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Décès d'Olivia de Havilland : Retour sur le parcours d’une actrice engagée - 20 Minutes

Olivia de Havilland dans «The Dark Mirror» — RONALDGRANT/MARY EVANS/SIPA
  • Olivia de Havilland, « monstre sacré » de l’âge d’or hollywoodien est décédée ce dimanche.
  • Elle a lutté pour les droits des comédiens en faisant instaurer la « De Havilland Law ».
  • L’actrice est aussi la première femme présidente du jury du festival de Cannes.

La doyenne de l’âge d’or hollywoodien des années 1930-1940 s’est éteinte à Paris ce dimanche. Mondialement connue pour son rôle dans Autant emporte le vent, Olivia de Havilland était loin d’être l’ingénue souvent incarnée à l’écran.

« Olivia de Havilland avait fait sa carrière toute seule, à une époque où les actrices décrochaient des rôles grâce à un mari ou un amant producteur, réalisateur ou acteur », souligne dans Le Parisien le journaliste Henry-Jean Servat, qui avait interviewé l’actrice à plusieurs reprises. Elle illustrait « force et courage » a résumé  Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes à l’AFP.

Bras de fer judiciaire avec la Warner

Sa carrière, Olivia de Havilland la doit à elle seule. Mais pour les autres, la comédienne n’hésita pas à élever sa voix pour faire valoir droit et liberté. Sa volonté de fer, elle l’a démontrée dans les années 1940 sans savoir alors qu’elle allait réformer le monde du cinéma, pour toujours. Alors que l’actrice tient tête à Warner Bros en refusant une énième proposition de scénario à l’eau de rose, le studio suspend son contrat et l’empêche alors de se tourner vers la concurrence.

Rester cantonnée aux rôles auxquels elle n’aspire plus ? Non. Se soumettre à ces injustes réglementations ? Encore moins. Plutôt, Olivia de Havilland saisit la justice et entame une longue procédure contre le studio en suivant les pas de sa prédécesseure Bette Davis qui avait échoué dix ans auparavant. Succès triomphant, l’autorité fait instaurer ce qui sera qualifié la « De Havilland Law » en réduisant le pouvoir des studios et en réhabilitant leurs droits aux comédiens. Une entreprise qui lui vaudra toute sa vie le respect et l’admiration de ses confères.

Première femme à présider le Festival de Cannes

« A l’heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d’elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu’elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient », a souligné Thierry Frémaux à l’AFP. Quelques années plus tard, l’actrice jouera dans un de ses premiers rôles éloigné des carcans de film romance, La Fosse aux Serpents (Anatole Litvak, 1948) dans lequel elle brosse avec subtilité la maladie mentale. Adieu douceur et grâce.

Précurseure, elle l’est aussi en devenant la première femme à présider le festival de Cannes en 1965. « Ce sera le rôle le plus lourd de ma carrière » disait-elle d’ailleurs, citée par Le Monde. En 2010, son immense carrière – deux oscars de la meilleure actrice avec A chacun son destin, de Mitchell Leisen (1946) et un second pour L’Héritière, de William Wyler (1949) – est honorée par Nicolas Sarkozy qui la décore de la plus haute distinction française : la légion d’honneur.

« Le monde a perdu un trésor international, a déclaré dimanche son ex-avocate Suzelle Smith à l’AFP. Elle voudrait qu’on se souvienne d’elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de champagne ! »

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Olivia de Havilland dans «The Dark Mirror» — RONALDGRANT/MARY EVANS/SIPA
  • Olivia de Havilland, « monstre sacré » de l’âge d’or hollywoodien est décédée ce dimanche.
  • Elle a lutté pour les droits des comédiens en faisant instaurer la « De Havilland Law ».
  • L’actrice est aussi la première femme présidente du jury du festival de Cannes.

La doyenne de l’âge d’or hollywoodien des années 1930-1940 s’est éteinte à Paris ce dimanche. Mondialement connue pour son rôle dans Autant emporte le vent, Olivia de Havilland était loin d’être l’ingénue souvent incarnée à l’écran.

« Olivia de Havilland avait fait sa carrière toute seule, à une époque où les actrices décrochaient des rôles grâce à un mari ou un amant producteur, réalisateur ou acteur », souligne dans Le Parisien le journaliste Henry-Jean Servat, qui avait interviewé l’actrice à plusieurs reprises. Elle illustrait « force et courage » a résumé  Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes à l’AFP.

Bras de fer judiciaire avec la Warner

Sa carrière, Olivia de Havilland la doit à elle seule. Mais pour les autres, la comédienne n’hésita pas à élever sa voix pour faire valoir droit et liberté. Sa volonté de fer, elle l’a démontrée dans les années 1940 sans savoir alors qu’elle allait réformer le monde du cinéma, pour toujours. Alors que l’actrice tient tête à Warner Bros en refusant une énième proposition de scénario à l’eau de rose, le studio suspend son contrat et l’empêche alors de se tourner vers la concurrence.

Rester cantonnée aux rôles auxquels elle n’aspire plus ? Non. Se soumettre à ces injustes réglementations ? Encore moins. Plutôt, Olivia de Havilland saisit la justice et entame une longue procédure contre le studio en suivant les pas de sa prédécesseure Bette Davis qui avait échoué dix ans auparavant. Succès triomphant, l’autorité fait instaurer ce qui sera qualifié la « De Havilland Law » en réduisant le pouvoir des studios et en réhabilitant leurs droits aux comédiens. Une entreprise qui lui vaudra toute sa vie le respect et l’admiration de ses confères.

Première femme à présider le Festival de Cannes

« A l’heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d’elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu’elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient », a souligné Thierry Frémaux à l’AFP. Quelques années plus tard, l’actrice jouera dans un de ses premiers rôles éloigné des carcans de film romance, La Fosse aux Serpents (Anatole Litvak, 1948) dans lequel elle brosse avec subtilité la maladie mentale. Adieu douceur et grâce.

Précurseure, elle l’est aussi en devenant la première femme à présider le festival de Cannes en 1965. « Ce sera le rôle le plus lourd de ma carrière » disait-elle d’ailleurs, citée par Le Monde. En 2010, son immense carrière – deux oscars de la meilleure actrice avec A chacun son destin, de Mitchell Leisen (1946) et un second pour L’Héritière, de William Wyler (1949) – est honorée par Nicolas Sarkozy qui la décore de la plus haute distinction française : la légion d’honneur.

« Le monde a perdu un trésor international, a déclaré dimanche son ex-avocate Suzelle Smith à l’AFP. Elle voudrait qu’on se souvienne d’elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de champagne ! »

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