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Festival de Cannes : avec "Salam", Diam's redevenue Mélanie livre sa grande explication sur sa conversion à l'islam - franceinfo

Après une décennie d'absence et de silence, Diam's est de retour face caméra dans Salam. Un documentaire délicat produit par BrutX et présenté en avant-première à Cannes avant de sortir en salle en juillet. Mais c'est Mélanie qui s'adresse à nous avec un témoignage fort et sensible. Elle apparaît apaisée, en fille et mère comblée. Celles et ceux qui s'inquiétaient pour elle n'ont visiblement pas de soucis à se faire.

Car Diam's, première rappeuse ayant vendu plus d’un million d’albums dans l'Hexagone, a désormais trouvé la paix intérieure, autrement dit "ce salam qui vaut plus que tout l'or du monde", comme elle l'a exprimé elle-même dans une vidéo enregistrée d'une minute trente diffusée avant le documentaire, ayant choisi de ne pas venir à Cannes. Et de s'en expliquer : "Par souci de préserver ce petit cocon, cette vie simple que j'ai aujourd'hui". 

Et Mélanie explique bien des choses dans le documentaire de près d'une heure écrit et co-réalisé aux côtés d'Houda Benyamina et d'Anne Cissé. Elle livre d'ailleurs toutes ses explications sur le chemin qui l'a conduite à se convertir à l'islam à la fin des années 2000. Et ce, après une carrière fulgurante où elle est devenue une référence pour toute une génération. Elle avait marqué les esprits et le hiphop par ses textes ciselés et percutants, elle la "brut de femme", celle qui "veut kiffer la vibe" et qui chante sa "haine immense" à Marine Le Pen.

Mélanie revient sur ses tourments. "Dès toute petite, j’étais torturée par le fait que ma mère pouvait mourir (...) J'avais trouvé dans l'écriture l'exutoire pour exprimer mes souffrances, je puisais l’inspiration dans la souffrance", confie-t-elle dans le documentaire. Mais Mélanie ne va toujours pas bien. La dépression la poursuit et le succès n'y change rien. Sa manageuse, Nicole Schluss, qui intervient dans le documentaire, tout comme ses parents, son amie la chanteuse Vitaa ou le footballeur Nicolas Anelka, fait état de scarifications aux bras et même au visage. 

Diam's n'arrive pas à trouver le remède à ses maux. "Au sommet, il fait froid, on est seul", affirme-t-elle avec le recul. "J’écrivais pour qu’on m’aide mais les gens, le public, étaient aussi abîmés que moi, on souffre tous en fait." Elle aborde son internement psychiatrique en 2008 : "C''est le début du cauchemar, on te prend ton téléphone, on te coupe du monde, des fois on te colle des machines sur la tête, on m’écoutait à peine. J'ai continué à me faire du mal. Ils m’ont éteinte avec des cachets et je suis tombée dans l’enfer des médicaments". 

Il y aura une rencontre déterminante. Une amie de la chanteuse Vitaa, croyante, lui parle de la prière. Elle sera pour elle la première porte vers la religion musulmane. Mélanie qui a été baptisée et qui a fait sa communion étant plus jeune décide d'acheter plusieurs publications et de se rendre sur l'île Maurice. Dans ses bagages, des livres sur la foi, le ramadan ou le Coran.

"J’ai ouvert le Coran sans aucune connaissance et j'ai trouvé ça très beau. Je continue et très vite je lis sur Adam, Satan, le paradis, les enfants d’Israël, Moïse... et là je me dis qu’il y a des mots familiers, des restes du catéchisme me reviennent et j’ai envie de comprendre pourquoi il y a tous les prophètes. Je comprends qu’il sont tous unis et j’ai aimé lire à leurs sujets. Je ne m’en rends pas compte mais ça me fait du bien." 

Pour Mélanie, c'est la révélation. "Pour la première fois de ma vie, je me mets à contempler ceux qui m’entourent, je me dis que si Dieu existe alors vraiment tout va changer. Je me suis émerveillée par les versets sur la création et par le créateur. Je suis en train de répondre à toutes mes questions. La première chose que j’avais à faire, c’était de me convertir à l'islam."

La chanteuse effectue effectivement sa conversion, une fois en langue arabe puis en autre en français. "J'étais vraiment heureuse et je n’ai plus cessée d'être heureuse. La vie n’a pas été toujours simple ensuite mais je n’étais plus seule." Elle décide d'écrire un dernier album pour ensuite "changer de milieu" et "de ne plus parler aux journalistes et aux médias", estimant qu'ils ne pourraient pas comprendre car ce qui lui arrivait "était vraiment fou".

Puis le chemin s'arrête net, "se fige". L'hebdomadaire Paris Match publie une photo d'elle portant le voile. "Les gens ne savaient plus s’ils devaient me parler, des marques s’excusaient d'annuler des partenariats, révèle-t-elle. Cela m'a blessée et c'était nécessaire, je me dis "votre milieu, je n’en veux plus". S'adressant à ses fans, elle ajoute : "Je suis reconnaissante à jamais au groupe de gens qui est resté et je n'en veux pas à ceux qui ne m'aiment plus, ceux qui m'ont écrit pour me dire que j'étais une traître, endoctrinée... je ne leur en veux pas, je les comprends même." Mais le lien n'est pas rompu. Elle laisse l'adresse de son site internet dans le générique de fin pour ceux qui souhaitent communiquer avec elle.

Mélanie ressent en tout cas à ce moment le besoin de voyager, "d'avoir d'autres visions, de s'enrichir". Elle trouvera sa paix et stabilité en créant son association, Big Up Project pour venir en aide aux orphelins d'Afrique. Mélanie ne chante désormais plus, même si le documentaire distille des textes mis en musique pour l'occasion. Elle nous offre d'abord sa joie et ses plus beaux sourires. "J’ai l’espoir que ce film fasse du bien, c’est pour ça qu’il s’appelle Salam : la paix". C'est réussi !

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Après une décennie d'absence et de silence, Diam's est de retour face caméra dans Salam. Un documentaire délicat produit par BrutX et présenté en avant-première à Cannes avant de sortir en salle en juillet. Mais c'est Mélanie qui s'adresse à nous avec un témoignage fort et sensible. Elle apparaît apaisée, en fille et mère comblée. Celles et ceux qui s'inquiétaient pour elle n'ont visiblement pas de soucis à se faire.

Car Diam's, première rappeuse ayant vendu plus d’un million d’albums dans l'Hexagone, a désormais trouvé la paix intérieure, autrement dit "ce salam qui vaut plus que tout l'or du monde", comme elle l'a exprimé elle-même dans une vidéo enregistrée d'une minute trente diffusée avant le documentaire, ayant choisi de ne pas venir à Cannes. Et de s'en expliquer : "Par souci de préserver ce petit cocon, cette vie simple que j'ai aujourd'hui". 

Et Mélanie explique bien des choses dans le documentaire de près d'une heure écrit et co-réalisé aux côtés d'Houda Benyamina et d'Anne Cissé. Elle livre d'ailleurs toutes ses explications sur le chemin qui l'a conduite à se convertir à l'islam à la fin des années 2000. Et ce, après une carrière fulgurante où elle est devenue une référence pour toute une génération. Elle avait marqué les esprits et le hiphop par ses textes ciselés et percutants, elle la "brut de femme", celle qui "veut kiffer la vibe" et qui chante sa "haine immense" à Marine Le Pen.

Mélanie revient sur ses tourments. "Dès toute petite, j’étais torturée par le fait que ma mère pouvait mourir (...) J'avais trouvé dans l'écriture l'exutoire pour exprimer mes souffrances, je puisais l’inspiration dans la souffrance", confie-t-elle dans le documentaire. Mais Mélanie ne va toujours pas bien. La dépression la poursuit et le succès n'y change rien. Sa manageuse, Nicole Schluss, qui intervient dans le documentaire, tout comme ses parents, son amie la chanteuse Vitaa ou le footballeur Nicolas Anelka, fait état de scarifications aux bras et même au visage. 

Diam's n'arrive pas à trouver le remède à ses maux. "Au sommet, il fait froid, on est seul", affirme-t-elle avec le recul. "J’écrivais pour qu’on m’aide mais les gens, le public, étaient aussi abîmés que moi, on souffre tous en fait." Elle aborde son internement psychiatrique en 2008 : "C''est le début du cauchemar, on te prend ton téléphone, on te coupe du monde, des fois on te colle des machines sur la tête, on m’écoutait à peine. J'ai continué à me faire du mal. Ils m’ont éteinte avec des cachets et je suis tombée dans l’enfer des médicaments". 

Il y aura une rencontre déterminante. Une amie de la chanteuse Vitaa, croyante, lui parle de la prière. Elle sera pour elle la première porte vers la religion musulmane. Mélanie qui a été baptisée et qui a fait sa communion étant plus jeune décide d'acheter plusieurs publications et de se rendre sur l'île Maurice. Dans ses bagages, des livres sur la foi, le ramadan ou le Coran.

"J’ai ouvert le Coran sans aucune connaissance et j'ai trouvé ça très beau. Je continue et très vite je lis sur Adam, Satan, le paradis, les enfants d’Israël, Moïse... et là je me dis qu’il y a des mots familiers, des restes du catéchisme me reviennent et j’ai envie de comprendre pourquoi il y a tous les prophètes. Je comprends qu’il sont tous unis et j’ai aimé lire à leurs sujets. Je ne m’en rends pas compte mais ça me fait du bien." 

Pour Mélanie, c'est la révélation. "Pour la première fois de ma vie, je me mets à contempler ceux qui m’entourent, je me dis que si Dieu existe alors vraiment tout va changer. Je me suis émerveillée par les versets sur la création et par le créateur. Je suis en train de répondre à toutes mes questions. La première chose que j’avais à faire, c’était de me convertir à l'islam."

La chanteuse effectue effectivement sa conversion, une fois en langue arabe puis en autre en français. "J'étais vraiment heureuse et je n’ai plus cessée d'être heureuse. La vie n’a pas été toujours simple ensuite mais je n’étais plus seule." Elle décide d'écrire un dernier album pour ensuite "changer de milieu" et "de ne plus parler aux journalistes et aux médias", estimant qu'ils ne pourraient pas comprendre car ce qui lui arrivait "était vraiment fou".

Puis le chemin s'arrête net, "se fige". L'hebdomadaire Paris Match publie une photo d'elle portant le voile. "Les gens ne savaient plus s’ils devaient me parler, des marques s’excusaient d'annuler des partenariats, révèle-t-elle. Cela m'a blessée et c'était nécessaire, je me dis "votre milieu, je n’en veux plus". S'adressant à ses fans, elle ajoute : "Je suis reconnaissante à jamais au groupe de gens qui est resté et je n'en veux pas à ceux qui ne m'aiment plus, ceux qui m'ont écrit pour me dire que j'étais une traître, endoctrinée... je ne leur en veux pas, je les comprends même." Mais le lien n'est pas rompu. Elle laisse l'adresse de son site internet dans le générique de fin pour ceux qui souhaitent communiquer avec elle.

Mélanie ressent en tout cas à ce moment le besoin de voyager, "d'avoir d'autres visions, de s'enrichir". Elle trouvera sa paix et stabilité en créant son association, Big Up Project pour venir en aide aux orphelins d'Afrique. Mélanie ne chante désormais plus, même si le documentaire distille des textes mis en musique pour l'occasion. Elle nous offre d'abord sa joie et ses plus beaux sourires. "J’ai l’espoir que ce film fasse du bien, c’est pour ça qu’il s’appelle Salam : la paix". C'est réussi !

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