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Salman Rushdie : l'Iran dément « catégoriquement » tout lien avec l'agresseur - Le Monde

Hadi Matar, 24 ans, lors de sa comparution devant le tribunal du comté de Chautauqua, à Mayville, Etat de New York, le 13 août 2022.

Trois jours après l’agression au couteau de Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, l’Iran a nié « catégoriquement », lundi 15 août, tout lien avec l’assaillant.

« Nous démentons catégoriquement » tout lien entre l’agresseur et l’Iran, et « personne n’a le droit d’accuser la République islamique d’Iran », a affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de ce qui constitue la première réaction officielle de Téhéran à l’attaque contre l’écrivain britannique.

« Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d’être blâmés et même condamnés », a-t-il souligné. « En insultant les choses sacrées de l’islam et en franchissant les lignes rouges de plus d’un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s’est exposé à la colère et à la rage des gens », a-t-il ajouté.

Une réaction « abject[e] » des médias d’Etat, selon Washington

Le livre de Salman Rushdie Les Versets sataniques est interdit en Iran depuis 1988, car de nombreux musulmans le considèrent comme blasphématoire. L’année suivante, l’ayatollah Khomeyni, Guide suprême de la révolution islamique de 1979 à 1989, avait lancé une fatwa (décret religieux) appelant à la mort de l’auteur.

La fatwa n’a jamais été levée et beaucoup des traducteurs de Salman Rushdie ont subi des attaques. « La colère manifestée à l’époque (…) ne s’est pas limitée à l’Iran et à la République islamique. Des millions de personnes dans les pays arabes, musulmans et non musulmans ont réagi avec colère » à l’ouvrage de Salman Rushdie, a encore dit le porte-parole.

Il a jugé « complètement contradictoire » de « condamner d’une part l’action de l’agresseur et, [de l’autre, d’]absoudre l’action de celui qui insulte les choses sacrées et islamiques ». Dimanche, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait déclaré que des médias d’Etat iraniens « jubilaient » après l’agression de l’intellectuel, estimant cette réaction « abject[e] ».

Le suspect a plaidé « non coupable »

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité « cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie ». Javan, autre journal ultraconservateur, écrivait dimanche qu’il s’agissait d’un complot des Etats-Unis qui voulaient « probablement propager l’islamophobie dans le monde ».

Selon les dernières informations communiquées par l’agent et la famille de Salman Rushdie, l’écrivain britannique était dimanche sur « la voie du rétablissement », même s’il demeure dans un état grave. « Les blessures sont graves, mais son état évolue dans la bonne direction », avait ajouté l’agent de l’auteur.

De son côté, le suspect, âgé de 24 ans, est inculpé de « tentative de meurtre et agression » et a comparu samedi soir devant un tribunal de Chautauqua. Il n’a pas dit un mot, selon la presse locale, alors que les procureurs ont estimé que l’attaque était préméditée. Le suspect a plaidé non coupable par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août.

Le Monde avec AFP

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Hadi Matar, 24 ans, lors de sa comparution devant le tribunal du comté de Chautauqua, à Mayville, Etat de New York, le 13 août 2022.

Trois jours après l’agression au couteau de Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, l’Iran a nié « catégoriquement », lundi 15 août, tout lien avec l’assaillant.

« Nous démentons catégoriquement » tout lien entre l’agresseur et l’Iran, et « personne n’a le droit d’accuser la République islamique d’Iran », a affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de ce qui constitue la première réaction officielle de Téhéran à l’attaque contre l’écrivain britannique.

« Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d’être blâmés et même condamnés », a-t-il souligné. « En insultant les choses sacrées de l’islam et en franchissant les lignes rouges de plus d’un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s’est exposé à la colère et à la rage des gens », a-t-il ajouté.

Une réaction « abject[e] » des médias d’Etat, selon Washington

Le livre de Salman Rushdie Les Versets sataniques est interdit en Iran depuis 1988, car de nombreux musulmans le considèrent comme blasphématoire. L’année suivante, l’ayatollah Khomeyni, Guide suprême de la révolution islamique de 1979 à 1989, avait lancé une fatwa (décret religieux) appelant à la mort de l’auteur.

La fatwa n’a jamais été levée et beaucoup des traducteurs de Salman Rushdie ont subi des attaques. « La colère manifestée à l’époque (…) ne s’est pas limitée à l’Iran et à la République islamique. Des millions de personnes dans les pays arabes, musulmans et non musulmans ont réagi avec colère » à l’ouvrage de Salman Rushdie, a encore dit le porte-parole.

Il a jugé « complètement contradictoire » de « condamner d’une part l’action de l’agresseur et, [de l’autre, d’]absoudre l’action de celui qui insulte les choses sacrées et islamiques ». Dimanche, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait déclaré que des médias d’Etat iraniens « jubilaient » après l’agression de l’intellectuel, estimant cette réaction « abject[e] ».

Le suspect a plaidé « non coupable »

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité « cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie ». Javan, autre journal ultraconservateur, écrivait dimanche qu’il s’agissait d’un complot des Etats-Unis qui voulaient « probablement propager l’islamophobie dans le monde ».

Selon les dernières informations communiquées par l’agent et la famille de Salman Rushdie, l’écrivain britannique était dimanche sur « la voie du rétablissement », même s’il demeure dans un état grave. « Les blessures sont graves, mais son état évolue dans la bonne direction », avait ajouté l’agent de l’auteur.

De son côté, le suspect, âgé de 24 ans, est inculpé de « tentative de meurtre et agression » et a comparu samedi soir devant un tribunal de Chautauqua. Il n’a pas dit un mot, selon la presse locale, alors que les procureurs ont estimé que l’attaque était préméditée. Le suspect a plaidé non coupable par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août.

Le Monde avec AFP

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