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"Vampires", une série Netflix sur des vampires qui ne sucent que du sang - Le HuffPost

César du meilleur espoir féminin, Oulaya Amamra joue ici le rôle d'une jeune parisienne, mi-vampire mi-humaine.

SÉRIES - Vague de sang neuf sur les plateformes de streaming. Alors que Disney+ arrive en grande pompe dans moins d’une semaine, Netflix vient, elle, de mettre en ligne sa toute nouvelle production made in France. Réalisée par Benjamin Dupas et Isaure Pisani-Ferry, elle s’intitule “Vampires” et promet quelques frayeurs.

Son histoire, c’est celle d’une ado de 16 ans. Interprétée par Oulaya Amamra, la jeune Doïna découvre du jour au lendemain qu’elle n’a rien d’une Parisienne ordinaire. Comme sa mère (Suzanne Clément), elle aime le précieux liquide rouge. Mais contrairement à elle, la lycéenne mi-vampire mi-humaine ne craint ni la lumière ni son reflet.

Instincts meurtriers, questionnements existentiels et méchante envie de faire la fête. Derrière ses quelques touches d’originalité et son ancrage atypique dans le quartier de Belleville, la série reprend à peu de choses près tous les noms communs du genre horrifique. Vraiment tous? Non, il en manque un: le sexe.

Exprimer des pulsions cachées

De “True Blood” à “Buffy”, en passant par certains classiques du cinéma comme “Twilight” et “Dracula” de Francis Ford Coppola, le grand écran et la télé dépeignent souvent des vampires dotés d’une sexualité on ne peut plus débordante. Ici, aucune orgie ni partie de jambes en l’air. Quelques bisous, voilà tout.

C’est rare. “Qu’ils soient hommes ou femmes, les vampires ont une dimension sensuelle. La morsure est un contact érotique et les vampires, une métaphore de la rencontre amoureuse, de la passion, de la déraison”, explique à Rue89 Mathieu Orléan, commissaire d’une exposition sur la représentation desdites créatures légendaires à la Cinémathèque.

Il s’interroge: “C’est quoi la mort du désir? Est-ce que cela passe par la mort de celui qu’on aime? Il y a quelque chose chez les vampires qui permet d’exprimer des pulsions cachées.”

Le phénomène ne date pas d’hier. “Au XIXe siècle, à de rarissimes exceptions près, la sexualité vampirique n’existait ‘qu’au-dessus de la ceinture’ avec les morsures”, précise au pureplayer Jacques Finné, auteur d’une anthologie intitulée Histoires de femmes vampires. Au siècle suivant, par contre, apparaît la double sexualité: vampirique et ordinaire, humaine.”

Une libido ambiguë

Mais voilà, selon le sexe, cette libido transgressive n’est pas représentée de la même manière. “Les femmes vampires ont souvent une nature perverse, elles s’attaquent aux enfants et rejettent la procréation normative et la maternité”, explique au site d’info Melissa Anyiwo, professeure américaine en études de genre.

La chercheuse poursuit: “En ce sens, elles ont été présentées comme de magnifiques prédatrices, dévorant sexuellement et émotionnellement leurs proies, et constituant ainsi une parfaite métaphore des peurs culturelles suscitées par les femmes fortes indépendantes et leur sexualité.”

Certains scénarios confortent cette idée. La série “True Blood”, dont le personnage principal, Sookie Stockhouse, se distingue des habitants de sa ville par sa virginité, tend à montrer que “les femmes qui se font des vampires sont considérées comme libérées voire faciles, note Slate. Là apparaît un motif, la différence entre ‘filles bien’ et ‘mauvaises filles’, ou plutôt ‘baiseuses de vampires’.”

Dans “Twilight”, le sexe semble, lui, synonyme de violence. “Le penchant prononcé de Bill pour énumérer les différentes façons dont il dispose pour mutiler Bella accidentellement sont à la limite des préliminaires SM”, rappelle l’autrice de l’article. Face à ces constats, les vampires doivent-ils ou non sortir les crocs? L’exemple de la dernière production de Netflix montre en tout cas que le débat n’est pas clos.

À voir également sur Le HuffPostUne bande-annonce sanglante pour le “Dracula” de la BBC et Netflix

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SÉRIES - Vague de sang neuf sur les plateformes de streaming. Alors que Disney+ arrive en grande pompe dans moins d’une semaine, Netflix vient, elle, de mettre en ligne sa toute nouvelle production made in France. Réalisée par Benjamin Dupas et Isaure Pisani-Ferry, elle s’intitule “Vampires” et promet quelques frayeurs.

Son histoire, c’est celle d’une ado de 16 ans. Interprétée par Oulaya Amamra, la jeune Doïna découvre du jour au lendemain qu’elle n’a rien d’une Parisienne ordinaire. Comme sa mère (Suzanne Clément), elle aime le précieux liquide rouge. Mais contrairement à elle, la lycéenne mi-vampire mi-humaine ne craint ni la lumière ni son reflet.

Instincts meurtriers, questionnements existentiels et méchante envie de faire la fête. Derrière ses quelques touches d’originalité et son ancrage atypique dans le quartier de Belleville, la série reprend à peu de choses près tous les noms communs du genre horrifique. Vraiment tous? Non, il en manque un: le sexe.

Exprimer des pulsions cachées

De “True Blood” à “Buffy”, en passant par certains classiques du cinéma comme “Twilight” et “Dracula” de Francis Ford Coppola, le grand écran et la télé dépeignent souvent des vampires dotés d’une sexualité on ne peut plus débordante. Ici, aucune orgie ni partie de jambes en l’air. Quelques bisous, voilà tout.

C’est rare. “Qu’ils soient hommes ou femmes, les vampires ont une dimension sensuelle. La morsure est un contact érotique et les vampires, une métaphore de la rencontre amoureuse, de la passion, de la déraison”, explique à Rue89 Mathieu Orléan, commissaire d’une exposition sur la représentation desdites créatures légendaires à la Cinémathèque.

Il s’interroge: “C’est quoi la mort du désir? Est-ce que cela passe par la mort de celui qu’on aime? Il y a quelque chose chez les vampires qui permet d’exprimer des pulsions cachées.”

Le phénomène ne date pas d’hier. “Au XIXe siècle, à de rarissimes exceptions près, la sexualité vampirique n’existait ‘qu’au-dessus de la ceinture’ avec les morsures”, précise au pureplayer Jacques Finné, auteur d’une anthologie intitulée Histoires de femmes vampires. Au siècle suivant, par contre, apparaît la double sexualité: vampirique et ordinaire, humaine.”

Une libido ambiguë

Mais voilà, selon le sexe, cette libido transgressive n’est pas représentée de la même manière. “Les femmes vampires ont souvent une nature perverse, elles s’attaquent aux enfants et rejettent la procréation normative et la maternité”, explique au site d’info Melissa Anyiwo, professeure américaine en études de genre.

La chercheuse poursuit: “En ce sens, elles ont été présentées comme de magnifiques prédatrices, dévorant sexuellement et émotionnellement leurs proies, et constituant ainsi une parfaite métaphore des peurs culturelles suscitées par les femmes fortes indépendantes et leur sexualité.”

Certains scénarios confortent cette idée. La série “True Blood”, dont le personnage principal, Sookie Stockhouse, se distingue des habitants de sa ville par sa virginité, tend à montrer que “les femmes qui se font des vampires sont considérées comme libérées voire faciles, note Slate. Là apparaît un motif, la différence entre ‘filles bien’ et ‘mauvaises filles’, ou plutôt ‘baiseuses de vampires’.”

Dans “Twilight”, le sexe semble, lui, synonyme de violence. “Le penchant prononcé de Bill pour énumérer les différentes façons dont il dispose pour mutiler Bella accidentellement sont à la limite des préliminaires SM”, rappelle l’autrice de l’article. Face à ces constats, les vampires doivent-ils ou non sortir les crocs? L’exemple de la dernière production de Netflix montre en tout cas que le débat n’est pas clos.

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