
Pianiste, compositeur et chef d’orchestre, Claude Bolling, est mort, mardi 29 décembre, à l’hôpital de Saint-Cloud, a annoncé, mercredi 30, son entourage à l’Agence France-Presse. Il était âgé de 90 ans. Sa longue carrière avait commencé à la fin des années 1940, dans le bouillonnement du jazz à Saint-Germain-des-Prés, et avait été menée jusqu’au milieu des années 2010. Du ragtime au swing du big band, il aura été l’un des interprètes du jazz classique parmi les plus connus, tout en travaillant pour la variété, la musique de films.
Né à Cannes (Alpes-Martimes), le 10 avril 1930, Claude Bolling montre précocement des talents artistiques, pour le dessin et la peinture d’abord, puis la musique. Ses parents se sont installés à Paris quelques années après sa naissance. En vacances à Nice, chez ses grands-parents maternels, lors de la déclaration de guerre avec l’Allemagne nazie, le 3 septembre 1939, il y restera le temps de l’Occupation.
Avec sa grand-mère, il fait son premier apprentissage du piano, puis avec une voisine. Il découvre le jazz durant cette période. Il fait la connaissance de Marie-Louise Colin, qui joue du piano, de la trompette et de la batterie dans des orchestres féminins de la Côte d’Azur. Avec elle, il améliore sa pratique et ses connaissances, tant dans la musique classique que le jazz.
Premiers pas professionnels
A l’hiver 1944, c’est le retour à Paris, libéré le 25 août 1944. Bolling suit des cours d’harmonie, de composition classique, et fréquente assidûment les clubs de jazz du quartier de Saint-Germain-des-Prés, commence à jouer ici et là. Il fait ses premiers pas professionnels avec le Steffy Club Gang, du nom d’un lieu chic du 16e arrondissement. A la moindre venue de musiciens américains pour des concerts dans les salles parisiennes ou les clubs, il fait partie du public, demande des conseils aux pianistes. Grand choc fondateur, pour lui, qui va placer Duke Ellington au plus haut dans son inspiration, la venue du big band du pianiste au Théâtre de Chaillot, du 12 au 16 avril 1950. Dans ses mémoires, Bolling Story, rédigés avec Jean-Pierre Daubresse (éd. Alphée/Jean-Paul Bertrand, 2008), Bolling se rappelle avoir été jusqu’à la porte de sa chambre d’hôtel, pour lui dire son admiration, mais « pris de panique », avoir renoncé au dernier moment. La rencontre et le début d’une amitié entre les deux musiciens aura lieu fin octobre 1958.
Bolling enregistre ses premiers disques à l’été 1948. Il monte un septette qui présente un spectacle avec des numéros burlesques, des reprises de chansons des années 1920 et 1930, ses compositions, dans une inspiration allant du jazz new orleans au swing des grands orchestres – outre Ellington, Count Basie, Benny Goodman ou Tommy Dorsey sont en tête de ses influences. La formation restera plus d’un an et demi au Club Saint-Germain. Il participe aussi à des séances d’enregistrements pour des musiciens de passage, dont le cornettiste Rex Stewart, le trompettiste Roy Eldridge – avec qui il enregistre notamment sa première musique pour le cinéma, en 1952, celle du documentaire Autour d’une trompette –, le clarinettiste Mezz Mezzrow, le vibraphoniste Lionel Hampton (en 1953)…
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Pianiste, compositeur et chef d’orchestre, Claude Bolling, est mort, mardi 29 décembre, à l’hôpital de Saint-Cloud, a annoncé, mercredi 30, son entourage à l’Agence France-Presse. Il était âgé de 90 ans. Sa longue carrière avait commencé à la fin des années 1940, dans le bouillonnement du jazz à Saint-Germain-des-Prés, et avait été menée jusqu’au milieu des années 2010. Du ragtime au swing du big band, il aura été l’un des interprètes du jazz classique parmi les plus connus, tout en travaillant pour la variété, la musique de films.
Né à Cannes (Alpes-Martimes), le 10 avril 1930, Claude Bolling montre précocement des talents artistiques, pour le dessin et la peinture d’abord, puis la musique. Ses parents se sont installés à Paris quelques années après sa naissance. En vacances à Nice, chez ses grands-parents maternels, lors de la déclaration de guerre avec l’Allemagne nazie, le 3 septembre 1939, il y restera le temps de l’Occupation.
Avec sa grand-mère, il fait son premier apprentissage du piano, puis avec une voisine. Il découvre le jazz durant cette période. Il fait la connaissance de Marie-Louise Colin, qui joue du piano, de la trompette et de la batterie dans des orchestres féminins de la Côte d’Azur. Avec elle, il améliore sa pratique et ses connaissances, tant dans la musique classique que le jazz.
Premiers pas professionnels
A l’hiver 1944, c’est le retour à Paris, libéré le 25 août 1944. Bolling suit des cours d’harmonie, de composition classique, et fréquente assidûment les clubs de jazz du quartier de Saint-Germain-des-Prés, commence à jouer ici et là. Il fait ses premiers pas professionnels avec le Steffy Club Gang, du nom d’un lieu chic du 16e arrondissement. A la moindre venue de musiciens américains pour des concerts dans les salles parisiennes ou les clubs, il fait partie du public, demande des conseils aux pianistes. Grand choc fondateur, pour lui, qui va placer Duke Ellington au plus haut dans son inspiration, la venue du big band du pianiste au Théâtre de Chaillot, du 12 au 16 avril 1950. Dans ses mémoires, Bolling Story, rédigés avec Jean-Pierre Daubresse (éd. Alphée/Jean-Paul Bertrand, 2008), Bolling se rappelle avoir été jusqu’à la porte de sa chambre d’hôtel, pour lui dire son admiration, mais « pris de panique », avoir renoncé au dernier moment. La rencontre et le début d’une amitié entre les deux musiciens aura lieu fin octobre 1958.
Bolling enregistre ses premiers disques à l’été 1948. Il monte un septette qui présente un spectacle avec des numéros burlesques, des reprises de chansons des années 1920 et 1930, ses compositions, dans une inspiration allant du jazz new orleans au swing des grands orchestres – outre Ellington, Count Basie, Benny Goodman ou Tommy Dorsey sont en tête de ses influences. La formation restera plus d’un an et demi au Club Saint-Germain. Il participe aussi à des séances d’enregistrements pour des musiciens de passage, dont le cornettiste Rex Stewart, le trompettiste Roy Eldridge – avec qui il enregistre notamment sa première musique pour le cinéma, en 1952, celle du documentaire Autour d’une trompette –, le clarinettiste Mezz Mezzrow, le vibraphoniste Lionel Hampton (en 1953)…
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