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C'est un court texte de 25 lignes, provocateur, publié à l'aube, qui a littéralement mis le feu sur les réseaux sociaux, dans la foulée des nouvelles restrictions annoncées par le gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Son auteur : le comédien Nicolas Bedos. Le propos : « Vivez à fond, tombez malades, allez au restaurant […] Nous devons vivre, quitte à mourir ». Un appel à la rébellion dont l'auteur anticipe d'emblée qu'il « sera couvert d'affronts ». Assez lucidement, rétrospectivement.
Plusieurs heures après ce post Instagram, Nicolas Bedos était en effet le sujet le plus discuté sur Twitter jeudi à la mi-journée. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le comédien a coupé la Toile en deux.
Éloges… et insultes
Certains internautes sont emballés. Son propos sur les aînés qui ont « besoin davantage de notre tendresse que de nos précautions » fait notamment mouche. Le ras-le-bol du comédien fait clairement écho à la lassitude d'un grand nombre d'anonymes.
Mais, comme il l'avait anticipé, cet appel à contredire « les lâches directives gouvernementales » et à vivre à en « crever » n'a pas plu à tout le monde. Proches de victimes et membres du corps médical dénoncent en nombre un texte « égoïste » et « irresponsable », certains moquent un « joli texte idéaliste » mais « déconnecté des réalités », quand d'autres n'hésitent pas à qualifier le réalisateur de « révolutionnaire de salon », entre autres noms d'oiseaux.
On remarquera que l'intéressé lui-même n'est pas en reste, puisqu'il répond depuis le début de matinée à ces contradicteurs en les qualifiant sur Twitter « d'imbécile », d'« idiot », ou de « grosse merde ». À ceux notamment qui lui souhaitent de « perdre un proche », le comédien répond qu'il en a perdu trois, dont son père, dans les dernières semaines. L'entrepreneur Marc Simoncini, qui lui faisait remarquer qu'il avait lui-même perdu trois proches dans cette épidémie, en a notamment fait les frais, avec une menace à la clé : «Apprends à lire et que je ne te croise pas ».
Les artistes muets, le soutien d'Élie Semoun
Bref, dans un débat permanent - et parfois extrêmement violent sur les réseaux sociaux - entre ceux qui trouvent que le gouvernement en fait trop et hurlent aux mesures liberticides, et ceux qui trouvent que les sacrifices consentis sont justifiés, voire insuffisants, Nicolas Bedos a choisi son camp et est descendu dans l'arène.
Et force est de constater qu'avant lui, très rares sont les « célébrités » à s'être risquées à mettre le doigt dans cet engrenage. En mars dernier, frustré par les restrictions dans les salles de concert, le chanteur Matt Pokora avait tweeté cette question aux accents complotistes - « On nous cache quelque chose ou quoi ? » - avant de supprimer son post et de la justifier par sa déception. Deux mois plus tard, Juliette Binoche avait elle fait grand bruit en relayant des délires complotistes mêlant Bill Gates, la 5G et la Big Pharma.
Est-ce la place des artistes de se prononcer sur des mesures sanitaires, aussi contraignantes soient-elles ? Le ministre de la Santé Olivier Véran, auditionné au Sénat, a en tout cas montré son agacement : « Vivre quitte à en mourir, c'est une phrase à l'emporte-pièce qu'on peut lancer sur un blog, sur un compte Instagram. On peut faire un effet de tribune ou c'est peut être un exutoire personnel. Je pourrai comprendre ce type de réflexion, si elle emportait des conséquences sur sa seule santé.»
Contacté sur ses motivations, Nicolas Bedos n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. Mais le débat divise, visiblement. À la mi-journée, Élie Semoun avait en tout cas « liké » le post de son ami, et publié à son tour un texte pour expliquer comment le confinement avait « tué » son père.
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C'est un court texte de 25 lignes, provocateur, publié à l'aube, qui a littéralement mis le feu sur les réseaux sociaux, dans la foulée des nouvelles restrictions annoncées par le gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Son auteur : le comédien Nicolas Bedos. Le propos : « Vivez à fond, tombez malades, allez au restaurant […] Nous devons vivre, quitte à mourir ». Un appel à la rébellion dont l'auteur anticipe d'emblée qu'il « sera couvert d'affronts ». Assez lucidement, rétrospectivement.
Plusieurs heures après ce post Instagram, Nicolas Bedos était en effet le sujet le plus discuté sur Twitter jeudi à la mi-journée. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le comédien a coupé la Toile en deux.
Éloges… et insultes
Certains internautes sont emballés. Son propos sur les aînés qui ont « besoin davantage de notre tendresse que de nos précautions » fait notamment mouche. Le ras-le-bol du comédien fait clairement écho à la lassitude d'un grand nombre d'anonymes.
Mais, comme il l'avait anticipé, cet appel à contredire « les lâches directives gouvernementales » et à vivre à en « crever » n'a pas plu à tout le monde. Proches de victimes et membres du corps médical dénoncent en nombre un texte « égoïste » et « irresponsable », certains moquent un « joli texte idéaliste » mais « déconnecté des réalités », quand d'autres n'hésitent pas à qualifier le réalisateur de « révolutionnaire de salon », entre autres noms d'oiseaux.
On remarquera que l'intéressé lui-même n'est pas en reste, puisqu'il répond depuis le début de matinée à ces contradicteurs en les qualifiant sur Twitter « d'imbécile », d'« idiot », ou de « grosse merde ». À ceux notamment qui lui souhaitent de « perdre un proche », le comédien répond qu'il en a perdu trois, dont son père, dans les dernières semaines. L'entrepreneur Marc Simoncini, qui lui faisait remarquer qu'il avait lui-même perdu trois proches dans cette épidémie, en a notamment fait les frais, avec une menace à la clé : «Apprends à lire et que je ne te croise pas ».
Les artistes muets, le soutien d'Élie Semoun
Bref, dans un débat permanent - et parfois extrêmement violent sur les réseaux sociaux - entre ceux qui trouvent que le gouvernement en fait trop et hurlent aux mesures liberticides, et ceux qui trouvent que les sacrifices consentis sont justifiés, voire insuffisants, Nicolas Bedos a choisi son camp et est descendu dans l'arène.
Et force est de constater qu'avant lui, très rares sont les « célébrités » à s'être risquées à mettre le doigt dans cet engrenage. En mars dernier, frustré par les restrictions dans les salles de concert, le chanteur Matt Pokora avait tweeté cette question aux accents complotistes - « On nous cache quelque chose ou quoi ? » - avant de supprimer son post et de la justifier par sa déception. Deux mois plus tard, Juliette Binoche avait elle fait grand bruit en relayant des délires complotistes mêlant Bill Gates, la 5G et la Big Pharma.
Est-ce la place des artistes de se prononcer sur des mesures sanitaires, aussi contraignantes soient-elles ? Le ministre de la Santé Olivier Véran, auditionné au Sénat, a en tout cas montré son agacement : « Vivre quitte à en mourir, c'est une phrase à l'emporte-pièce qu'on peut lancer sur un blog, sur un compte Instagram. On peut faire un effet de tribune ou c'est peut être un exutoire personnel. Je pourrai comprendre ce type de réflexion, si elle emportait des conséquences sur sa seule santé.»
Contacté sur ses motivations, Nicolas Bedos n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. Mais le débat divise, visiblement. À la mi-journée, Élie Semoun avait en tout cas « liké » le post de son ami, et publié à son tour un texte pour expliquer comment le confinement avait « tué » son père.
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