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Après la romancière Virginie Grimaldi, les nouveaux départs s'enchaînent chez Fayard - Le Monde

Depuis 1981, c’est aux éditions Fayard que Jacques Attali confiait la sortie de ses ouvrages – à quelques exceptions près. Mercredi 15 juin, l’économiste et écrivain a envoyé un message WhatsApp à Isabelle Saporta, nommée PDG de cette société du groupe Hachette Livre (premier éditeur français, groupe Lagardère) deux jours plus tôt, pour lui annoncer qu’il faudrait désormais compter sans lui.

« J’irai où Sophie de Closets ira », explique au Monde celui qui a « publié 86 livres, dont plus de 80 chez Fayard, l’essentiel avec Claude Durand », l’emblématique patron de la société d’édition jusqu’en 2009 et l’arrivée d’Olivier Nora. Lorsque, en 2014, ce dernier a cédé sa place à Sophie de Closets, Jacques Attali est resté fidèle à la maison. Mais puisque désormais Sophie de Closets est partie, Jacques Attali s’en va.

Combien seront-ils à lui emboîter le pas ? Depuis l’officialisation de la nomination d’Isabelle Saporta au poste qu’occupait sa prédécesseure jusqu’en mars, nombre d’auteurs s’interrogent sur les suites à donner à leur collaboration avec Fayard. Au-delà de la relation particulière, non reproductible, qui lie les auteurs à leurs éditeurs, les conditions de la promotion de Mme Saporta et l’ombre portée par Vincent Bolloré sur le groupe d’édition sur lequel il a lancé, via Editis (filiale du groupe Vivendi), une OPA suscitent l’inquiétude.

Accusations de Nicolas Sarkozy

Mardi 14 juin, Virginie Grimaldi (Les Possibles, Et que ne durent que les moments doux) a été la première à faire savoir qu’elle quittait la maison dans laquelle elle était entrée sept ans plus tôt. Un séisme pour Fayard, qui se retrouve soudain privé de sa romancière la plus lue en France, deuxième plus importante vendeuse de livres, derrière Guillaume Musso, avec 877 000 exemplaires écoulés en 2021.

Jeudi 16 juin, nouveau coup dur : à son tour, révèle Le Monde, Victor Castanet a fait savoir à Isabelle Saporta qu’il tournait les talons. Sortie fin janvier, son enquête sur le révoltant mode de fonctionnement des Ehpad Orpéa, Les Fossoyeurs, constitue d’ores et déjà l’un des plus gros succès de librairie de 2022 – en plus d’être couronné de plusieurs prix et de concourir pour le prochain Albert-Londres. Quelques heures plus tôt, Fabrice Lhomme et Gérard Davet (par ailleurs journalistes au Monde), avaient, eux aussi, annoncé par écrit à la nouvelle PDG « reprendre leur liberté ». A l’instar de leur confrère free-lance, ce sont les déclarations d’Isabelle Saporta au site du Monde, lundi soir, qui les ont convaincus que leur « liberté éditoriale » était menacée.

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Depuis 1981, c’est aux éditions Fayard que Jacques Attali confiait la sortie de ses ouvrages – à quelques exceptions près. Mercredi 15 juin, l’économiste et écrivain a envoyé un message WhatsApp à Isabelle Saporta, nommée PDG de cette société du groupe Hachette Livre (premier éditeur français, groupe Lagardère) deux jours plus tôt, pour lui annoncer qu’il faudrait désormais compter sans lui.

« J’irai où Sophie de Closets ira », explique au Monde celui qui a « publié 86 livres, dont plus de 80 chez Fayard, l’essentiel avec Claude Durand », l’emblématique patron de la société d’édition jusqu’en 2009 et l’arrivée d’Olivier Nora. Lorsque, en 2014, ce dernier a cédé sa place à Sophie de Closets, Jacques Attali est resté fidèle à la maison. Mais puisque désormais Sophie de Closets est partie, Jacques Attali s’en va.

Combien seront-ils à lui emboîter le pas ? Depuis l’officialisation de la nomination d’Isabelle Saporta au poste qu’occupait sa prédécesseure jusqu’en mars, nombre d’auteurs s’interrogent sur les suites à donner à leur collaboration avec Fayard. Au-delà de la relation particulière, non reproductible, qui lie les auteurs à leurs éditeurs, les conditions de la promotion de Mme Saporta et l’ombre portée par Vincent Bolloré sur le groupe d’édition sur lequel il a lancé, via Editis (filiale du groupe Vivendi), une OPA suscitent l’inquiétude.

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Mardi 14 juin, Virginie Grimaldi (Les Possibles, Et que ne durent que les moments doux) a été la première à faire savoir qu’elle quittait la maison dans laquelle elle était entrée sept ans plus tôt. Un séisme pour Fayard, qui se retrouve soudain privé de sa romancière la plus lue en France, deuxième plus importante vendeuse de livres, derrière Guillaume Musso, avec 877 000 exemplaires écoulés en 2021.

Jeudi 16 juin, nouveau coup dur : à son tour, révèle Le Monde, Victor Castanet a fait savoir à Isabelle Saporta qu’il tournait les talons. Sortie fin janvier, son enquête sur le révoltant mode de fonctionnement des Ehpad Orpéa, Les Fossoyeurs, constitue d’ores et déjà l’un des plus gros succès de librairie de 2022 – en plus d’être couronné de plusieurs prix et de concourir pour le prochain Albert-Londres. Quelques heures plus tôt, Fabrice Lhomme et Gérard Davet (par ailleurs journalistes au Monde), avaient, eux aussi, annoncé par écrit à la nouvelle PDG « reprendre leur liberté ». A l’instar de leur confrère free-lance, ce sont les déclarations d’Isabelle Saporta au site du Monde, lundi soir, qui les ont convaincus que leur « liberté éditoriale » était menacée.

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