion est urgente si on ne veut pas laisser à ces professionnels du cinéma français qu’une seule option : l’engagement dans la voie du communautarisme à l’américaine ». « Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres du cinéma français. Car le talent, comme l’émotion, n’a pas de couleur », concluent-ils.

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